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Channel: Magazine – MAGAZINE ET PORTAIL FRANCOPHONE DES BIOÉNERGIES
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L’atlas biogaz Bioénergie International est désormais aussi consultable en ligne

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Atlas paru dans le Bioénergie International n°65 – janvier 2020

Du NOUVEAU dans l’atlas 2020 des sites de transformation et production de biogaz !

Le magazine Bioénergie International n°65 de janvier 2020 contenait la mise à jour de l’atlas biogaz 2020 et présentait quelques 1213 sites de méthanisation agricole ou territoriale en service et en projet en France. Il ne s’agissait là que d’une partie de l’atlas qui pour des raisons de croissance ne peut désormais plus être entièrement imprimé. Les autres sites concernent les sites de méthanisation industrielle et en stations d’épuration, mais aussi les sites de valorisation sur centres d’enfouissement des déchets ménagers. Ces autres sites, ainsi que tous les sites non-français de la Francophonie sont par contre consultables en ligne, et ceci est la NOUVEAUTÉ, à l’adresse : bioenergi.es/s/55w.

L’intégralité des sites connus du magazine est ainsi mise à disposition sous forme d’un atlas interactif. Sur celui-ci, par défaut la vue distingue les sites en cogénération des sites en injection et pour chaque cas affiche les sites en France par puissance décroissante : il suffit de cliquer sur les en-têtes de colonne du tableau pour faire varier l’ordre de tri.

À l’aide des menus déroulants situés au-dessus et au-dessous de la carte, vous pouvez appliquer d’autres filtres : soit sur un autre type de méthanisation, soit dans un autre pays, voire en rapport avec une marque en particulier, sur une année de mise en service et même une combinaison de tous ces filtres !

La version en ligne est actualisée en permanence. Au jour de la parution du numéro Bioénergie international n°65, l’atlas complet comportait 1975 sites répartis dans toute la francophonie dont 1654 en France. Les autres pays comptaient respectivement 57 sites pour la Belgique, 42 sites pour la Suisse, 29 sites pour le Luxembourg, 34 sites pour le Canada francophone, 10 sites pour le Maroc et 4 en Tunisie.

Les projets sont enregistrés au fur et à mesure de leur émergence, et sont mentionnés avec les éléments portés à notre connaissance. Il est donc désormais très facile de visualiser les données et d’identifier les informations éventuellement manquantes : aussi merci de ne pas hésiter à faire remonter ces informations à fbornschein@bioenergie-promotion.fr afin d’enrichir cette base de données en partage.

François Bornschein


Bioénergie International n°68 – octobre 2020

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Ce numéro 68 de Bioénergie International d’octobre 2020 présente la mise à jour de l’atlas des centrales électriques et de cogénération à biomasse solide ou à déchets ménagers dans la Francophonie. Parmi les articles en pleines pages, on compte 9 articles techniques : cinq en bois-énergie et quatre en biogaz.

Sommaire des articles en pleines pages

Éditorial

  • Quand les pouvoirs politiques nationaux européens comprendront-ils que la chaleur renouvelable est le levier majeur de lutte contre le changement climatique ?

Index

  • Index des équipementiers de la production et fourniture de granulés et briquettes biocombustibles

Certification

  • Agrivalor, premier producteur de bois-énergie certifié CBQ+ en Alsace

Chaufferies bois

  • Une chaudière à bois de 400 kW pour la très jolie chaufferie de Bourbon-Lancy
  • La chaufferie bois Compte R. à silos-conteneurs de l’Université de Gand

Déchets ménagers

  • PetroBio équipe les chaudières à déchets ménagers de Göteborg en biobrûleurs
  • La grande métamorphose de l’unité de valorisation énergétique de Saint-Ouen

Atlas

  • Atlas des centrales électriques et de cogénération à biomasse solide ou à déchets ménagers

Méthanisation

  • Le WireTarp d’Agrotel offre une protection contre la corrosion du béton
  • Magma Energy®, première centrale d’achats pour les producteurs de biométhane
  • Méthabates épand son digestat liquide avec une rampe à enrouleur
  • Un deuxième moteur de cogénération Tedom-Schnell chez Plumagaz

Bio Cogelyo, une centrale biomasse parfaitement équipée contre l’incendie

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Article paru dans le bioénergie International n°66 de juin 2020

La centrale biomasse de Grand-Couronne, photo Frédéric Douard

La centrale biomasse Bio Cogelyo, implantée à Grand-Couronne sur le port de Rouen, fait partie des projets retenus par le ministère français de l’environnement en 2008 dans le cadre de son deuxième appel d’offres pour la production d’électricité à partir de biomasse, dit CRE 2. Elle a été mise en service en octobre 2011 pour produire de l’électricité renouvelable et pour alimenter en vapeur l’usine voisine de production d’huile et de biodiesel. Elle est le fruit d’une coopération entre les groupes AVRIL et ENGIE Solutions.

Un puits de chaleur important

Le réseau vapeur vers l’usine Saipol, photo Frédéric Douard

Pour le groupe AVRIL, l’implantation de cette unité de cogénération utilisant un combustible renouvelable est l’une des réponses à l’amélioration des performances énergétiques et environnementales de l’ensemble de la filière oléagineuse. Le groupe, au travers de sa filiale Saipol, est en effet le leader français de la production de tourteaux, d’huiles et de biodiesel à partir de colza et de tournesol.

La centrale de Grand-Couronne produit ainsi, en plus de 9 MW d’électricité, 50 tonnes de vapeur à l’heure. 400 000 tonnes par an de cette vapeur à 200 °C et 12 bar sont livrées chaque année à l’usine Saipol via un kilomètre de conduites aériennes isolées. Cette fourniture couvre 100 % des besoins du site, le secours étant assuré par des chaudières à gaz existantes. Les 72 GWh d’électricité produite sur l’année sont quant à elles vendues à EDF et injectées dans le réseau électrique de RTE.

En intégrant dans son circuit industriel, une source de chaleur d’origine renouvelable, le groupe AVRIL améliore ainsi le bilan environnemental du biodiesel produit à Grand-Couronne. L’utilisation de l’énergie bois permet ainsi de réduire aujourd’hui de 23 % les émissions d’équivalent CO2 sur la phase industrielle de la production du biodiesel.

Le partenariat

ENGIE Solutions, le concepteur technique du projet, et le groupe AVRIL, le client chaleur, ont créé ensemble une société dédiée, Bio Cogelyo, qui assure l’exploitation de la centrale pendant a minima les 20 ans du contrat de vente d’électricité à tarif bonifié.

C’est le troisième partenariat de ce type entre les deux groupes, après les projets déjà réalisés sur les sites Saipol de Sète dans l’Hérault et de Bassens en Gironde.

Le convoyeur de bois à la chaudière de Grand-Couronne, photo Frédéric Douard

Le montant de l’investissement pour la centrale de Grand-Couronne est de 57,5 millions d’euros. Cette opération a permis de surcroît la création de 17 emplois directs sur le site et plus de 50 emplois indirects dans la filière d’approvisionnement en bois.

La centrale de cogénération

La turbine et son alternateur au premier plan, photo Frédéric Douard

L’ensemble du site s’étend sur 2,5 ha et comprend la chaufferie vapeur à haute pression avec son traitement de fumées et le stockage des cendres, une aire de stockage extérieur du bois, un hall de stockage de bois de 900 tonnes de capacité, une trémie de dépotage suivie d’un crible et d’une bande magnétique, deux silos actifs à bois, le local du turbo-alternateur, le local électrique, la salle de contrôle et un bâtiment administratif.

La centrale est équipée d’une chaudière de 55 MWth fonctionnant à 92 bar et 512 °C, fournie par le constructeur danois Aalborg Energie Technik a/s (AET), et d’un turbo-alternateur composé d’une turbine à condensation MAN et d’un alternateur Elin de 9 MW. Elle assure une production de vapeur hors turbinage de 36 MW.

Le foyer de la chaudière AET, photo Frédéric Douard

Schéma de principe de la centrale AET de Grand Couronne – Cliquer sur le schéma pour agrandir

Dès sa mise en service, le test de performances de la centrale, réalisé par le bureau Veritas, a montré un rendement de chaudière exceptionnel de 93 % sur PCI. La consommation interne d’énergie a été mesurée et est inférieure à 1,6 % de la puissance thermique. Toutes les émissions sont inférieures aux normes européennes et locales.

C’est AET qui a conçu, construit et mis en service l’ensemble des composants de la chaufferie : le système de dosage du combustible, le foyer de combustion à projection (spreader stoker), l’échangeur avec quatre surchauffeurs (1 à co-courant et 3 à contre-courant) et deux économiseurs, le système DeNOx SNCR, les réchauffeurs d’air comburant (AP et AS portés à 200 °C par chauffage successif à l’eau de condensation, à la vapeur BP puis à la vapeur HP), le filtre à manches, la cheminée, l’évacuation des cendres, toute l’hydraulique primaire, l’instrumentation et le bâtiment chaufferie.

La conduite et maintenance

La centrale est conduite par une équipe de 17 personnes : 7 à la conduite, 4 à la manutention, 3 au parc à bois, 1 à la sécurité, 1 responsable d’exploitation et un directeur.

Les portes foyères de la chaudière AET, surveillées par caméras, photo Frédéric Douard

Concernant les valeurs limites d’émissions atmosphériques, la centrale est soumise à moins de 250 mg/Nm³ de NOx à 6 % d’O2, à moins de 50 mg pour le CO et moins de 20 mg pour les poussières. Notons qu’en 2012, l’exploitant a décidé d’enlever le béton réfractaire de l’intérieur du foyer, du béton servant normalement à aider au séchage du bois, afin de réduire le phénomène de vitrification, mais aussi afin de réduire la production d’oxydes d’azote. Le bois utilisé en France était visiblement plus sec que celui couramment utilisé en Scandinavie, terre d’origine de cette chaudière, première de cette marque installée en France. Depuis cette date, plus aucun phénomène de vitrification significatif n’a été observé et parallèlement, le niveau d’émission d’oxydes d’azote ayant fortement baissé, le système de traitement SNCR mis à l’arrêt. Aujourd’hui, plus aucun système de traitement particulier des émissions n’est donc utilisé en dehors du filtre à manches et de la recirculation d’une petite partie des gaz brûlés (10 %) sous la grille pour maîtriser la production d’oxydes d’azote.

Le système de ramonage pneumatique du filtre à manches à Grand Couronne, photo Frédéric Douard

La maintenance annuelle des installations a lieu chaque année durant trois semaines en été. À cette occasion, les échangeurs sont nettoyés par brossage mécanique. Le reste de l’année, nettoyage en fonctionnement de quelques heures toutes les trois semaines permet un ramonage efficace à l’eau sous une pression de 10 bar, une opération réalisée manuellement avec une lance, et grâce notamment à un dispositif mécanique permettant d’isoler le personnel d’intervention de la zone foyer.

Le convoyeur de récupération des cendres sous le foyer de la chaudière AET, photo Frédéric Douard

La production de cendre de grille, récupérée ici en voie humide, est de 3000 tonnes par an, ce qui à 30 % d’humidité correspond à 1,3 % de la masse brute de bois consommée. Elle est valorisée en co-compostage sur le site Suez Organique de Bury dans l’Oise, car les surfaces d’épandage agricole du secteur sont toutes déjà occupées par d’autres produits.

Le filtre à manches de la chaudière de Grand Couronne, photo Frédéric Douard

La cendre volante (à 2 % d’humidité) ne représente que 180 tonnes par an. Elle est récupérée dans un filtre LUEHR dimensionné avec 2550 manches verticales de deux mètres de hauteur et stockée dans un silo vertical. L’exploitant utilise désormais des manches Mortelecque constituées de 50 % de PTFE, ce qui a supprimé les problèmes de colmatage observés au départ.

Le pourcentage résiduel total de cendres est donc de 1,44 %, ce qui est un taux particulièrement bas. Cette performance est due à la conjonction de quatre actions précises : une combustion d’excellente qualité, la réinjection des cendres volantes dans le foyer, l’usage de bois faiblement pourvu d’écorce et de feuilles, mais surtout à l’exigence rigoureuse d’un combustible contenant moins de 1 % de fines particules, des fines qui concentrent les minéraux !

L’approvisionnement en bois

La chaudière consomme en régime nominal 22 tonnes de bois à l’heure soit un peu plus de 160 000 tonnes à l’année. Il s’agit de 70 % de plaquettes forestières et de 30 % de bois de recyclage A, des combustibles apportés par des grands prestataires comme BNE, Biocombustibles Sas ou FBE. La réception des 25 à 35 camions par jour est très stricte et ne laisse la place à aucun produit en limite de conformité, à savoir une humidité inférieure à 55 %, une granulométrie maximale de 100 mm et un taux de fine maximum de 1 %. Ces critères sont mesurés pour chaque camion et les chargements litigieux sont rechargés pour retour à l’envoyeur !

Dépotage de camions sur la plateforme Bio Cogelyo, photo Frédéric Douard

Notons que depuis la saison 2016-17, l’exploitant observe une tendance lourde de baisse de l’humidité moyenne du bois livré, amenant aujourd’hui à un PCI moyen de 3,1 kWh/kg, ce qui est particulièrement élevé. Ce phénomène est animé par un mode d’achat au MWh qui incite les fournisseurs de plus en plus à laisser sécher les bois plusieurs mois, voire plusieurs années. À la mise en service de la centrale, les achats étant pratiqués à la tonne, ce phénomène était absent. L’une des conséquences de cela est la montée en température des foyers prévus pour brûler normalement des bois relativement humides et par conséquent la montée du risque de vitrification. Le côté positif est la diminution de la quantité de bois consommée et l’augmentation du rendement sur PCI.

Le site dispose d’une capacité de stockage de bois déchiqueté équivalent à neuf jours de fonctionnement. Cette capacité est assurée par une aire goudronnée de 1,5 ha pouvant accueillir jusque 2500 tonnes de bois, par un bâtiment passif de 900 tonnes et deux silos actifs de 450 tonnes.

Local des extracteurs hydrauliques des deux silos, photo Frédéric Douard

La trémie de dosage de la chaudière avec ses trois canaux de chute du bois, photo Frédéric Douard

Le bois déchiqueté est dépoté dans une trémie de 10 m³ équipée de quatre vis d’extraction rapide soit directement depuis les camions de livraison à fond mouvant, soit depuis le parc à bois par chargeurs sur pneus. Un transporteur à chaînes achemine le produit vers le haut des deux cellules de stockage actives d’une autonomie totale de 36 heures. Chaque cellule est équipée au sol d’un système d’extraction à six échelles racleuses qui alimentent un transporteur à bande de collecte horizontal équipé d’un déferrailleur. Récemment, le fond de ces silos a été renforcé avec un acier à haute résistance à l’usure et à l’abrasion, le Hardox. Notons que c’est au niveau de l’extraction des silos que le mélange entre plaquettes forestières et bois de recyclage s’opère.

Un second transporteur à bande, long de 60 mètres, alimente en continu la trémie tampon de la chaudière située à 15 mètres de hauteur. Il est alimenté en jetée directe depuis le séparateur granulométrique à disques ou depuis le transporteur à bande de collecte. Ces installations de manutention du bois ont été réalisées avec du matériel Trasmec.

Les équipements de prévention des incendies

Pour éviter les risques de départ de feu dans les installations contenant du bois en amont de la chaudière, par échauffement ou par étincelles, la société spécialisée GreCon a mis en place une série d’équipements de détection et d’extinction à tous les points sensibles.

Rampe de protection incendie au départ du convoyeur silo-chaudière, photo Frédéric Douard

Voici la liste des équipements installés par GreCon :

Schéma de tous les points de manutention du bois protégés pour les équipements GreCon, photo Frédéric Douard

  • Une centrale de commande et un analyseur pour la fibre laser thermique,
  • 28 détecteurs de points chauds ou étincelles pour les points de chute de bois et les convoyeurs,
  • 6 détecteurs de flamme à infrarouge dans les silos actifs et dans la salle des vérins d’extraction,
  • 2 systèmes de détection par fibre laser thermique sur les convoyeurs,
  • 2 détecteurs de température dans la tour de criblage,
  • 1 détecteur de fumée dans le local électrique,
  • 4 déclencheurs manuels par Bouton Coup de Poing pour activer les déluges d’eau sur les convoyeurs (avec 1 buse d’injection tous les deux mètres sur chacun des convoyeurs raccordés sur colonne sèche) et sur les zones de stockage (20 buses par silo, raccordées sur colonnes sèches). Il s’agit de buses GreCon fermées qui s’ouvrent sous la pression de l’eau et se referment dès l’arrêt des électrovannes avec la chute de pression, ce qui est différent du sprinklage classique,
  • 4 dispositifs d’extinction automatiques dans les chutes de bois.

Les armoires de commande des protections incendie GreCon, photo Frédéric Douard

L’objectif premier de ces équipements contre l’incendie est bien sûr la protection des personnes et des biens. Ensuite, ils ont pour but d’éliminer les risques de pertes d’exploitation dues à un arrêt forcé des installations, l’ensemble ne constituant pas un luxe mais l’une des conditions de base pour travailler sereinement à l’abri du hasard. La mission et devise de GreCon sur le sujet est d’ailleurs la suivante : « Protéger l’homme et le matériel, éviter des pertes de production et minimiser des dommages indirects ».

Ecran de contrôle-commande des protections GreCon, photo Frédéric Douard – Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Le résultat est à ce jour concluant puisqu’avec ces protections, la centrale Bio Cogelyo n’a connu aucun sinistre depuis sa mise en service, et ce après avoir vu passer près de 1,4 million de tonnes de bois !

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Grand-Couronne

Atlas 2020 des producteurs de briquettes et bûches compressées de biomasse

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Atlas paru dans le Bioénergie International n°66 de juin 2020

Briquettes octogonales, photo Manubois

Bioénergie International a publié la mise à jour de son atlas des producteurs de briquettes et bûches compressées. Cette mise à jour, réalisée sur enquête annuelle, recense 109 producteurs professionnels dans la Francophonie.

Dans ce numéro du magazine Bioénergie International, les données sont classées par département pour la France, et par pays pour le reste de la Francophonie. Les tonnages exprimés correspondent aux capacités installées sur sites.

Les sites qui auto-consomment leur production (notés AUTO) produisent plutôt des briquettes courtes pour chaudières à alimentation automatique. Les sites qui destinent leur production au marché domestique (notés DOM), produisent quant à eux des bûches compressées longues.

Nous enrichissons en permanence les données de cet atlas, aussi nous invitons chaque personne concernée à communiquer les informations manquantes, ou à nous faire part d’informations qui ne seraient pas exactes, à fbornschein@bioenergie-promotion.fr

François Bornschein

Les caissons souffleurs de bois-énergie Cubas Segre arrivent en France

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Le caisson souffleur de bois-énergie de l’entreprise Germans Cañet Xirgu, photo Cubas Segre

Catégorie de bois déchiqueté pouvant passer dans le caisson Cubas Segre

La société catalane Cubas Segre s.l bénéficie de plus de 30 années d’expérience dans la réparation de camions et de citernes pour aliments du bétail. Au fil des ans, elle a progressivement étendu son activité à la fabrication de ses propres citernes et maintenant, depuis dix ans à celle de caissons souffleurs pour plaquettes de bois et granulés. Aujourd’hui, l’intégralité de son activité de fabrication se réalise dans les 10 000 m² de ses ateliers de Lérida, à mi-chemin entre Saragosse et Barcelone. L’entreprise base sa réussite et la pleine satisfaction de ses clients sur la qualité, le rendement, l’innovation et le service après-vente.

Caissons souffleurs pour biomasse

Livraison de bois-énergie, photo Cubas Segre

Dès 2010, les premiers caissons souffleurs ont été fabriqués afin de pouvoir livrer le combustible dans les silos des chaufferies à bois espagnoles. Aujourd’hui, sur la base de cette expérience positive de dix années, l’entreprise construit des équipements aboutis pour le déchargement pneumatique de plaquettes et de granulés de bois.

Le caisson souffleur autonome Cubas Segre est particulièrement apprécié pour sa polyvalence, car il peut livrer alternativement plaquettes et granulés sans modification. Il est par ailleurs doté du système ampliroll et de sa propre motorisation diesel, ce qui évite de devoir investir dans un camion dédié.

Il se charge au godet ou sous portique par la partie supérieure qui est ouverte. Les capacités du caisson sont variables, et bien que réalisable sur mesure, les plus fréquentes sont de 30 ou de 40 m³.

Le moteur autonome permet le fonctionnement de tous ses composants. Il est logé avec le compresseur d’air dans un compartiment arrière insonorisé. L’écluse rotative permet de décharger les granulés et les plaquettes jusqu’à la taille de 50 mm, incluant donc les beaux broyats de palette comme sur la photo ci-dessous !

La vitesse de déchargement est d’un mètre cube par minute, soit un caisson de 30 m³ en une demi-heure. Le caisson permet de décharger le combustible jusqu’à une distance de 40 mètres de tuyaux.

Enfin, les illustrations de cette page montrent l’un des derniers caissons livrés, ici à l’entreprise Germans Cañet Xirgu, située à Cassa de la Selva en Catalogne et qui produit de la biomasse forestière et industrielle.

Contact : Bruno Joly
 – CUBAS SEGRE S.L. / +34 606 719 337 – 
export@cubassegre.com – www.cubassegre.com

La blanchisserie d’Alingsås produit sa vapeur au granulé de bois dans sa chaudière à gaz

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

La blanchisserie d’Alingsås, photo Frédéric Douard

La ville d’Alingsås, située sur la côte ouest de la Suède près de Göteborg, héberge une laverie industrielle qui prend en charge le linge de l’hôpital local mais aussi celui de la plupart des établissements publics du comté de Gothie occidentale. L’établissement voit ainsi passer environ 50 tonnes de linge sec par jour, ce qui se traduit par une consommation annuelle d’énergie de 20 GWh, qui correspondrait en fioul à une consommation annuelle de 225 000 litres.

La chaudière gaz à vapeur de la blanchisserie d’Alingsås équipée du brûleur PetroBio, photo Frédéric Douard

Des besoins spécifiques

Pour la production de vapeur et de chaleur, l’établissement dispose d’une chaudière à vapeur de 6 MW – 16 bar qui fonctionnait au GPL. Or en Suède, les blanchisseries, comme la plupart des établissements, doivent s’acquitter de la taxe carbone qui est de 120 € par tonne. Pour éviter cette charge mise en place pour être dissuasive, la blanchisserie d’Alingsås a décidé en 2012 de convertir sa chaudière vers une énergie renouvelable non taxée et compatible à la fois avec la chaudière et avec les besoins. Il fallait ainsi un combustible le plus proche possible du gaz d’un point de vue calorifique, afin de ne pas déclasser trop la puissance de la chaudière, et un combustible qui puisse répondre très rapidement à des demandes de puissance intermittentes, fréquentes et soudaines.

C’est la société suédoise PetroBio, filiale du constructeur belge de chaudières à biomasse Vyncke, qui lui a apporté la solution compte-tenu des disponibilités locales en combustible renouvelable. Il s’agit d’un brûleur fonctionnant à la poudre de bois, installé sur la chaudière existante à gaz, une solution qui apporte un très bon suivi de la charge avec une vitesse de réaction de moins de trois minutes pour passer de 0 à 100 % de la puissance ! Cette poudre de bois sec, qui dans certaines régions suédoises est disponible en usines (c’est un produit élaboré et non de la sciure), est dans le cas d’Alingsås obtenue par broyage sur place de granulés, ici plus facilement disponibles à proximité. Dans d’autres contextes d’offre, des solutions au biogaz ou aux biocarburants auraient pu être retenues, avec d’autres types de brûleurs PetroBio.

Le brûleur PetroBio sur la chaudière à gaz de la blanchisserie d’Alingsås, photo Frédéric Douard

Une technologie éprouvée

Les technologies PetroBio, développées depuis de nombreuses années, permettent ainsi de recycler des chaudières industrielles existantes à gaz ou à fioul en les passant à des combustibles renouvelables solides, liquides ou gazeux. À Alingsås, le granulé est réduit en très fines particules pour être ensuite brûlé en suspension dans la chambre de combustion de la chaudière à gaz, qui bien entendu ne possède pas de grille.

Le produit étant très sec et très fin, 100 % de la combustion a lieu en suspension et la totalité de la cendre, peu abondante, est récupérée par le système de filtration des fumées. Cette solution, qui nécessite quelques investissements (nouveau brûleur, chaîne d’alimentation en granulés, broyeur et filtre à particules) évite cependant de changer la ou les chaudières et constitue une solution de transition énergétique techniquement efficace, financièrement intéressante et rapide à mettre en œuvre.

Ecran de contrôle-commande du brûleur PetrBio à la blanchisserie d’Alingsås, photo Frédéric Douard

L’installation d’Alingsås

La commande à PetroBio a été passée le 14 décembre 2012 et la blanchisserie a pu fonctionner au granulé dès le 24 juin 2013. La blanchisserie n’utilise désormais plus le gaz que comme énergie de secours mais surtout de démarrage : en général une fois par semaine pour la mise en température de la chaudière le lundi matin avant injection du bois. L’usage du granulé revient ici deux fois moins cher que l’usage du GPL compte-tenu de la taxe évitée.

La blanchisserie d’Alingsås en Suède, photo Frédéric Douard

En plus du brûleur à poudre, l’installation d’Alingsås a nécessité une série d’infrastructures et d’équipements nouveaux : un silo métallique à granulés de 190 m³, un bâtiment insonorisé pour le broyage et un système performant d’épuration des fumées.

La chaufferie de la blanchisserie d’Alingsås avec à droite le silo à granulés et à gauche le filtre à particules, photo Frédéric Douard

Le local de broyage comprend un broyeur Champion à fléaux, un filtre à poudre, un ventilateur d’air de transport et un système de détection d’étincelles. Ensuite, depuis une trémie intermédiaire, une vis convoie la poudre dans le sas de dosage du brûleur.

La chaudière a quant à elle subi quelques aménagements : un canal de jonction entre le brûleur et le foyer, et un ramoneur pneumatique pour l’échangeur. En aval de la chaudière, il a fallu ajouter un filtre cyclonique, un filtre à manches avec pare-étincelles et un ventilateur d’extraction dimensionné pour le volume de gaz produit.

Les cendres de bois de la blanchisserie d’Alingsås, parfaitement brûlées, photo Frédéric Douard

L’installation est complétée par des équipements périphériques comme un aspirateur centralisé pour la maintenance hebdomadaire, des alarmes incendie, une baie de mesure des émissions en continue, ainsi que les armoires électriques et les automates de contrôle-commande.

Le broyeur de granulés à la blanchisserie d’Alingsås, photo Frédéric Douard

Les exigences environnementales à Alingsås sont de 225 mg/Nm³ à 6 % d’O2 pour les NOx, 250 pour le CO et 30 pour les poussières. La consommation de granulés est en moyenne de 10 tonnes par jour tous les jours ouvrés de l’année, ce qui représente approximativement 2 500 tonnes par an.

Contacts :

  • Alexander Van Heuverswyn 
: +32 495 367 793 – avh@petrobio.se – www.petro.se/en
  • Jérôme Béarelle : +33 619 883 353 – jbe@vyncke.com – www.vyncke.com

Frédéric Douard, en reportage à Alingsås

Lire également :

Chaufferies biomasse : quel média filtrant pour son filtre à manches ?

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Manipulation d’une manche de filtre, photo Tecfidis

En sortie de chaudière à biomasse, le filtre à manches réalise une épuration poussée des fumées par la collecte à sec des poussières contenues dans le gaz de combustion. Les éléments filtrants sont constitués de manches réalisables en différents types de feutre synthétique adapté à l’application.

Opération de vérification de manches, photo Tecfidis

Critères de choix d’un média filtrant

Le choix d’un média filtrant de gaz de combustion répond à plusieurs critères comme la température de fonctionnement, le type de fibres, la nature de la couche filtrante, la masse surfacique, la perméabilité à l’air et la vitesse de filtration.

Ces facteurs sont influencés par les caractéristiques du gaz porteur avant dépoussiéreur (Température, composition et concentration), la nature, la granulométrie, la concentration et les propriétés (électrostatiques, agglomérantes, abrasives) des poussières.

Vérification des manches d’un filtre, photo Tecfidis

La température et la composition des gaz définissent ce qu’on appelle la résistance chimique :

  • Plus la température est élevée, plus il faudra choisir une fibre avec une grande résistance thermique,
  • En température, l’oxygène et les autres composés oxydants comme les NOx oxydent les matériaux,
  • L’eau liquide ou en vapeur peut conduire en température à une hydrolyse des matériaux,
  • Selon la composition des gaz acides (SO2, HCl, HF) et le taux d’humidité, si la température des gaz est inférieure à celle du point de rosée acide, les fibres subissent des attaques acides,
  • Des sels peuvent enfin de former sur le média et les colmater.
Les médias standards utilisés
Références T°C maximale d’utilisation  Composition Sensibilité physico-chimique
Classe 2.0 150°C PPS – Excellente résistance chimique aux acides, aux bases et à l’hydrolyse
– Sensibilité aux composés oxydants, brome et métaux lourds
Classe 3.0 200°C P84/PTFE – Bonne résistance chimique aux acides, aux composés oxydants et à l’hydrolyse
– Sensibilité aux composés oxydants, à l’hydrolyse et aux milieux basiques
Classe 4.0 220°C P84/PTFE – Bonne résistance chimique
– Fibre résistante aux attaques chimiques
– Bon vieillissement thermique
Classe 5.0 240°C PTFE – Excellente résistance chimique
– Fibre inerte aux attaques chimiques
– Aucun vieillissement thermique

Dans tous les cas, il faut toujours travailler de 25 à 30 °C au-dessus de la température du point de rosée humide et acide.

Résistance chimique des médias
 Références Tenue à l’hydrolyse Tenue aux acides Tenue aux alcalins Tenue à l’oxydation
Classe 2.0 1 1 1 3
Classe 3.0 2 2 2 2
Classe 4.0 2 2 2 2
Classe 5.0 1 1 1 1

Tecfidis, concepteur et fabricant français de filtres à manches

Montage d’un filtre, photo Tecfidis

Spécialiste de la filtration pour procédés thermiques, la société Tecfidis est implantée dans le département de l’Ain depuis 2005. Tecfidis conçoit, fabrique, installe et entretien des FAM dans les domaines de la cimenterie, des céréales, de la métallurgie, des minéraux, de la chimie et de l’énergie. Sur ce dernier secteur, Tecfidis est positionnée sur la filtration des fumées d’installations de combustion de 300 kW à 15 MW pour fioul, charbon, déchets et biomasse.

L’entreprise, qui affiche plus de 300 références en France, dont 160 en biomasse, intervient également couramment en rénovation, mise en conformité ou expertise/maintenance d’installations existantes de toutes marques.

Jérémy Cyffka / +33 474 613 667 – contact@tecfidis.fr – www.tecfidis.fr

Lire également : Tecfidis, fabricant français de filtres à manches compacts pour chaufferies

Hargassner équipe la chaufferie bois de la commune bocagère d’Ors

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Jacques Duminy, maire d’Ors devant la chaufferie communale à droite de l’image, photo Frédéric Douard

La commune d’Ors est située dans la région bocagère de l’Avesnois à l’Est du département du Nord. Traversée par le canal de la Sambre à l’Oise, ce territoire de 1 775 ha est composé en totalité par un bocage préservé et par une forêt. Terre frontalière, le village fut à plusieurs reprises le théâtre de batailles. Il est ainsi devenu un lieu de pèlerinage pour les Britanniques, car c’est le lieu où fut tué et enterré le célèbre poète Wilfred Owen lors de la première guerre mondiale ; la commune lui a consacré une maison.

Une commune qui a su préserver son bocage

Haie avec charmes têtards exploités pour l’énergie en Thiérache, photo Atelier Avesnois Thiérache

Le bocage est une pratique multi-séculaire qui marie utilement l’élevage et les alignements d’arbres, créant un milieu équilibré, durable, auto-protecteur, pourvoyeur de bois de construction et de combustible, et d’une remarquable biodiversité. L’on redécouvre de nos jours cette pratique sous l’appellation agroforesterie.

De la nature boisée de l’Avesnois, il est déjà question dans le fameux récit de Jules César, La Guerre des Gaules, pourtant dans de très nombreuses localités et régions de France, cette pratique a été abandonnée au profit de grandes cultures et malheureusement d’une dégradation rapide des sols, d’une disparition du bois et d’un affaiblissement considérable de la biodiversité.

À Ors, à la fin du vingtième siècle, alors que de très nombreuses communes françaises engageaient des remembrements fonciers et détruisaient leur bocage, la municipalité a toujours refusé cette mise à nu des terres. Regardée durant des décennies comme une décision passéiste, cette position fait aujourd’hui des envieux tant le patrimoine de cette vaste commune a été merveilleusement conservé. Aujourd’hui Ors compte ainsi une forêt de 750 ha et chose plus remarquable un linéaire de plus de 110 km de haies !

Ors a conservé un linéaire remarquable de plus de 110 km de haies, photo Frédéric Douard

Et en 2006, la municipalité, déjà sous le mandat de Jacques Duminy toujours maire aujourd’hui, a classé ce linéaire de haies dans son plan local d’urbanisme, n’autorisant ainsi pas son démantèlement sans autorisation municipale.

Une chaufferie bois bien évidemment

Alors que la municipalité avait à chauffer plusieurs bâtiments, il a fallu attendre l’implantation d’une première chaudière automatique à bois chez un agriculteur de la commune pour montrer l’exemple et apporter la confiance en ce mode de chauffage.

La chaufferie communale d’Ors avec à droite la trémie de chargement du silo à bois, photo Frédéric Douard

Parallèlement, Ors fait aujourd’hui partie du Parc Naturel Régional de l’Avesnois, une collectivité active pour la valorisation de son bocage et qui est à l’origine de la création d’une cinquantaine de chaufferies rurales s’intégrant dans une filière bois-énergie dédiée. L’animation de la filière est portée depuis 2012 par un chef de projet, en charge de son développement auprès des différents acteurs du territoire (agriculteurs, collectivités, hébergements touristiques …).

La chaudière à bois de 110 kW de la commune d’Ors, photo Frédéric Douard

En 2010 donc, la municipalité décide de créer un petit réseau de chaleur au bois pour le chauffage de la mairie, de la salle des fêtes et de la maison communale. Long de 100 mètres, ce réseau est alimenté en chaleur par une chaudière de 110 kW comme unique énergie.

La réalisation de la chaufferie s’est faite fin 2013 dans une dépendance de l’ancien presbytère et a été confiée à un chauffagiste local largement impliqué dans le développement du bois-énergie : les Ets Ferrier basés à Limont-Fontaine.

Le choix du constructeur s’est porté sur Hargassner dont la qualité des équipements et des services ne sont plus à démontrer. Pour le remplissage du silo, réalisé dans une pièce attenante au local chaudière, le choix de la solution technique s’est porté sur une trémie à vis verticale qui permet la livraison avec des bennes classiques, agricoles ou routières.

L’investissement total s’est monté à 110 000 € HT, y compris l’équipement de la maison communale en chauffage à eau, alors qu’elle était précédemment chauffée à l’électricité.
La conduite courante de la chaudière est assurée par l’employé municipal qui y passe en moyenne une heure par semaine durant la saison de chauffe, notamment pour vider le cendrier. La maintenance annuelle est quant à elle réalisée par les Ets Ferrier.

Une cendre caractéristique d’une très bonne combustion, photo Frédéric Douard

Un montage original pour l’approvisionnement en bois

La consommation annuelle de la chaufferie est de 40 tonnes de bois bocager sec, ce qui correspond à la production de 11 km de haie, taillée tous les 15 ans. L’approvisionnement de la chaufferie communale d’Ors permet ainsi d’entretenir, de valoriser et donc de préserver l’équivalent de 165 km de haie.

La trémie de chargement du silo avec vis verticale, photo Frédéric Douard

Plus généralement sur le territoire du Parc Naturel, le Parc a signé en 2015 une convention avec l’Atelier Agriculture Avesnois Thiérache. Cette association créée en 1984 fait office d’interface de commercialisation du bois déchiqueté entre les collectivités et les exploitants agricoles livrant du bois-énergie bocager. Elle simplifie la gestion de l’approvisionnement pour les détenteurs de chaudière bois déchiqueté et garantie une bonne qualité de plaquettes bocagères. Les plaquettes sont ainsi réalisées et stockées par les agriculteurs qui livrent les chaufferies avec leurs propres moyens (tracteur + benne agricole).

Détail de la vis de transfert du bois de la trémie de déchargement vers la vis verticale de remplissage du silo, photo Frédéric Douard

Contacts :

  • Mairie d’Ors : Jacques Duminy
 / +33 327 776 210 – mairie.ors@wanadoo.fr
  • Ets Ferrier : Fabien Ferrier / +33 327 678 900 – fabien.ferrier@willyferrier.fr
  • Hargassner France Nord : Yohan Gondry / +33 323 563 207 – yohan.gondry@hargassner-france.com
 – www.hargassner-france.com
  • Parc Naturel Régional : 
Grégoire Huart / +33 327 77 51 60
 – gregoire.huart@parc-naturel-avesnois.com – www.parc-naturel-avesnois.fr
  • L’association AAAT : Françoise Gion
+33 323 971 716 – aaat@wanadoo.fr
 – www.3a-thierache.fr

Frédéric Douard, en reportage à Ors


Le lycée Blaise Pascal de Segré chauffé par deux chaudières à granulés de bois

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Le lycée Blaise Pascal de Segré, photo Frédéric Douard

Le lycée public Blaise Pascal de Segré, ville sous-préfecture du département de Maine-et-Loire, accueille près d’un millier d’élèves. En février 2015, dans le cadre de sa politique de transition énergétique, mais aussi pour maîtriser le budget de fonctionnement du lycée, la Région des Pays de la Loire, propriétaire de l’établissement, a mis en service une chaufferie à bois en remplacement d’une chaufferie à fioul. Le lycée de Segré est à ce jour l’un des neuf établissements de la Région chauffés au bois. La Région privilégie en effet le recours à ce combustible renouvelable notamment pour ses projets neufs. Ainsi quatre des prochains lycées de la région en projet seront chauffés au bois.

Les besoins

La surface totale chauffée du lycée est de près de 18 000 m². Les besoins couverts par la chaufferie comptent également l’eau chaude sanitaire sachant que le lycée héberge 130 internes et sert 850 repas par jour.

Un ensemble de vingt studios est également chauffé par la chaufferie du lycée, photo Frédéric Douard

Lors de l’étude de faisabilité, il a été trouvé judicieux d’améliorer l’économie du projet de la chaufferie bois en alimentant également un établissement voisin au lycée. Un raccordement de quelques dizaines de mètres traverse ainsi la rue pour chauffer un ensemble de vingt studios locatifs meublés de la Résidence Habitat Jeunes « Nelson Mandela ».

La chaufferie

Elle est implantée dans un bâtiment neuf de 150 m² construit à cet effet dans le parc du lycée.

La chaufferie à granulés du Lycée Blaise Pascal de Segré, photo Frédéric Douard

Deux chaudières à bois, de la marque autrichienne Herz, une Biofire de 600 kW et une Firematic de 250 kW, fonctionnent en cascade et assurent les besoins de base. Ces chaudières sont conçues pour fonctionner avec du bois déchiqueté sec ou avec du granulé. Les besoins supplémentaires en hiver et les besoins d’été sont assurés par une chaudière à gaz de 1 850 kW, qui tient lieu d’équipement de secours si besoin. L’installation dispose également de deux ballons tampon de 4 000 litres chacun afin de soutenir la température du réseau lors des pics de demande, notamment au démarrage du matin ou à la mise en chauffe du gymnase. L’ensemble est géré par une GTC.

Les deux chaudières Herz du Lycée Blaise Pascal de Segré, photo Frédéric Douard

L’investissement total s’est monté à 2 M€ et a été soutenu par une aide du Fonds Chaleur renouvelable de 326 725 €. Cette enveloppe comprenait la remise à neuf du réseau de chaleur. Concernant les émissions atmosphériques, l’aide du Fonds Chaleur était conditionnée au respect d’un seuil d’émissions de poussières de 75 mg/Nm³ sur gaz sec à 6 % d’O2 ainsi qu’au respect du taux de couverture bois. La société SB Thermique, qui distribue les chaudières Herz en France, a ainsi proposé des solutions de traitement de fumées pour répondre à cette contrainte. La Biofire de 600 kW est ainsi équipée d’un filtre cyclonique, suivi par un électrofiltre Oekosolve Filter-box. La Firematic de 250 kW dispose quant à elle d’un électrofiltre Oekosolve Oekoaltop.

La chaine de filtration de la grosse chaudière à granulés du lycée de Segré, cyclone et électrofiltre, photo Frédéric Douard

La chaufferie dispose également bien sûr d’un silo pour accueillir le granulé de bois, le combustible retenu pour ce site. Ce choix du granulé a été motivé par trois considérations principales :

  1. étant donné la relative faible consommation du lycée par rapport à la puissance nécessaire, due au nombre réduit de jours d’ouverture, la solution à granulés est moins coûteuse en espace et donc en investissement ;
  2. étant donné l’intermittence forte des besoins d’un lycée, le granulé est le combustible bois le plus souple du marché ;
  3. les charges de maintenance sont moins importantes que pour une chaufferie à bois déchiqueté.

Les deux chaudières Herz avec leurs cendriers, photo Frédéric Douard

Le silo à granulés, d’un volume utile de 75 m³, est équipé d’un désileur rotatif unique de cinq mètres de diamètre, et qui alimente deux vis d’extraction, une par chaudière. Le volume utile du silo garantit une autonomie de fonctionnement au bois entre deux livraisons de minimum dix jours en plein hiver. La fréquence des livraisons de granulé durant la saison de chauffe est d’une à trois par mois.

Le fonctionnement

La surveillance et les interventions de premier niveau sont réalisées par l’agent technique du lycée qui réalise une visite quotidienne de la chaufferie. La conduite et la maintenance sont externalisées à une entreprise de chauffage. Un appel d’offre permet tous les trois ans de sélectionner un prestataire. C’est l’agence Missenard près d’Angers qui a obtenu le contrat en cours. Le chauffagiste passe à la chaufferie une fois par semaine, notamment pour la gestion des cendriers et les réglages. Il intervient bien sûr également pour les dépannages et la maintenance annuelle.

Le cahier des charges proposé par la Région des Pays de la Loire pour la fourniture de granulé est aligné sur le référentiel technique le plus sévère, à savoir le même que celui des granulés certifiés pour les particuliers avec notamment un taux de fines n’excédant pas 1 % du poids total de la fourniture. Cette fourniture est attribuée par appel d’offres annuel.

Lucien Gerbier à gauche et Cyrille Mercier, responsables chez Anjou Bois Energie, fournisseur de granulés du Lycée de Segré, photo Frédéric Douard

Ces dernières années, c’est l’entreprise Anjou Bois Énergie qui assure la fourniture depuis la région de Saumur. Et particularité de ce marché, il comprend la reprise des cendres par le fournisseur de granulés. En l’occurrence, la société Anjou Bois Énergie valoriser les cendres de grille dans le compost de sa société sœur est Loire Compost Environnement. Les cendres volantes récupérées dans les filtres sont quant à elles mises en décharge.

Les livraisons se font par soufflage dans le silo de plain-pied à partir d’un camion-citerne de 27 tonnes de chargement. Le camion accède à la chaufferie par une entrée indépendante de celle des élèves, ceci n’occasionnant par conséquent aucun risque de circulation.

Contacts :

  • Direction du patrimoine immobilier de la Région Pays de la Loire : Cyrielle Delpeyroux – cyrielle.delpeyroux@paysdelaloire.fr
  • Lycée Blaise Pascal : Olivier Pottiez, intendant / + 33 241 921 811
  • Chaudières à bois : info@sbthermique.fr
 / +33 474 904 308 – www.sbthermique.fr
  • Électrofiltres : oekosolve.ch – Exclusif France : www.philtecsysteme.com
  • Exploitation : Ets Missenard à Ecouflant (49) 
- a.mauget@missenard-quint.com /
+33 241 880 754 – www.missenard-climatique.fr
  • Fournisseur de granulés : www.anjouboisenergie.fr

Frédéric Douard, en reportage à Segré-en-Anjou Bleu

L’épuration de biogaz en biométhane et la récupération de CO2 by Clarke Energy

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Installation d’épuration de biogaz à la STEP de Perpignan, photo Clarke Energy

Clarke Energy est une société de service de plus de 20 ans d’expérience, spécialisée dans l’ingénierie, l’installation et la maintenance de centrales de production d’énergie à partir de gaz (gaz naturel, gaz de torche, biogaz, syngas, hydrogène…). Dans le secteur du biogaz, l’entreprise est largement connue pour ses nombreuses références dans le domaine de la valorisation par cogénération notamment dans les centres d’enfouissement, mais aussi dans la méthanisation agricole, avec utilisation de ses moteurs à gaz Innio Jenbacher. Depuis 2013, l’opérateur propose également des solutions pour la production de biométhane et aujourd’hui il améliore son offre en y joignant la récupération de CO2 à partir des gaz de rejets issus de l’épuration. Forte de 70 techniciens de maintenance répartis sur tout le territoire, Clarke Energy fait partie des acteurs historiques et majeurs de la filière biogaz en France.

Pour cette nouvelle offre de service, Clarke Energy et son partenaire exclusif TPI (Techno Project Industriale), filiale du groupe italien SIAD, ont joint leurs compétences et leurs complémentarités afin de proposer une offre industrielle modulable à haute valeur ajoutée.

L’épuration de biogaz

Deux technologies sont proposées : la filtration membranaire en base ou alors le traitement aux amines pour des cas très spécifiques.

Pour la filtration membranaire, des filtres à trois étages de chez Evonik sont utilisés.

L’installation est analysée en permanence au moyen d’un chromatographe multiplexé qui permet une exploitation des plus fines et des plus performantes.

Les équipements d’épuration de biogaz Clarke Energy à la STEP de Perpignan, photo Clarke Energy

La récupération de CO2

La voie de valorisation du biogaz par purification présente le double avantage de produire à la fois un bio-CH4, mais également de permettre la capture et la récupération d’un bio-CO2 qui entre, dès à présent dans une multitude de voies de valorisation, et prochainement dans celle de la biométhanation biologique.

Equipements d’épuration de biogaz à la STEP de Perpignan, photo Clarke Energy

Ces procédés délivrent un bio-CO2 de qualité alimentaire qui permet par ailleurs de récupérer le CH4 contenu dans ces rejets et d’aboutir à un rendement épuratoire en CH4 à partir du biogaz proche de 100 %. La technologie mise en œuvre est celle de la liquéfaction cryogénique.

Quelques applications du CO2 :

  • Gazeux : injection dans les serres,
  • Liquide : pour la reprise en camion-citerne pour tous types d’utilisation,
  • Solide : production de glace.

Le choix des solutions

Aujourd’hui, choisir entre la cogénération ou l’injection pour valoriser le biogaz dépend du site lui-même, de son implantation par rapport aux servitudes, de son environnement de proximité, de ses intrants, de la politique environnante… Demain, la filière « power to gas » ouvre des portes à l’utilisation simultanée de la cogénération et de l’injection sur un même site de gaz renouvelable.

Contact : www.clarke-energy.com/fr/

Frédéric Douard

La place de marché Organix® accompagne aussi le démarrage des méthaniseurs

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Livraison de biomasse liquide dans une unité de méthanisation, photo Frédéric Douard

Lancée en 2017, organix® de SUEZ est la première place de marché digitale en France à mettre en relation des producteurs de déchets organiques et des exploitants de méthaniseurs. Ce service permet de commercialiser des matières organiques de manière simple et sécurisée sur la base d’un système d’enchères. Mais au-delà de cette commercialisation, organix® permet aussi d’accompagner les exploitants de méthaniseurs au démarrage de leur activité. Ainsi, au moment de remplir les digesteurs (en voie sèche ou liquide) et de développer une flore bactérienne en fonction d’objectifs d’intrants à valoriser et de production, l’équipe d’organix® peut apporter son soutien.

Des services organix® dédiés au lancement de nouveaux méthaniseurs

organix® travaille en lien direct avec le bureau d’études de la division organique de SUEZ et les clients organix® peuvent à ce titre bénéficier des services de la division.

Rencontre avec Guy Duchalais, responsable du bureau d’études Suez Organique
Comment accompagnez-vous les exploitants en phase de construction de leurs méthaniseurs ?

Le bureau d’étude Suez Organique est composé d’une équipe pluridisciplinaire de huit personnes, photo Suez

Au bureau d’études, nous prenons en charge une dizaine de demandes de méthaniseurs dans l’année et les traitons de bout en bout. Nous sommes sollicités pour des demandes d’informations techniques autour de la construction du méthaniseur, de la préparation des intrants ou de la gestion des digestats. Nous disposons également d’une expertise dans le traitement des odeurs grâce aux systèmes de désodorisation des installations et des équipements de méthanisation, que nous proposons aux clients.

Notre équipe est composée de huit membres aux compétences multiples : réglementation, agronomie, biologie des digestats. Nous aidons ainsi les clients organix® dans leurs démarches administratives notamment (constitution de leurs dossiers d’autorisation, demandes d’agréments sanitaires, plans d’épandage, plans de valorisation des digestats …).

Digestat brut de méthanisation agricole, photo Frédéric Douard

Parlez-nous de l’intérêt pour un client de faire appel à un bureau d’études en lien direct avec organix® ?

Déchet organique d’industrie agro-alimentaire, photo Frédéric Douard

Nous sommes en lien permanent avec les commerciaux d’organix® ce qui nous permet d’avoir une vision globale de l’offre et de la demande sur le marché. Lorsque des méthaniseurs, qui se lancent, nous sollicitent, nous les aidons à organiser leur ensemencement et leur fournissons le digestat nécessaire, faisons des préconisations de dosages… organix® travaille avec près de 200 méthaniseurs et est en capacité de fournir les volumes et des qualités de digestats adaptées à tous types d’ensemencements selon les caractéristiques suivantes : composition, types d’intrants, pH, MS, pouvoir méthanogène, température dans l’unité de méthanisation.

Quels autres services proposez-vous ?

Une fois que l’installation est en fonctionnement, nous accompagnons les exploitants dans la gestion de leurs flux, l’optimisation de leurs procédés, la conduite de leurs installations afin d’assurer leur productivité. Enfin nous répondons aussi à des sujets plus spécifiques liés à la gestion courante des méthaniseurs comme le transport ou la déshydratation matières, mais aussi le curage des installations…

Livraison de biomasse liquide, photo Suez

Contact organix® : Anne Prévost
 /+33 786 574 964 – anne.prevost@suez.com
 – www.organix.suez.fr

Frédéric Douard

La solution d’hygiénisation des intrants de méthanisation d’Atlantique Industrie

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Hygiéniseur Atlantique Industrie

L’entreprise Atlantique Industrie compte de nombreuses références d’installations d’hygiénisation en France et qui font la satisfaction des leurs exploitants. En tant que membre du cluster Méthatlantique, l’entreprise a participé à un webinaire le 25 juin 2020 qui a permis une mise à jour réglementaire. Selon le cadre européen, la règle de base est d’hygiéniser/pasteuriser tous les sous-produits animaux (SPAn) en amont des digesteurs, y compris les déjections animales. Des dérogations sont cependant possibles en cas de contexte sanitaire favorable et s’appliquent en France dans le cas de non dépassement des 30 000 tonnes d’intrants annuels et d’une dizaine d’apporteurs agricoles.

La solution proposée par Atlantique Industrie est l’EC’EAU BIO CHOP, un outil livrable clé en main et qui garantit l’innocuité des SPAn de catégories 2 et 3 conformément à la réglementation CE 142/2011. Équipé d’une pompe dilacératrice et d’un agitateur, ce système robuste fonctionne par lots et assure un traitement thermique simple et efficace.

Avantages

Simplicité d’installation le système Plug & Play permet une utilisation immédiate 100 % intégrée à un processus initial
Autonomie l’intégration à une unité existante est facilitée par une ligne entièrement automatisée
Traçabilité l’ensemble des paramètres réglementaires est enregistré
Entretien et maintenance matériel tout inox avec bonne accessibilité et nettoyage facile

La liste des intrants à hygiéniser est variée comme des SPAn de catégorie 3, du lisier, du digestat, et les projets d’hygiénisation le sont donc tout autant. Une large gamme de cuves de 1 à 50 m³ permet de répondre à tous projets en traitement amont ou aval

Hygiénisation amont

Pour des SPan C2 et C3 en mélange, une solution peut être proposée avec une préparation de la matière en fosse, avec accès facile et sécurisé pour les opérateurs, un système d’agitation et de dilacération LANDIA.

Les intrants préparés à 12 % de MS en moyenne sont exportés vers le broyeur 12 mm 3D réglementaire puis vers l’hygiénisation. Le cycle d’hygiénisation terminé, les intrants sont exportés vers des cuves de stockage ou intégrés en méthanisation. Ce processus permet d’homogénéiser le mix intrant ce qui facilite et optimise :

  • les transferts
  • la durée d’hygiénisation en évitant les phénomènes de flottaison et de solidification
  • la digestion avec une ration régulière calibrée et adaptée au taux de MS du digesteur.

Si seule une partie des intrants est soumise à hygiénisation, des déchets de cuisine et de table par exemple, il est possible de dimensionner un processus sur mesure avec des cuves adaptées (1 ; 2,5 ; 5 ; 10 ; 20 ou 50 m³).

Hygiénisation aval

Pour hygiéniser du digestat brut, il existe des solutions sur le post-fermenteur avec un système de stockage associé selon les besoins. Il est important de rappeler la nécessité d’acquérir un double agrément dans ce cas précis : agrément méthanisation et agrément fabrication d’engrais organiques.

Lien vers le support du webinaire hygiénisation du 25 juin 2020

Contacts :

  • accueil@atlantiqueindustrie.fr
 / +33 240 097 009 
- www.atlantiqueindustrie.fr
  • Julia DOUBLET / +33 631 404 803 – jdoublet@atlantiqueindustrie.fr
  • Jérôme BECOT / +33 602 16 684 609 – jbecot@atlantiqueindustrie.fr

Méthaseille, première référence française en méthanisation agricole pour le cuviste Lipp

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Les deux digesteurs de Méthaseille à Belleau au nord de Nancy, photo LIPP

À Belleau dans la vallée de la Seille, au Nord de Nancy, entretien avec Frank Millardet responsable EnR de Papsolar qui a construit cette unité de méthanisation mise en service en février 2020.

Pouvez-vous nous présenter le projet Méthaseille ?

L’un des deux digesteurs de Méthaseille, photo LIPP

Papsolar est une filiale de Prêt à Partir, société de transport de personnes par autocars et agence de voyage avec environ 1300 bus et 120 agences. Il y a une douzaine d’années, quand on parlait du Grenelle de l’environnement et de taxe carbone, nous avons cherché à compenser nos émissions de carbone. En créant Papsolar, nous nous sommes lancés dans le photovoltaïque, les barrages hydroélectriques et la méthanisation.

Au départ du projet en 2011, nous voulions nous associer à un groupe d’agriculteurs et acheter l’unité à un constructeur. Mais ce fut très laborieux de trouver ce qui nous intéressait et nous avons pris la décision de devenir constructeur nous-mêmes. Nous ambitionnons même de construire une bonne dizaine d’unités comme Méthaseille.

Nous avons donc trouvé un groupe de neuf agriculteurs en polyculture-élevage, avec lequel nous avons visité des installations en Allemagne et aux Pays-Bas pour trouver un procédé adapté à nos effluents.

Comment avez-vous choisi LIPP ?

Nous recherchions des équipements avec un impact carbone faible et faciles à démanteler. J’avais rencontré Eric Heckel de Verde Energy sur plusieurs salons et quand nous avons découvert les cuves de LIPP en VERINOX®, nous avons été séduits par leur conception. Des visites en Allemagne ont achevé de nous convaincre.

Alors que la majorité des cuves se construisent aujourd’hui en béton, le choix du VERINOX® fut pour nous un vrai choix stratégique.

La construction de l’un des deux digesteurs de Méthaseille en Verinox, photo LIPP

Les avantages sont nombreux :

  • c’est assez simple de démanteler, car il ne reste que la galette en béton,
  • en cas de fuite sur les conduits de chauffage le système est très accessible en retirant un peu de bardage et d’isolation,
  • et il est facile d’ajouter des éléments sans avoir à carotter la ferraille d’un mur béton.

Les équipements de notre installation :

En bâtiment :

  • Un cogénérateur MTU de 800 kWé bridé à 499 kWé,
  • Deux trémies avec racleurs à chaînes de 50 m³ fournies par Verde-Energy,
  • Deux préfosses de mélange équipées d’une pompe dilacératrice Paulmichl de 45 kW.

En extérieur :

  • Un digesteur et un post-digesteur LIPP de 28 × 8 m, équipées avec une agitation par bullage (compresseurs Aerzen) et d’une agitation lente grâce au Mammut de Paulmichl dans le digesteur. Un gazomètre à double membrane Baur Folien recouvrant chaque cuve.
  • Une lagune de stockage du digestat liquide après séparation de phase par le séparateur presse à vis Paulmichl.
  • Silos de stockage des intrants.

La construction de cuves de Méthaseille, photo LIPP

Le gisement est composé de fumier et lisier de bovin, fumier d’ovin, ensilage de maïs, paille et CIVE pour un total de 30 t/jour.

Notre projet prévoit à terme une capacité de 1 500 kWé. Le digesteur et le post-digesteur sont déjà de taille suffisante, et nous équiperons le post-digesteur d’un Mammut pour renforcer l’agitation. Le bâtiment est prévu pour un second moteur.

Pour la valorisation de la production thermique d’environ 600 kWth, après un projet de micro-algues avorté, nous allons finalement monter des serres maraîchères qui seront exploitées par un agriculteur du groupement.

Papsolar participe financièrement au projet en tant qu’actionnaire à 48 %, le groupe d’agriculteurs étant majoritaire. L’investissement global de Méthaseille se monte à 4 M€.

Contacts :

  • Allemagne : +49 7964 9003-0
 – info@lipp-system.de – www.lipp-system.de
  • France : Eric Heckel – Verde Energy
 / +33 679 277 015 – eric.heckel@verde-energy.fr – www.verde-energy.fr

Frédéric Douard

Castelmétha, une centrale en purification membranaire revendiquée en incorporation directe et à autoconsommation presque nulle de biométhane

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

L’un des digesteurs et la cuve de stockage chez Castelmétha, photo Frédéric Douard

Alain et Patrick Boursault, du GAEC de La Jousselinais situé à Noyal-Châtillon-sur-Seiche, ont mis en service début 2020 leur centrale de biométhane. Au travers de ce projet, ils poursuivaient plusieurs objectifs comme se diversifier, ne plus acheter d’engrais de synthèse, accroître leur cheptel sur une surface limitée mais aussi, étant situés en périphérie immédiate de Rennes, anticiper des interdictions futures d’épandage de produits odorants, soit par modification de la réglementation, soit par l’action de riverains. Pour ce projet, ils ont fait confiance au spécialiste néerlandais des bioénergies, HoSt, et à sa filiale Bright Biomethane pour la partie épuration.

La ressource

Le GAEC élève une centaine de vaches allaitantes et engraisse 500 taurillons à l’année. Sur une exploitation de 100 ha, les deux frères produisent des aliments pour leur bétail : du maïs ensilage, du foin et des cultures intermédiaires. Pour la méthanisation, ils produisent aujourd’hui aussi des CIVE de sorgho, ray-grass et seigle.

Patrick Boursault à gauche, son frère Alain à droite et Johann Chevalier de HoSt France, photo Frédéric Douard

La ration annuelle de méthanisation se monte à 10 950 tonnes (30 tonnes par jour). Elle est produite à 100 % sur l’exploitation et sur deux exploitations voisines contre échange de digestat. La ration journalière est de dix tonnes de fumier bovin, dix tonnes de seigle, trois tonnes de ray-grass, deux tonnes de sorgho et cinq tonnes de liquide.

La fosse de réception et les deux digesteurs de Castelmétha, photo Frédéric Douard

Le liquide de dilution, stocké dans une cuve de 390 m³, est composé des jus de plateforme et d’eau de pluie. Les solides sont quant à eux stockés sur 2 500 m² de silos à plat et dans un bâtiment de 1 680 m² qui abrite également le digestat solide.

La méthanisation

Dans un souci de simplicité et d’efficacité, le constructeur HoSt a proposé un système d’incorporation directe des intrants par deux vis depuis une trémie de 60 m³ équipée de trois vis mélangeuses à couteaux.

L’incorporateur de Caltelmétha avec ses deux vis d’injection directe, photo Frédéric Douard

Le processus dans le digesteur et le post-digesteur, qui font tous deux 2 000 m³, dure 76 jours à 40 °C. L’agitation y est réalisée par deux brasseurs horizontaux et un mixeur submersible latéral anti-sédimentation fixé sur mât. Le chauffage est assuré par un échangeur externe, un système qui évite toute déconvenue dans le temps et sur lequel il est très facile d’intervenir. Et pour minimiser les déperditions thermiques, les cuves, ici enterrées aux deux tiers, sont isolées voile et radier et couvertes de gazomètres isolés à double membrane.

Synoptique de contrôle-commande HoSt chez Castelmétha. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Le Ruminator, broyeur de recyclage de HoSt chez Castelmétha, photo Frédéric Douard

Signalons également que le processus est dynamisé dix fois par jour par une séquence de recirculation de deux mètres cube de digestat dans le digesteur. Cette recirculation est une très bonne occasion pour le constructeur de positionner son Ruminator, un broyeur à couteaux placé en amont d’une pompe, elle-même placée en amont de l’échangeur de chauffage externe des digesteurs et qui réduit la matière réinjectée dans le digesteur. Ce système complète le système de brassage et entretient des conditions idéales de digestion.

Pour certains produits, une autre solution existe également chez HoSt, c’est une unité de mélange avec un broyeur et pompe positionnés entre la trémie et le digesteur, à la place d’une vis directe par exemple, et qui n’est pas installée chez Castelmétha car c’est l’une ou l’autre solution.

La production de biométhane

Le système membranaire compact, mis en place par Bright Biomethane, et mis en service en février 2020, produit aujourd’hui 80 Nm³/h de biométhane à partir de 150 Nm³/h de biogaz.

La filtration membranaire chez Castelmétha, photo Frédéric Douard

Récupération de chaleur sur le compresseur de gaz chez Castelmétha, photo Frédéric Douard

Les filtres, constitués de membranes Evonik, amènent avec une efficacité de 99,5 %, le biogaz à 97 % de CH4, tel que prévu au cahier des charges de GRDF.

La consommation électrique totale de l’installation est de 1 GWh par an pour une production de biométhane de 7,5 GWh PCS.

L’investissement total du projet est de 4,2 M€ dont 2,7 M€ pour les équipements fournis par HoSt incluant la partie méthanisation et la purification fournie par Bright Biométhane (680 k€).

Et comme la centrale est située à proximité immédiate de l’agglomération rennaise (un raccordement de 570 mètres a été suffisant), elle ne rencontre aucune difficulté de débit d’injection. C’est pour cela que les frères Boursault ont d’ores et déjà prévu d’accroître leur capacité de production, sans modification des infrastructures mises en place, avec une montée en puissance en deux phases prévoyant un passage à 125 puis à 200 Nm³/h.

La pompe à chaleur pour récupération d’énergie sur digestat de Castelmétha, photo Frédéric Douard

Des besoins de chauffage couverts par la chaleur récupérée sur les processus

L’une des particularités fort intéressantes des centrales de biométhane conçues et réalisées par HoSt, c’est leur besoin quasiment nul en production externe de chaleur, et donc leur très faible autoconsommation de biométhane.

Ici par exemple pour Castelmétha, pour le réchauffage des intrants, pour les pertes des digesteurs et de la recirculation, le besoin total de chaleur est de 955 MWh/an. Eh bien dans sa conception, HoSt s’est arrangé pour récupérer la totalité de ce besoin tout au long des processus : un exemple très abouti d’efficacité énergétique !

La récupération de chaleur se fait ainsi chez Castelmétha :

  • pour 130 MWh/an par un échangeur sur le biogaz en sortie de gazomètres, avant la déshydratation ;
  • pour 165 MWh/an sur la compression du biogaz, étape incontournable de la purification ;
  • pour 660 MWh/an sur le digestat avant transfert dans la cuve de stockage, par un échangeur tubulaire à contre-courant thermodynamiquement très efficace.

Les échangeurs externes à double-flux pour le chauffage des digesteurs de Castelmétha, photo Frédéric Douard

Cette quantité de chaleur récupérée permet ainsi d’économiser jusqu’à l’équivalent de 10 % de la production de biométhane qui n’est ainsi pas autoconsommée.

La valorisation agronomique

Le séparateur de phase chez Castelmétha, photo Frédéric Douard

La totalité du digestat passe dans un séparateur à vis Bauer. L’installation produit ainsi annuellement 2 500 tonnes de digestat solide et 7 500 de liquide. Le solide est stocké dans un bâtiment de 1 200 m² et le liquide dans une cuve de 4 000 m³.

La valeur agronomique de la phase liquide est de 4,2 kg/tonne d’azote, 2,2 en phosphore et 4,6 en potassium. Le plan d’épandage se réalise sur 170 ha des trois exploitations fournissant les intrants.

Ce montage a permis au Gaec de La Jousselinais d’augmenter son cheptel et devrait a priori aussi lui permettre de ne plus avoir recours aux engrais de synthèse.

Débat : l’incorporation directe par vis est-elle compatible avec la purification membranaire du biogaz ?

À cette question qui anime le milieu de la méthanisation, HoSt a répondu depuis bien longtemps. Voici la réponse de Jean Sébastien Tronc, directeur commercial de HoSt France.

Qualité du biogaz entrant chez Castelmétha

« 90 % des projets que HoSt porte est actuellement en production de biométhane et exclusivement par filtration membranaire. La répartition entre les projets équipés avec système d’incorporation directe par vis et par le Ruminator (comme ici chez Castelmétha) et les projets équipés d’un broyage en amont (HoSt Blend Unit) est de l’ordre de 50-50.

Nous avons donc le recul pour affirmer que l’incorporation directe par vis n’est pas un obstacle à la purification membranaire. Ce système simple et robuste n’entraîne aucune entrée d’air qui viendrait contaminer le biogaz et qui ne permettrait pas à la technologie membranaire d’atteindre le critère de pureté attendu par les gestionnaires de réseau.

Qualité du biométhane chez Castelmétha, analyse constructeur

Petit rappel : l’azote, qui représente 78 % de l’air que nous respirons, ne peut effectivement pas être séparé du méthane par nombre de technologies dont la technologie membranaire. Or, poussés par la crainte infondée de la contamination par incorporation directe, certains bureaux d’études poussent les porteurs de projets vers des systèmes d’incorporation plus complexes.

Qualité du biométhane chez Castelmétha, analyse GRDF

Si la pertinence de la préparation de la matière est un sujet à part entière, il est sans lien avec l’entrée d’air parasite dans le digesteur. En effet, la vis directe compactant les intrants en plongeant dans la matière en digestion, forme un bouchon et prévient l’entrée d’air.

Et comme des résultats valent mieux que des longs discours, la Sarl Castelmétha, qui fonctionne avec deux vis d’incorporation directe, ne rencontre aucune difficulté pour obtenir un gaz pleinement conforme aux exigences de GRDF. Voir résultats des analyse .

Le choix du mode d’incorporation doit donc être uniquement dicté par des considérations mécaniques (selon le type, la propreté et la quantité des intrants), de sécurité (un ou deux systèmes) et économiques (CAPEX, OPEX), par rien d’autre. »

Contacts :

  • Pays-Bas : +31 534 609 080
 – info@host.nl – www.host.nl
  • France : +33 244 055 390 – 
info@hostfrance.fr
  • Belgique : + 33 682 519 905
 – info@host-bioenergy.be

Frédéric Douard, en reportage à Noyal-Châtillon-sur-Seiche

Voir également cette vidéo de la construction des installations :

Atlas Bioénergie International 2020 des producteurs de granulés biocombustibles

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Atlas paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Granulés de miscanthus sortant de la filière, photo Frédéric Douard

L’enquête 2020 du magazine Bioénergie International auprès des producteurs de granulés de la Francophonie confirme que la production 2019 a atteint les 1 717 963 tonnes en France soit +11,5 % d’augmentation des volumes par rapport à 2019 (1 521 117 tonnes).

L’enquête a été menée auprès de la totalité des 108 producteurs français dont vous trouverez le détail dans les pages 28 à 31 du Bioénergie International n°67. Cet atlas recense également les producteurs belges, suisses ou luxembourgeois, ou plus lointain comme au Canada ou en Afrique.

Dans les listes de cet atlas, les mentions BOIS, AGR, PROJ, STEP ou encore TOR signalent respectivement des granulés de bois, de ressources agricoles, les sites en projet, les sites de granulation de boues de station d’épuration, et enfin ceux de granulés torréfiés.

Atlas 2020 des producteurs de granulés biocombustibles de la Francophonie

Nous enrichissons les données de cet atlas sur base de nos enquêtes. Aussi nous invitons chaque personne concernée à nous communiquer les informations des installations manquantes, ou à nous faire part d’informations qui ne seraient pas exactes, ce qui nous permettra de fabriquer une édition 2021 toujours plus précise à fbornschein@bioenergie-promotion.fr

François Bornschein


Métha Bio Energies recycle les biodéchets alimentaires des Pays de la Loire

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Les digesteurs de Méta Bio Energies, photo Frédéric Douard

L’unité de valorisation des biodéchets Méta Bio Energies (MBE) a été mise en service par le Groupe Chazé Environnement en 2012. Implantée sur le site d’une ancienne ardoisière à Combrée (Commune nouvelle d’Ombrée d’Anjou) dans le département de Maine-et-Loire, elle se situe dans un périmètre dont le gisement annuel est estimé à près de 150 000 tonnes de biodéchets par an, autour des centres urbains de Rennes, Nantes, Angers, Le Mans, Cholet et Laval. Elle traite les produits alimentaires impropres à la consommation qui sont issus de la grande distribution et de l’industrie agroalimentaire. Elle transforme ainsi 22 000 tonnes de déchets (mélange de 18 000 tonnes de biodéchets et 4 000 tonnes de déchets issus d’industries agro-alimentaires) chaque année en électricité, chaleur et amendement organique.

Depuis début 2016, cette entreprise est gérée par Suez, qui, sur ce secteur de marché exploite déjà plus de 50 unités de de compostage et trois unités de méthanisation de biodéchets, dont celle de Combrée. En 2016, Suez a en effet pris une participation majoritaire de 52 % aux côtés de la Caisse des Dépôts avec 23 %, et du groupe Avril et de la société Evergaz à parts égales à 12,5 % du capital. Dans ce nouveau cadre, des investissements importants ont été réalisés pour remédier aux problèmes qu’avait rencontré l’exploitant précédent durant les premières années de fonctionnement, et en particulier des odeurs.

Le départ du réseau de chaleur de Méta Bio Energies depuis les centrales de cogénération au biogaz, photo Frédéric Douard

La réception et la préparation des matières

Toutes les matières qui arrivent sur le site font l’objet d’une fiche d’information préalable. Ponctuellement le site fait appel à la place de marché digitale organix® de SUEZ qui propose des offres de matières organiques, validées en termes de conformité réglementaire par les experts SUEZ et mises en ligne par des producteurs souhaitant vendre leurs matières. Cette plateforme permet aux équipes de pallier des manques de matières mais aussi lorsque cela arrive de vendre leurs excédents.

Les biodéchets collectés par Suez avant déconditionnement, photo Frédéric Douard

Dès lors que les matières sont conformes aux prescriptions du règlement sanitaire, elles sont autorisées à passer sur le pont-bascule. Elles sont ensuite déversées avec contrôle visuel et font si besoin l’objet d’une fiche de non-conformité. La redevance d’entrée est de 40 € par tonne en moyenne.

La machine à laver les caisses de collecte, photo Frédéric Douard

Selon, la nature des produits, il existe quatre voies de réception :

  1. une fosse de 160 m³ pour les graisses des industries agro-alimentaires,
  2. une fosse chauffée de 50 m³ pour les produits pâteux,
  3. une trémie de réception de 40 m³ munie d’une vis pour les déchets de céréales avec stockage en box,
  4. une chaine de déconditionnement avec machine Hybag pour les biodéchets de grandes surfaces, et qui se termine par une fosse de 160 m³ de soupe.

Les biodéchets de la distribution arrivent dans des caisses-palettes en plastique. Une fois vidées, les caisses sont lavées et désinfectées sur une chaîne automatisée, avant de repartir avec les camions de collecte du groupe Suez. Le déconditionnement n’a lieu que les jours en semaine, la cuve de soupe ayant été dimensionnée pour assurer la continuité d’alimentation des hygiéniseurs les nuits, fins de semaine et jours fériés.

Les caisses de collecte des biodéchets après lavage, photo Frédéric Douard

Toutes les opérations de déchargement, déconditionnement et hygiénisation sont réalisées dans un bâtiment de 2 500 m² fermé et en dépression. La totalité de l’air du bâtiment est recyclée à hauteur de 24 000 m³ par heure afin d’éviter la dissémination d’odeurs. L’air vicié est traité dans un biofiltre à écorces CMI Europe Environnement dimensionné pour 120 000 m³/h. Il avait été prévu au démarrage du projet pour recueillir l’air d’une grande halle de compostage, un équipement qui n’est aujourd’hui plus utilisé.

Le biofiltre chez Méta Bio Energies, photo Frédéric Douard

Le processus de méthanisation

Un mélange de soupe avec les autres produits disponibles est introduit en continu, 24 h/24, 7 j/7, hors périodes de maintenance, dans deux hygiéniseurs de 20 m³ chacun. Ce traitement thermique nécessite une puissance de chauffe de 130 kW par cuve. Le cycle complet d’hygiénisation dure quatre heures, dont 2h30 de montée en température, une heure de maintien à plus de 70 °C et trente minutes pour les transferts vers le digesteur primaire. Ce cycle est ainsi répété six fois par jour.

La « soupe » après déconditionnement des biodéchets et avant hygiénisation, photo Frédéric Douard

En sortie d’hygiéniseurs, le produit est dilué et refroidi à l’eau (dont une partie provenant des eaux de pluie). Ce mélange est acheminé vers deux cuves de digestion successives : un digesteur de 3 400 m³ avec agitateur central muni d’un système de refroidissement (aérotherme), puis un post-digesteur de 2 000 m³ à agitateurs latéraux et équipé d’un gazomètre de 1 000 m³. Le cycle de digestion dure 50 jours à 40°C et le biogaz produit affiche 58-60 % de méthane. Cette installation a été réalisée par le constructeur danois Xergi dont ce fut la première référence en France.

Les deux hygiéniseurs de Méta Bio Energies, photo Frédéric Douard

Notons que les digesteurs viennent d’être curés, après sept ans de fonctionnement, et que 2 000 tonnes de sédiments en ont été extraits.

La valorisation énergétique

Après que l’activité eue démarré en 2012 avec un moteur Jenbacher de 1 MWé et installé par Clarke Energy, les nouveaux actionnaires de Méta Bio Energies ont décidé, devant le fort potentiel régional de biodéchets, d’installer un deuxième moteur Jenbacher de 890 kWé, fourni par AB Gruppo. Ce doublement permet aussi de réaliser la maintenance des moteurs sans arrêter la production d’électricité.

Les deux centrales de cogénération biogaz de Méta Bio Energies, photo Frédéric Douard

La production moyenne d’électricité verte est de 30 MWh par jour. La vente d’électricité, régie par un contrat avec EDF qui court jusqu’en 2032 dans le cadre du dispositif d’obligation d’achat, se fait au tarif de 171 € par MWhé.

La chaleur de cogénération emprunte quant à elle deux voies de valorisation :

  1. Une voie interne utilise une partie de la chaleur pour le lavage des caisses, pour l’hygiénisation des produits à méthaniser, et pour le chauffage des digesteurs et de la fosse d’intrants pâteux. En cas de souci sur l’une des deux unités de cogénération, une chaudière à biogaz peut prendre le relai.
  2. La voie externe alimente un réseau de chauffage au sol, installé dans les serres de l’entreprise voisine pour sécher des boues. Cette valorisation consomme 8 GWh de chaleur par an.

La maintenance du premier groupe de cogénération est assurée par Clarke Energy, et celle du second groupe de cogénération est assurée par AB gruppo.

L’un des deux moteurs de cogénération de Méta Bio Energies, photo Frédéric Douard

La valorisation agronomique

La totalité du digestat passe dans un séparateur de phase Börger. Le digestat liquide est stocké dans 22 réservoirs : une cuve et trois poches souples de 500 m³ sur le site et le reste chez les agriculteurs épandeurs, ce qui totalise une capacité de 12 000 m³, soit six mois de production.

Le digestat, qui est épandu sur 25 exploitations agricoles, est analysé avant épandage pour en vérifier l’innocuité et en déterminer les caractéristiques agronomiques.

Ce sont ainsi 24 000 tonnes de digestat liquide à 4 % de matière sèche qui sont ainsi produites en une année. La valeur agronomique en est la suivante : 2,4 % de matières organiques, 7,46 kg d’azote par tonne, 1,5 kg de phosphore par tonne et 2 kg de potassium par tonne.

Ce sont ainsi 22 000 tonnes de digestat liquide à 4% de matière sèche qui sont ainsi produites en une année. La valeur agronomique en est la suivante : 2,4 % de matières organiques, 7,46 kg d’azote par tonne, 1,5 kg de phosphore par tonne et 2 kg de potassium par tonne.

Les chiffres clés de Méta Bio Energies
9 collaborateurs et 50 emplois induits
22 000 tonnes de biodéchets traités par an
10 GWh d’électricité verte produite par a
8 GWh de chaleur de cogénération valorisée par an
22 000 m³ de digestat par an
3 000 ha de 25 exploitations agricoles pour l’épandage

Contact : Méta Bio Energies
 – Frédéric Gelz, directeur du site
 / +33 241 927 175 – frederic.gelz@suez.com

Frédéric Douard, en reportage à Ombrée d’Anjou

Lire également :

Le réseau de chaleur de Méta Bio Energies vers les hygiéniseurs, la laverie des caisses et les digesteurs, photo Frédéric Douard

Bioénergie International n°69 – novembre 2020

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Le Bioénergie International n°69 de novembre 2020 présente la mise à jour de l’atlas des fournisseurs de bois déchiqueté avec ou sans camion souffleur, et de l’index des équipementiers pour chaufferies industrielles et cogénération. Notons parmi les reportages, cinq articles sur des chaufferies collectives à bois dans le département des Hautes-Alpes.  

Sommaire des articles en pleines pages

Éditorial

  • Nous sommes les #GazRenouvelables !

Index

  • Index des équipementiers pour chaufferies industrielles et cogénération à biomasse

Atlas

  • Atlas des fournisseurs de bois déchiqueté avec ou sans camion souffleur

Bois-énergie

  • Bois Négoce Énergie redonne des perspectives agroforestières au bocage normand
  • Sécheurs à basse température Kahl pour la granulation du bois et des produits agricoles fibreux
  • Les caissons souffleurs Cubas Segre, des outils performants pour développer les ventes de bois-énergie

Dossier chaufferies bois dans les Hautes-Alpes

  • Embrun et Serre-Ponçon, les collectivités moteur d’une économie locale du bois-énergie
  • Une chaudière Herz de 1,5 MW équipe le troisième réseau de chaleur au bois d’Embrun
  • Deux électrofiltres APF à la chaufferie biomasse Gare d’Embrun
  • Le Centre Médical Chant’Ours à Briançon chauffé par six chaudières bois en cascade
  • Briançon, ville la plus haute de France, chauffée par deux chaudières bois à hautes performances

Méthanisation agricole

  • Méthathouet, une production d’électricité verte au biogaz à l’échelle de la ferme
  • Le Gaec Schneider resigne avec Tedom-Schnell pour la cogénération biogaz et huile de colza

Méthanisation Green2Gas et cogénération Tedom-Schnell à l’Earl Croix aux Vents

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

L’unité de méthanisation de Nature Energie, photo Frédéric Douard

Yoan Vétu, photo Frédéric Douard

L’exploitation agricole de Heurtebise au Petit-Auverné près de Châteaubriant en Loire Atlantique produit principalement du lait. Mais depuis 2009 et la chute des cours, il a fallu imaginer des solutions pour survivre et pour continuer à évoluer. Aujourd’hui l’exploitation est conduite par l’Earl Croix aux Vents, qui réunit le fils de la famille historique, Yoan Vêtu, plus un voisin, Alain Belay ; elle fait également travailler deux salariés et un apprenti. Dernièrement, l’Earl, qui s’était déjà bien diversifiée, a décidé d’ajouter la carte de l’énergie à son jeu, tout d’abord en installant en 2016 un tracker photovoltaïque de 12 kW utilisé en autoconsommation, puis en 2019 en mettant en service une unité de méthanisation au travers de la SAS Nature Energie.

Contexte du projet

L’exploitation se fait sur 300 ha, compte 185 vaches laitières et un poulailler de 400 m². La production végétale tourne autour de cultures de vente sur 140 ha (blé, colza, tournesol et légumes pour une conserverie) et des aliments pour le bétail et la méthanisation (orge, ensilage, foin, prairies).

Stock d’issues de céréales chez Nature Energie, et en arrière-plan, le local de cogénération biogaz, photo Frédéric Douard

La méthanisation, Yoan s’y était déjà intéressé en 2012. Mais l’injection de biométhane n’était pas possible du fait de l’éloignement du réseau et la rentabilité pour une cogénération ne fut pas trouvée. En 2017, avec la revalorisation des tarifs d’achat de l’électricité biogaz, les conditions furent réunies pour relancer le projet. Plusieurs études à 100, 160 puis 250 kWé conduisirent à choisir le 250 kWé… pour commencer.

Issue de blé noir chez Nature Energie, photo Frédéric Douard

Le permis de construire fut accepté en août 2018 et la mise en service eut lieu le 6 juin 2019 après deux mois de mise en chauffe du lisier de bovins et du digestat d’une méthanisation voisine. La puissance nominale du moteur a été atteinte en trois semaines.

L’investissement total se monte à 2 M€. Il a été financé par l’emprunt auprès du Crédit agricole Loire Atlantique Vendée et de la Banque Populaire Grand Ouest. Il reçut une aide de 170 000 € de l’Ademe. Le temps de retour brut prévisionnel est de huit ans, et pourrait passer à cinq ans en cas de doublement de la puissance.

Les intrants

La ration est de 30 tonnes par jour soit 10 950 tonnes par an : 4 500 tonnes de lisier de vaches, 1 200 tonnes de lisier de canard, 1 200 tonnes de CIVE d’hiver (seigle et trèfle), 1 000 tonnes de maïs-ensilage, 800 tonnes de fumier pailleux de génisses, 850 tonnes de fumier de canard, 250 tonnes d’issues de blé noir, 250 tonnes d’issues de céréales, 100 tonnes de CIVE d’été (tournesol maïs, niger) et 800 tonnes d’eaux sales. À cette ration, s’ajoute la recirculation de 10 tonnes de digestat séparé par jour.

Livraison de lisier de canard chez Nature Energie, photo Frédéric Douard

Les installations de méthanisation

Pour la partie méthanisation, après avoir consulté quatre constructeurs, l’Earl s’est engagée avec un constructeur qui affiche une vingtaine de références, Bio4Gas, aujourd’hui nommé Green2Gas, la solution technique et la relation humaine ayant séduit les porteurs du projet.

La préfosse de Nature Energie, photo Frédéric Douard

Agitateur STEVERDING chez Nature Energie, photo Frédéric Douard

L’installation est composée de silos à plat extérieurs sur 1 800 m², d’une trémie mécanique de 40 m³, d’une pré-fosse de mélange de 100 m³, d’un digesteur et d’un post-digesteur de 1 900 m³ chacun, d’un bâtiment de 432 m² pour le digestat solide, de deux fosses à lisier existantes de 3 170 m³ chacune utilisées pour le stockage du digestat et de 1 300 m³ de surfaces de circulation en béton.

Le processus mésophile est aujourd’hui conduit sur 110 jours, une durée qui sera amenée à être réduite lorsque l’installation passera à 500 kWé, tous les volumes ayant été dimensionnés dans cette perspective. Il ne manquera alors que quelques surfaces de silo à plat à créer et une fosse de stockage de digestat liquide.

La conduite de l’unité demande 1 heure 30 de travail quotidien réalisées par Yoan et Guillaume salarié de l’Earl. Elle est facilitée par les automatismes et le logiciel qui renvoie les informations sur téléphone portable.

L’un des agitateurs à bras long du digesteur de Nature Energie, photo Frédéric Douard

Un moteur de cogénération à chambre de précombustion passive

Pour la partie cogénération du projet, la SAS a fait appel à Dalkia Smart Building (ancien EDF Optimal Solutions) qui a livré l’installation clé en main. L’offre de DSB a privilégié un motoriste inhabituel pour Green2Gas, le constructeur Tedom-Schnell, pour le rendement supérieur de son cogénérateur.

La cogénératrice Tedom-Schnell de Nature Energie, photo Frédéric Douard

Après sa reprise par le groupe TEDOM, son propriétaire actuel, TEDOM SCHNELL GmbH a considérablement renforcé ses activités de recherche-développement à son siège de Wangen. Ses investissements portent sur de nombreuses évolutions apportées à sa gamme existante, mais aussi bien évidemment sur la prochaine génération de moteurs de cogénération. Un de ces projets visait à mettre au point une chambre de précombustion passive, qui est aujourd’hui commercialisée depuis 2018. Dans cette solution, selon le constructeur, la robustesse, la fiabilité et la durée de vie de la chambre de précombustion et des bougies d’allumage sont bien supérieures à toutes celles des modèles présents sur le marché.

Le moteur de cogénération Tedom-Schnell sur base Scania, avec en partie haute les préchambres de combustion passive, photo Frédéric Douard

L’installation est équipée du Flexi 265 de Tedom-Schnell, un moteur Scania de 12,7 litres à six cylindres. Au Petit-Auverné, il est bridé à 250 kWé. Son rendement électrique est de 43 % et le thermique de 40 %. Mais outre le rendement, l’autre point fort de cette nouvelle génération de moteurs équipés de la technologie à chambre de précombustion passive, c’est le nombre élevé d’heures de fonctionnement.

La préchambre de combustion passive de Tedom-Schnell

Le mélange de gaz combustible et d’air présent dans la chambre de précombustion est enflammé au moyen d’une bougie d’allumage industrielle spécialement adaptée. L’augmentation de la pression au sein de la chambre de précombustion chasse le mélange déjà enflammé vers la chambre de combustion en plusieurs jets de longue portée, ce qui accélère et optimise la combustion tout en minimisant les émissions.

Par rapport aux bougies d’allumage standards, ce système permet de s’affranchir des limites d’encombrement, de parfaitement l’adapter à la chambre et d’optimiser la combustion. En outre, cette bougie d’allumage démontable, ainsi que la chambre de précombustion, peuvent éventuellement être nettoyées et remplacées individuellement.

Le cogénérateur du Petit-Auverné a déjà tourné 4 200 heures au premier semestre 2020 et produit plus de 2 GWh d’électricité par an. Le tarif de vente est de 21,5 c€/kWh. Un emplacement pour un second moteur a d’ores et déjà été prévu dans le local cogénération.

Le local de séchage à plat à gauche et le stockage de digestat solide au centre, chez Nature Energie, photo Frédéric Douard

Concernant la valorisation de la chaleur, un séchoir à plat de 72 m² est en cours de mise en service. Il permettra de sécher du foin, de la luzerne et des céréales pour l’exploitation mais servira surtout en prestations. Pour compléter cette valorisation, un projet de pisciculture est à l’étude avec la Chambre d’agriculture.

La fertilisation

Le digestat résultant de la méthanisation est séparé en 1 500 tonnes solides et un peu moins de 9 000 tonnes liquides. Il est épandu sur 260 ha dont 40 ha sur la base d’échanges d’intrants contre digestat, un échange régi par l’équivalence agronomique des produits.

La phase liquide est épandue notamment sur les céréales en sortie d’hiver, avec une tonne à pendillards. À l’avenir, l’épandage est prévu sans tonne. La phase solide est épandue en implantation de colza et légumes.

Le digestat solide de Nature Energie, photo Frédéric Douard

Et lorsque l’unité tournera à 500 kWé, l’objectif est de s’affranchir totalement des engrais de synthèse, ce qui représentera une économie de 30 000 € par an !

Notons enfin que l’exploitation est certifiée HVE de niveau 3 (Haute Valeur Environnementale), le niveau le plus élevé de la certification environnementale des exploitations agricoles françaises.

Le séparateur de phase de Nature Energie, photo Frédéric Douard

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage au Petit-Auverné

Sur le sujet des cogénératrices gaz à chambre de précombustion passive, lire également : Méthalica s’équipe du nouveau moteur de cogénération Schnell à chambre de précombustion passive

Atlas 2020 des 309 distributeurs de granulés ou pellets de bois par camions souffleurs

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Atlas paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Camion souffleur de granulés de bois de Schmith Combustibles à Saint-Chamond dans la Loire, photo Transmanut

L’enquête 2020 du magazine Bioénergie International auprès des distributeurs de granulés de bois en vrac par soufflage, ne montre pas d’évolution notable en ce qui concerne le maillage du territoire avec 309 distributeurs recensés mais montre une flotte de véhicules en hausse globalement avec des fournisseurs déjà implantés qui continuent à investir dans l’extension de leur capacité de distribution, pour accompagner la croissance continue du marché depuis 2005.

En 2020, Bioénergie International recense en France non moins de 262 fournisseurs de granulés disposant d’un ou plusieurs équipements de soufflage, et dans leur immense majorité avec pesée commerciale embarquée désormais. On peut grossièrement estimer le parc français de ces équipements autour de 400 souffleurs. En Belgique, le magazine recense 17 fournisseurs, 18 en Suisse, 10 au Canada francophone et 2 au Luxembourg.

Atlas 2020 des distributeurs de granulés/pellets biocombustibles par soufflage

Et en cette fin d’année 2020, alors que cet atlas est sorti en juillet et malgré la crise sanitaire, nous observons un frémissement net des investissements en camions souffleurs en France, dû en particulier aux objectifs nationaux de clore la parenthèse du chauffage au fioul, et maintenant aussi celle du chauffage au gaz fossile. Nulle doute que la carte des camions souffleurs de 2021 sera plus dense que celle de 2020 !

Par ailleurs, nous enrichissons les données de cet atlas sur la base de nos enquêtes. Aussi nous invitons nos lecteurs à nous communiquer les informations sur des équipements manquants, ou à nous faire part d’informations qui ne seraient pas exactes, ce qui nous permettra de fabriquer une édition 2021 toujours plus précise. Informations à envoyer à fbornschein@bioenergie-promotion.fr

François Bornschein

Du fumier très pailleux en voie liquide chez Méthamaine pour produire du biométhane

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Article paru dans le Bioénergie International n°67 de l’été 2020

Les installations de la centrale biométhane Méthamaine en Mayenne, photo Naskeo

L’unité de méthanisation Méthamaine est située à Meslay-du-Maine dans le département de la Mayenne. Elle est gérée par onze exploitations agricoles et une société de collecte de fumier de cheval, toutes localisées dans un rayon de dix kilomètres. Cette réalisation, qui est la concrétisation de sept ans de travail, et aussi la première unité de méthanisation à injecter du biométhane dans ce département.

La naissance du projet

Le projet est né d’une réflexion de Benoît Dutertre, négociant dans le domaine des chevaux de course, et qui cherchait à solutionner la difficulté croissante à valoriser le fumier de cheval. En effet, suite à la décroissance de l’activité champignonnière en France, due à la montée en puissance des productions européennes hors sol, mais aussi due à la difficulté d’assumer les coûts d’enlèvement suite aux hausses successives du gasoil, les éleveurs ont de plus en plus de mal à débarrasser leur fumier.

Livraison de fumier de cheval chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

Avec l’idée de produire du gaz vert, Benoît Dutertre a ainsi cherché à s’associer à des agriculteurs, non pas pour compléter des volumes de fumier équins très abondants, mais plutôt pour compléter une ration équilibrée. Après consultation des élus locaux, en 2013, la Communauté de Communes de Meslay a décidé de soutenir l’émergence du projet en tant que territoire pilote Énergie Renouvelable.

Le fumier très pailleux de Méthamaine, photo Frédéric Douard

Tout au long des sept années de nombreuses structures ont participé ou sont intervenues dans le développement : ENGIE Green pour financer les premières études, Cerfrance en conseil financier et juridique, AILE et ADEME pour les aides, Impact et Environnement pour le plan d’épandage (aujourd’hui fusionné dans le réseau Synergis Environnement), S3D pour l’étude de faisabilité puis l’AMO de l’appel d’offres constructeurs, ACE pour la structuration logistique et la base d’échange, Agri Plan comme maîtrise d’œuvre et GRDF pour l’injection.

Méthamaine avec ses deux fosses et ses deux digesteurs, photo Frédéric Douard

La consultation des constructeurs a permis d’isoler trois offres abouties et c’est Naskeo qui a été retenu notamment pour sa technologie de cuve Ergenium® qui piège les corps étrangers en début de circuit et qui permet de gérer facilement l’incorporation solide et liquide. C’est notamment à la suite de la visite de la centrale Méthabiogaz à Benet en Vendée, une réalisation Naskeo dans le même esprit que Méthamaine avec des fumiers pailleux, que les porteurs du projet ont pris leur décision.

Le lancement des travaux a eu lieu le 6 novembre 2018, l’ensemencement au digestat début décembre 2019 et l’ouverture des vannes de biométhane le 14 février 2020.

L’entrée du site Méthamaine et son pont bascule, photo Frédéric Douard

L’investissement s’élève à 5,1 M€. Il est porté à 30 % par les fonds propres des actionnaires et à 70 % par l’emprunt. La participation sociale de chaque apporteur est en moyenne de 35 000 €.

L’actionnariat de la SAS Méthamaine est porté à 55 % par la holding Agri Méthamaine qui regroupe les exploitations agricoles et la Sarl de Benoît Dutertre qui collecte le fumier de cheval, à 35 % par Engie Bioz et à 10 % par Territoire d’énergie Mayenne, le syndicat d’énergies des communes mayennaises.

Une partie des associés de Méthamaine avec à droite Benoit Dutertre, président, photo Frédéric Douard

Avec un tarif de vente du gaz négocié auprès d’Engie à 125,59 €/MWh PCS, prime aux intrants comprise, plus une prime dégressive de 2,5 €/MWh, les recettes sont de 1,15 M€/an. L’objectif de rentabilité de l’investissement est de 7,5 %.

Les infrastructures

Le terrain qui héberge la SAS fait deux hectares et a été vendu par la Communauté de Communes. Il compte 9 000 m² de surfaces équipées : une voirie bitume de 3 100 m², des silos à plat de 3 800 m², un bâtiment de stockage du fumier de 650 m² équipé d’une trémie d’incorporation de 90 m³, un bâtiment de stockage de digestat et d’intrants solides de 500 m², une fosse à lisier de 220 m³, une cuve Ergenium® de 350 m³, un digesteur de 3 800 m³, un post-digesteur de 2 500 m³, une cuve de 200 m³ pour la recirculation du digestat liquide centrifugé, une lagune bâchée pour le digestat liquide de 5 600 m³ qui permet de stocker quatre mois de production, et une zone de rétention de 2 510 m².

La cuve Ergenium de Méthamaine en contrebas de la trémie d’incorporation et derrière la cuve à lisier, photo Frédéric Douard

Les équipements sur le site de méthanisation sont complétés par des infrastructures chez les preneurs de digestat : trois fosses totalisant 4 100 m³ (deux mois de production), des fumières totalisant 1 500 m² (six mois de production) et une plateforme de digestat solide de 900 m².

Les ouvrages de stockage totalisent ainsi 9 700 m³ et 1 520 m² et permettent d’assurer au moins six mois de stockage, une capacité qui permet d’attendre les périodes d’épandage.

Les intrants

Le gisement mobilisé annuellement est de 21 100 tonnes dont 80 % apporté par les actionnaires. La ration 2020 est la suivante : 2 900 tonnes de fumier bovin pailleux, 5 600 tonnes de fumier mou, 3 000 tonnes de fumier de cheval, 440 tonnes de fumier de porcs sur paille, 440 tonnes de fumier de lapins, 3 300 tonnes de lisier bovin, 3 000 tonnes de lisier porcin, 120 tonnes de lisier de lapins, 700 tonnes de déchets de céréales, 800 tonnes de CIVE, 800 tonnes de maïs ensilage et 135 m³/jour de recirculation de digestat liquide.

Les silos à plat et le bâtiment de stockage du fumier, photo Frédéric Douard

Les ensilages sont là pour palier au déficit de fumier laitier l’été. Le fumier équin est collecté une fois par semaine dans un rayon maximum de 50 km. La condition de son acquisition est un débarrassage sans frais pour le producteur. Notons enfin que seul 80 % des fumiers des apporteurs vient à la digestion.

Les trois spécificités du processus mis en place par Naskeo

1- L’Ergenium®

Le processus total de digestion dure 70 jours mais se caractérise plus particulièrement par la partie préparation des matières, ici très importante étant donnée la nature très fibreuse des intrants. La solution à cette difficulté, qui donne aujourd’hui entière satisfaction aux exploitants, c’est la préfosse ou fosse de préparation Ergenium®.

La cuve Ergenium de Méthamaine en contrebas de la trémie d’incorporation et derrière la cuve à lisier, photo Frédéric Douard

Les solides arrivent dans l’Ergenium® depuis une trémie à fond poussant équipée d’une vis escargot en inox équipée de couteaux, permettant une première étape de hachage des fibres et de décompacter de la matière. Après passage dans ce Multimix Fliegl, la longueur des fibres passe de 70 à moins de 30 cm. Ces solides sont ensuite dilués dans la préfosse avec des lisiers et du digestat liquide.

L’incorporateur Fliegl chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

La fosse joue également le rôle de piège à indésirables (pierres, cailloux, graviers, métaux, ficelles) via une zone de décantation en fond de cuve. Elle permet enfin d’augmenter l’autonomie d’alimentation du site en complément de l’autonomie de la trémie d’incorporation. Et dans le cas présent, cet avantage a permis de gérer une contrainte liée au foisonnement important des fumiers pailleux utilisés. À l’usage, il s’est en effet avéré que la trémie d’incorporation était un peu juste en volume.

Le fond poussant de l’incorporateur Fliegl en bout de course chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

Prévue à 90 m³ pour une ration de 50 tonnes par jour, avec le foisonnement et la faible densité des fumiers pailleux, particulièrement les équins, les exploitants sont contraints à charger la trémie trois fois tous les deux jours. Ensuite, la préparation jouant son rôle, l’autonomie est récupérée dans l’Ergenium®.

Ensuite, en sortie de la fosse de préparation, une pompe pousse le produit dans un broyeur qui affine les fibres entre 50 et 60 mm, avant d’envoyer le mélange vers le digesteur. Le broyeur est également équipé d’un piège à cailloux.

La pompe centrale Ring de Méthamaine et son anneau hydraulique, photo Frédéric Douard

2- La pompe centrale Ring

Pour la recirculation des jus, la gestion multiflux mise en place par Naskeo, via le système de pompe centrale Ring, évite la multiplication des pompes et permet de réduire les interventions de maintenance. Ce système mutualise plusieurs pompes en une seule, entourée d’un anneau hydraulique qui permet d’assurer l’ensemble des transferts hydrauliques du site.

3- La séparation poussée du digestat

La capacité de cette installation à traiter une ration à forte teneur en matière sèche est rendue possible grâce à une séparation poussée du digestat en fin de digestion. Le digestat subit une première étape de séparation par presse à vis puis une seconde par centrifugeuse. Ce dispositif permet de produire un digestat liquide à fort pouvoir diluant pour les besoins de recirculation vers le processus de méthanisation, de rééquilibrer la production entre digestat solide et liquide, et enfin d’extraire le maximum de phosphore du digestat.

Le séparateur de phase et la centrifugeuse de Méthamaine, photo Frédéric Douard

Une mise en service encadrée

La construction et la mise en service ont été assurées par les équipes de Naskeo et de sa filiale maintenance Sycomore. Deux mois avant le constat d’achèvement des travaux, Sycomore a réalisé une formation de trois jours des exploitants, formation qui aborde la prise en main de la centrale, l’alimentation, le pilotage, la maintenance et la sécurité.

Ensuite, elle a réalisé l’ensemble des tests à froid durant deux semaines, avant de conduire durant six mois les tests à chaud avec toute la montée en charge de la centrale jusqu’à atteinte des performances. À partir de là, des tests sur deux semaines ont validé les performances. Dès la mise en service, un suivi analytique des paramètres MO, MS, AGV, TAC, N-NH4 et pH a été réalisé toutes les semaines durant trois mois, puis toutes les deux semaines les trois mois suivants.

Un suivi de garantie a lieu pendant un an après la mise en service avec assistance téléphonique 7 J/7.

L’exploitation et la production de biométhane

La chaudière de Méthamaine, photo Frédéric Douard

Le travail de conduite des installations est assuré par un salarié à temps plein, épaulé durant la première année par un CDD à mi-temps. À terme, les exploitants estiment la charge de travail à 1,25 ETP hors transports. À côté de ce salariat, deux associés, Benoît Dutertre et Yves Lancelin, sont indemnisés pour assurer la gestion, le suivi, la coordination et une partie des astreintes. Ils organisent notamment chaque semaine, une réunion de coordination et de planification.

Les flux de matières entrantes et sortantes sont comptabilisés par le logiciel Biogas View au crédit ou au débit de chaque associé de la holding, au moyen d’un badge présenté par chaque camion sur le pont bascule.

Les équipements de purification du biométhane chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

La SAS a souscrit un contrat de 27 mois avec Sycomore pour le suivi technique et biologique. Ce suivi est complété la première année par une assistance d’Engie Bioz d’un jour par mois.

Signalons que le premier curage de la zone de décantation de l’Ergenium® a eu lieu en avril 2020. Treize tonnes de sable et de pierres ont été sorties à la pelle mécanique et au Bobcat® après avoir pompé tout le liquide. Cette opération est à réaliser quatre fois par an.

Les membranes de filtration du biogaz chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

La purification du biogaz est réalisée par filtration membranaire dont la maintenance est assurée par Prodeval. Le débit contractuel d’injection est de 115 Nm³ de biométhane par heure en moyenne sur l’année. Ceci représente 10 GWh PCS injectées par an ou encore l’équivalent de 50 % de la consommation de la ville de Meslay-du-Maine en hiver et 100 % en été.

La difficulté de l’injection dans une zone « faiblement peuplée » est la capacité du réseau local à absorber la production en permanence. À Meslay, le seul gros consommateur est la laiterie Perrault, sauf que son besoin, qui peut monter à 300 m³/h, est irrégulier. Toute la difficulté réside donc dans la gestion heure par heure de l’injection, avec nécessité de stocker la nuit et les week-ends pour injecter plus que la production les jours de semaine. Cette capacité de stockage est assurée les deux ciels gazeux dont la capacité totale est de 3 600 m³. Dans la pratique l’injection varie donc de 80 à 135 Nm³/h.

Agronomie

Avec ses 21 100 tonnes d’intrants, l’unité de méthanisation génère 19 000 tonnes de digestat dont 80 % liquide. Le plan d’épandage est réalisé sur 1 500 ha, treize exploitations et quinze communes. Les parcelles les plus éloignées sont situées à 10 km environ du site de méthanisation.

Le bâtiment de séparation et de stockage du digestat solide, plus la cuve intermédiaire pour le digestat liquide chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

La teneur agronomique du digestat liquide est de 4,2 kg N/tonne, 2 kg P2O5/tonne et 5,2 kg K2O/tonne. Celle du digestat solide est de 5,6 kg N/tonne, 2,5 kg P2O5/tonne et 5,2 kg K2O/tonne.

Les épandages sont réalisés par une CUMA ou une ETA et facturés aux exploitants. Le digestat liquide est épandu par tonne à lisier à pendillards et à enfouisseurs, ce qui permet de réaliser un épandage sans perte. Le digestat solide est épandu avec un équipement à hérissons verticaux permettant une bonne répartition. Il est transporté en conteneurs comme le fumier.

Méthamaine partenaire de formation

Début 2020, le CFPPA Agri Campus de Laval a annoncé la mise en place d’une formation d’un an pour devenir Responsable d’unité de méthanisation agricole, une formation dont la première promotion débutera en septembre 2020. La SAS Méthamaine s’est positionné comme laboratoire pratique de cette formation et accueillera donc les étudiants.

La lagune couverte chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

Cette mise à disposition du site pour réaliser des opérations de suivi, de contrôle et de maintenance de premier niveau d’une unité de méthanisation en fonctionnement est une opportunité pour le CFPPA. Les intervenants de la formation seront des spécialistes venant de structures telles que les Chambres d’agriculture, le réseau AILE, le CER 53-72 et Naskeo.

Pour Méthamaine, ce partenariat entre dans une logique de formation continue, d’innovation et de veille technologique pour elle-même afin de parfaire ses propres performances.

Contacts :

Régulateur de pression Biogaskontor chez Méthamaine, photo Frédéric Douard

Frédéric Douard, en reportage à Meslay-du-Maine

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