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Brevet Europe du procédé en trois phases de séparation du biogaz pour Evonik

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Brevet Europe du procédé en trois phases de séparation du biogaz pour Evonik

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

Fibres creuses Serupan Green, photo Evonik

L’Office européen des brevets a attribué à la société Evonik Fibres GmbH, basée à Schörfling en Autriche, un brevet du procédé de purification à base de membranes et en trois phases de biogaz et de gaz naturel.

Très gros plan de fibre creuse Serupan, photo Evonik

Dans le procédé développé par Evonik, des mélanges gazeux à deux composantes comme le biogaz brut, majoritairement composé de biométhane et de dioxyde de carbone, peuvent être séparés de manière particulièrement efficace et économique. En plus de bénéficier d’un taux de récupération plus élevé et d’une dépense technologique et énergétique moindre – plus besoin de second compresseur – le procédé membranaire ne nécessite aucun complément de filtration et le biométhane résultant peut directement être injecté dans le réseau.

La séparation gazeuse à l’aide des fibres creuses SEPURAN®

Le cœur du procédé repose sur la technologie des fibres creuses de la marque SEPURAN® Green d’Evonik. Ces fibres sont constituées d’un matériau synthétique de fabrication interne particulièrement résistant aux pressions et températures élevées. De plus ces membranes disposent d’une grande sélectivité. Tout cela combiné au procédé en trois étapes permet d’éviter les flux de recirculation, ce qui réduit et optimise la dépense énergétique des unités de purification de biogaz.

Procédé de séparation des gaz en trois phases, image Evonik

Lors de l’achat de membranes SEPURAN® Green, les partenaires d’Evonik – les constructeurs de méthaniseurs – se voient attribuer une licence d’utilisation du procédé en trois étapes. Lors de l’achat d’une installation de méthanisation équipée de membranes SEPURAN® Green construite par l’un des partenaires d’Evonik, celle-ci peut-alors être exploitée légalement par son propriétaire selon le procédé en trois étapes breveté.

Cartouche de fibres Serupan, photo Evonik

En plus des brevets déjà détenus par Evonik sur les marchés en Asie et sur le continent américain, le procédé en trois étapes bénéficie désormais d’une protection légale dans tous les principaux pays européens.

Les produits de la gamme SEPURAN® d’Evonik comprennent les membranes de purification de biogaz, de l’azote, de l’hélium et de l’hydrogène. C’est en 2011 que les membranes de purification du biogaz SEPURAN® Green ont été introduites sur le marché, et sont maintenant utilisées dans plus d’une centaine d’installations au niveau mondial.

Evonik, est un groupe industriel allemand leader du secteur de la chimie fine. La stratégie de l’entreprise consiste à s’assurer une croissance profitable et un développement durable de sa valeur. Avec plus de 35 000 salariés à travers le monde, Evonik est présent dans plus de 100 pays et jouit d’une forte capacité d’innovation avec ses plateformes technologiques intégrées. En 2016, l’entreprise a réalisé un chiffre d’affaires de 12,7 MM € et un bénéfice EBITDA consolidé de 2,165 MM€.

Le siège d’Evonik Fibres à Schörfling-am-Attersee en Autriche, photo Evonik

Le département Evonik Resource Efficiency est dirigé par Evonik Resource Efficiency GmbH et développe une gamme de matériaux à haute performance pour des systèmes écoresponsables et éco-énergétiques dans les secteurs de l’automobile, de la peinture, des colles et de bien d’autres industries. En 2016, ce département de 9 000 salariés a réalisé un chiffre d’affaires de 4,5 MM €.

Contact : 
Volker Wehber, directeur SEPURAN® Green
 /+ 49 6151 18 4513 – volker.wehber@evonik.com – 
www.sepuran-green.com


SOMTP équipe Paprec Agro pour renforcer sa production de bois-énergie

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SOMTP équipe Paprec Agro pour renforcer sa production de bois-énergie

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

Vue de la plateforme de Saint-Paul-la-Roche, photo Paprec Agro

Sébastien Limpens, directeur des centres Paprec Agro, devant le SuperSreener 3F, photo F. Douard

Paprec Agro, anciennement Action Environnement Services, est une entreprise spécialisée dans la préparation de biomasse-énergie, le compostage de déchets organiques et la fabrication d’amendements fertilisants. ​​​ Créée en 1999, elle a rejoint le groupe Paprec en 2011. Elle réalise un chiffre d’affaires de 8 M€ et emploie une cinquantaine de salariés sur les sites de Saint-Christophe-de-Double près de Libourne en Gironde et à Saint-Paul-La-Roche près de Thiviers en Dordogne. Paprec Agro intervient également pour la collecte et le transport de déchets, le curage de lagunes, la réhabilitation et l’exploitation d’installations de stockage de déchets, la préparation et la valorisation de cendres et mâchefers, le broyage de déchets verts et la déshydratation de boues et effluents liquides.

En tant qu’Installation Classée pour la Protection de l’Environnement, l’entreprise est soumise à une réglementation stricte en termes de traitement des émissions de poussières, de maîtrise des émissions sonores et de prévention de la pollution de l’air et de l’eau. ​Pour cela, En 2012 et 2013, l’entreprise a réalisé d’importants travaux de rénovation et de modernisation de son site de Saint-Paul-la-Roche. Elle est aujourd’hui certifiée ISO 14 001 et valorise près de 100 000 tonnes de déchets par an.

L’unité de production de biomasse-énergie

Le site de Saint-Paul-la-Roche comprend un hangar de 14 000 m² dédié au compostage, ainsi qu’une plateforme de broyage de 3 ha pour accueillir toutes les activités de traitement, de recyclage et de valorisation du bois. C’est sur cette aire entièrement étanche qu’est préparée la biomasse destinée aux chaufferies bois ainsi que le broyât utilisé dans la fabrication de panneaux de particules.

Ligne de broyage au TARGO, affinage au broyeur rapide et crible à trois fractions Super Screener 3F, photo Paprec Agro

Paprec Agro a mis en place depuis des années des contrôles afin d’assurer la traçabilité des produits entrants et sortants. Pour la biomasse-énergie, il s’agit notamment d’analyses de granulométrie et d’humidité.

Les produits à vocation énergétique

Les bois de classe A se partagent entre produits connexes des industries du bois et bois d’emballage recyclés avec agrément Ecobois, une certification de sortie du statut de déchet (SSD). Ils représentent 25 000 tonnes par an, en totalité à destination des chaufferies. Ces produits sont en grande partie broyés en dimension P63 et criblés en totalité avec une maille de 10 mm, les fines partant au compostage.

Les différentes qualités de bois-énergie préparée à Saint-Paul-la-Roche, photo Paprec Agro

La plaquette forestière est produite sur demande à partir de bois ronds apportés sur la plateforme. Elle est également souvent préparée en P63 et n’est criblée que sur demande. Elle est vendue pure ou en mélange avec d’autres produits moins nobles comme la fraction ligneuse des déchets verts ou plus secs comme les bois d’emballage. L’entreprise est également certifiée PEFC pour la fabrication de bois-énergie plaquettes forestières.

Les bois de classe B transitent à hauteur de 20 000 tonnes par an sur les deux sites, et sont transformés en matière première recyclée pour la fabrication de nouveaux panneaux de particules.

Les déchets verts sont collectés à 80 km autour des deux sites, principalement dans les déchetteries. Ils représentent 45 000 tonnes par an et servent majoritairement, en mélange avec des boues issues principalement de stations d’épuration, à être transformés en un amendement organique. Paprec Agro commercialise deux composts normés : le compost traditionnel NFU 44 095, particulièrement adapté aux grandes cultures céréalières, et le compost vert NFU 44 051, compatible en agriculture biologique et dédié à l’arboriculture, viticulture et au maraîchage. Une partie de la fraction ligneuse de ces déchets verts est extraite pour le bois énergie. Elle est commercialisée en mélange avec du bois de classe A ou avec de la plaquette forestière, voire les trois ensemble comme c’est le cas pour la chaudière à lit fluidisé de Smurfit à Biganos. D’autres chaudières à biomasse peuvent consommer ce produit, même pur et sans souci particulier : voir nos reportages à la chaufferie DES dans ce Bioénergie International n°62, en pages 16 à 19, et à la centrale 2Valorise d’Amel dans le Bioénergie International n°57.

Bois-énergie de granulométrie supérieure préparé au TARGO, photo Paprec Agro

Pour la commercialisation de ses produits, Paprec Group a opté depuis sa création pour la centralisation des ventes au niveau national. Et c’est une cellule dédiée, FCR, répartie en trois agences régionales (Paris, Nantes et Bayonne), qui est en charge chaque année de la commercialisation des 4,5 millions de tonnes produits recyclés par le groupe, dont 460 000 tonnes de bois.

Le parc d’équipements de Paprec Agro

Chargeuse, photo Paprec Agro

Pour préparer ou transformer les un peu plus de 40 000 tonnes de déchets de bois en combustibles chaque année, l’entreprise dispose d’un parc d’équipements mobiles qui sont mis en œuvre sur les deux plateformes, mais aussi sur les plateformes des clients. Nombre de ces équipements sont aussi utilisés pour l’activité de compostage.

Il s’agit de :

  • Dix chargeuses ;
  • Cinq tracteurs routiers avec semi-remorques à fond mouvant ;
  • Dix porte-conteneurs et un parc de 100 conteneurs ;
  • Deux porte-conteneurs avec grue et remorque ;
  • Trois porteurs avec chargeur télescopique et broyeur tracté ;
  • Trois broyeurs lents : deux Doppstadt DW 3060 et un Targo 3000 de chez Neuenhauser ;
  • Trois broyeurs rapides Doppstadt (2 AK 535 et 1 AK 435) ;
  • Trois cribles Doppstadt à tambour, utilisés principalement aujourd’hui pour affiner le compost ;
  • Un crible à étoiles trois fractions Neuenhauser pour calibrer le bois-énergie.

Le dernier broyeur venu de chez Neuenhauser

Pour augmenter les cadences de réduction de volume (prébroyage), que ce soit pour les bois de classes A et B, mais aussi pour les déchets verts, l’entreprise cherchait un équipement robuste, à gros débit et facile d’entretien : elle s’est tournée pour cela vers l’entreprise SOMTP Environnement qui proposait pour la première fois en France le TARGO 3000.

Le TARGO 3000 de Paprec Agro en train de passer des déchets verts, photo Frédéric Douard

Le TARGO 3000 est un broyeur lent équipé d’un rotor de trois mètres de long, de 600 mm de diamètre, qui dispose de 42 dents interchangeables à implantation hélicoïdale et qui tourne à 31 tours par minute.

Le rotor du TARGO 3000, photo Paprec Agro

Il est conçu pour la réduction de déchets verts, souches, bois de recyclage A et B, palettes, encombrants et DIB en particules de 0 à 250 mm. Il est disponible sur remorque à trois essieux 80 km/h (25 tonnes) ou sur chenilles (30 tonnes).

Il est mu par un moteur Volvo Penta diesel de 540 CV. La transmission se fait avec embrayage et coupleur hydraulique. Un régulateur intelligent maintient automatiquement son couple. Le système d’aspiration du moteur est situé à l’avant de la machine, opposé au sens d’éjection, le protégeant ainsi de la zone de broyage.

Le TARGO 3000 en train de passer du bois de classe A, photo Paprec Agro

La productivité du TARGO 3000 peut dépasser les 100 t/h en déchets vert pour une consommation de 35 litres/h maximum. Il atteint les 45 t/h avec de la palette pour une consommation de 18 litres/h.

Pour Sébastien Limpens, le directeur des deux sites Paprec Agro, « la faible consommation du Targo 3000 est un réel atout. Cela, associé à une très bonne ergonomie qui simplifie la maintenance et un très bon SAV assuré par SOMTP Environnement, c’est un choix que nous ne regrettons pas. »

Le Targo 3000 de Paprec Agro fut le premier livré en France, en décembre 2017.

Le dernier crible à trois fractions venu de chez Neuenhauser

Le crible à étoiles SuperScreener 3F Neuenhauser à trois fractions permet le criblage de déchets verts, de bois brut ou de souches. Il est particulièrement adapté pour trier des granulométries précises à partir d’un broyat sale et irrégulier. La trémie grand volume permet d’alimenter le produit avec des engins de grande capacité.

Le crible SuperScreener 3F de Paprec Agro, photo Frédéric Douard

La matière est convoyée vers le banc d’étoiles par une bande transporteuse « très haute tenue » nécessitant peu d’entretien. Les étoiles viennent frapper les matériaux agglomérés les dissociant ainsi de leurs supports. L’inclinaison de 15° du banc de criblage augmente le temps de séjour de la matière et assure une meilleure séparation des produits.

Fraction ligneuse de déchets verts broyés et extraite par le SuperScreener 3F chez Paprec Agro, photo Frédéric Douard

Le SuperScreener 3F est un crible à grande surface de travail et qui peut sortir jusque 80 tonnes de produit par heure. De plus, son utilisation et son entretien sont facilités par une accessibilité totale de tous les organes, des avantages décisifs qui, associés à la qualité du produit sorti, ont emporté la décision.

Gros plan sur la fraction ligneuse de déchets verts séparée par le SuperScreener 3F chez Paprec Agro, photo Frédéric Douard

Enfin, élément important pour le marché du bois-énergie, ce crible permet d’enlever quasiment 100 % des fines particules du combustible sans baisse de débit. Les cribles à étoiles sont les cribles les plus rapides ! Il a été livré chez Paprec Agro à la mi-2017.

Le crible SuperScreener à trois fractions en action derrière un broyeur rapide, photo Paprec Agro

La valorisation des cendres de biomasse

Avec la forte augmentation du nombre de grandes chaufferies à biomasse en France, plus de 1000 (la France est d’ailleurs le pays au monde qui a le plus grand nombre de chaufferies bois de plus de 1 MW – Source Bioenergy Europe), la valorisation des cendres de bois naturel comme fertilisant apparaît comme la solution la plus intelligente de valorisation de ce sous-produit de la combustion du bois. Des analyses poussées sur les métaux lourds et les composés traces organiques sont réalisées, afin de valider l’épandage agricole des cendres de chaufferie. Paprec Agro reprend les cendres de certaines chaufferies bois de classe A pour les cribler, les mélanger et enrichir son compost. En 2018, 300 tonnes de cendres saines ont ainsi été transformées en amendement organique, et valorisées en agriculture comme fertilisant de premier choix car particulièrement intéressant pour ses apports en potasse.

Paprec Agro propose également des prestations d’épandage agricole des cendres de biomasse dans la cadre de plans autorisés.

Contacts :

  • Paprec Agro : Sébastien Limpens
 / +33 553 553 570 – agro24@paprec.com​ –  www.paprec-agro.com
  • Neuenhauser en France :
 SOMTP Environnement – Ludovic Arnoult / +33 607 34 44 06 – l.arnoult@somtp.fr – www.neuenhauser-ut.de

Frédéric Douard, en reportage à Saint-Paul-La-Roche

ENplus certifie la qualité des granulés de bois sur l’ensemble de la chaîne logistique

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ENplus certifie la qualité des granulés de bois sur l’ensemble de la chaîne logistique

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

En Europe, les granulés de bois deviennent un substitut majeur des combustibles traditionnels. Avec plus de 20 millions de tonnes produites en Europe en 2018* et une demande en croissance moyenne de 3,5 % par an, le sceau de qualité ENplus® est essentiel pour assurer la satisfaction des clients.

En effet, grâce à la possibilité de certifier l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, le système ENplus® permet de garantir la qualité des produits dans une réelle transparence pour les acteurs de la filière, de la production au client final. Une fois produit, que le granulé soit livré par un distributeur ou passe par d’autres intermédiaires certifiés ENplus® pour le stockage, l’ensachage ou le transport à façon, sa qualité est garantie. Dans le cas du vrac, le distributeur ENplus® s’assure par exemple de la qualité de l’installation de stockage.

Les 400 distributeurs et plus de 500 producteurs certifiés ENplus® pour plus de 10 millions* de tonnes de production en 2018 plébiscitent cette certification qui a mis en place des exigences strictes pour garantir la qualité au client. ENplus®, c’est 70 %* du marché européen du granulé pour le chauffage.

Sundeshy dans la Marne, fait partie des producteurs français de granulés de bois certifiés EN Plus, photo Sundéshy

Alors, quelle a été la démarche d’ENplus® ?

Tout d’abord les formations

Destinées aux gestionnaires de la qualité et aux chauffeurs de camion, elles fournissent des informations détaillées sur les exigences de qualité du granulé. Elles sont ouvertes à la fois aux entreprises certifiées ENplus® et aux autres.

La formation des auditeurs contribue aussi à ce haut niveau de qualité.

Ces formations fournissent un cadre prêt à l’emploi permettant de réduire considérablement les problèmes de qualité et d’assurer la normalisation du produit partout dans le monde.

Puis, la lutte contre la fraude

En effet, alors que la consommation de granulés continue d’augmenter, avec 16,7 millions de tonnes consommées en 2018 en Europe pour le chauffage*, le nombre de cas frauduleux croît également.

La lutte anti-fraude représente une activité essentielle d’ENplus® depuis sa création en 2011. ENplus® dispose d’une équipe dédiée qui s’efforce de résoudre tous les cas présumés d’abus et de fraudes ; garantissant ainsi l’intégrité et la confiance envers les granulés ENplus® partout dans le monde.

Le site Web ENplus® (www.enplus-pellets.eu) héberge désormais les documents relatifs aux cas de fraude, notamment le diagramme « Comment détecter une fraude » et la liste noire ENplus® des sociétés frauduleuses. Les professionnels signalent de manière confidentielle des abus présumés, ce qui porte ses fruits.

Par ailleurs, ENplus® implique l’ensemble des parties prenantes de la filière dans son fonctionnement. Ainsi, le travail actuel d’évolution du référentiel ENplus® donne largement la parole aux entreprises certifiées, aux organismes d’évaluation de la conformité, aux gestionnaires de la certification et aux experts dans le cadre de différents comités.

Pour prendre une longueur d’avance sur les réglementations et les mises à jour en matière de certification, suivez et abonnez-vous à ENplus® sur Twitter, LinkedIn et YouTube.

* Dernier rapport de l’European Pellet Council sur les données préliminaires du marché des pellets en 2018.

Pour plus d’informations : 
www.ENplus-pellets.fr 
- contact@ENplus-pellets.fr

Les deux chaudières bois de 8 MW qui chauffent le Val Fourré à Mantes-la-Jolie

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Deux chaudières Vyncke de 8 MW à la chaufferie bois du Val Fourré à Mantes-la-Jolie

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

La chaufferie bois du Val Fourré à Mantes-la-Jolie, photo Frédéric Douard

La ville de Mantes-la-Jolie dans le département des Yvelines a mené de nombreuses opérations de réaménagement urbain en cherchant à intégrer des solutions environnementales. Dans le vaste quartier du Val Fourré, le 1er novembre 2013, elle a mis en service une chaufferie à biomasse qui assure actuellement 54 % de la fourniture du réseau de chaleur existant. Avec ses 14 km et ses 80 points de livraison, ce réseau dessert 5 500 logements collectifs, un lycée, un collège, un centre sportif, des centres administratifs et le centre hospitalier. Cette opération à but environnemental, qui a permis de réduire les émissions de CO2, a aussi permis de baisser et de stabiliser le coût de la chaleur à 36 €/MWh en 2019.

C’est la Somec, filiale de Dalkia, qui a construit la chaufferie dans le cadre d’une délégation de service public et qui exploite le réseau. Elle livre chaque année environ 100 GWh/an de chaleur et eau chaude sanitaire pour près de 8 500 équivalent-logements.

L’une des deux chaudières bois VYNCKE de 8 MW de Mantes-la-Jolie, photo Frédéric Douard

Pour la fourniture des équipements techniques de la chaufferie bois, la Somec a choisi l’entreprise belge Vyncke, spécialiste de la construction de chaudières industrielles à biomasse depuis 1912. Vyncke a ainsi fourni deux chaudières eau surchauffée de 8 MW chacune et tous leurs équipements périphériques : manutention automatique du bois, évacuation des cendres, filtration des gaz de combustion, mesure des émissions et deux cheminées de 21 m. Le total des investissements pour la chaufferie bois se monte à 12,3 M€ dont 4,5 M€ pour les chaudières et périphériques.

L’approvisionnement en bois

La chaufferie est alimentée avec un tiers de plaquettes forestières, un tiers de plaquettes d’élagage et un tiers de bois d’emballage SSD. Ces bois, qui proviennent de chantiers forestiers et de plateformes situées à moins de 100 kilomètres de la chaufferie, sont mobilisés actuellement à hauteur de 22 000 tonnes par an et sont fournis par Bois Energie France. Leur humidité varie contractuellement entre 30 et 50 %. Environ 22 emplois directs ou indirects sont maintenus dans la filière d’approvisionnement pour cette fourniture.

Les deux fosses de livraison actives, photo Frédéric Douard

La livraison s’effectue par semi-remorques à fond mouvant de 100 m³ dans trois fosses de dépotage, deux actives et une passive d’où un grappin automatique de 5 m³ sur pont roulant vient puiser pour alimenter soit les deux fosses actives équipées d’échelles extractrices et qui alimentent les chaudières, soit une zone tampon qui permet d’assurer l’autonomie durant les nuits et les fins de semaines. La somme des volumes utiles de bois dans le bâtiment permet de fonctionner sans livraison un week-end de trois jours.

Le bois est manipulé automatiquement au grappin à Mantes-la-Jolie, photo Frédéric Douard

Le pont roulant du silo à bois de la chaufferie biomasse de Mantes-la-Jolie, photo Verlinde

Le stockage tampon et les autres volumes de bois sont tous virtuellement quadrillés de carrés de dimensions identiques et où le grappin va venir automatiquement remplir ou vider. Grâce à un système de détection laser sur le grappin, combiné à la mesure de la chute d’effort mécanique lors de la descente du grappin combiné à un codeur absolu sur le tambour du treuil, pour chaque carré virtuel, le système va savoir quelle hauteur de matière est présente, et va savoir, grâce à son automate, ce qu’il doit ajouter ou retirer en fonction des livraisons survenues dans les fosses passives ou en fonction du niveau des fosses actives à compléter ou pas.

Le déplacement du pont roulant se fait sur une longueur de 30 m, une largeur de 16 m et une hauteur de 13 m, grâce à de nombreux capteurs, codeurs absolus et fins de courses à galet. La cadence maximale du pont roulant est de 140 m³/h, toutes opérations confondues, alors que les chaudières elles-mêmes en consomment moins de 30 m³/h.

Les chaudières

Les deux chaudières bois VYNCKE de Mantes-le-Jolie, photo Frédéric Douard

Préchauffage de l’air de combustion en fin de parcours des gaz, photo F. Douard

Les deux chaudières de 8 MW produisent toute l’année, hors quelques semaines de maintenance, une eau surchauffée à 190 °C et 16 bar. Le dimensionnement de 16 MW garantit un taux d’énergie renouvelable minimal de 50 % sur la totalité des besoins annuels de chaleur et d’ECS. Les abonnés du réseau bénéficient d’une facture énergétique basée sur une mixité ENr de 70 %. L’été, une seule chaudière bois suffit, car le minimum de besoins du réseau est un talon d’eau chaude sanitaire de 5 MW.

Les foyers sont équipés de grilles mobiles refroidies à l’air et à l’eau pour éviter la formation de mâchefer lors de l’utilisation de combustibles riches en minéraux.

L’air de combustion est préchauffé ce qui facilite la consommation sans encombre de combustibles très humides.

Et sur ce sujet de l’humidité variable du bois, les deux chaudières sont équipées d’une sonde Process Sensors qui analyse en continue l’humidité et donc le pouvoir calorifique du bois, ce qui permet en permanence d’affiner les réglages de combustion. Les rendements atteints par les chaudières sont ainsi de l’ordre de 90 %.

Capteur d’humidité du bois en continu, photo Frédéric Douard

En termes d’émissions atmosphériques, une recirculation des gaz de fumée supérieure à 35 % vers les grilles permet de maîtriser les émissions d’oxyde d’azote en deçà des 525 mg/Nm³.

En aval des chaudières, les gaz de combustion sont dépoussiérés successivement par des filtres multi-cyclones et par des filtres à manches pour ne pas dépasser les 15 mg/Nm³.

Les cendres de foyers, évacuées des chaudières par voie humide, sont quant à elles valorisées en cocompostage puis en épandage agricole.

La chaufferie est supervisée 24 heures sur 24 par deux opérateurs, et au total, ce sont 13 personnes qui sont affectées à temps plein à la chaufferie pour assurer le fonctionnement des chaudières à bois et à gaz.

Contacts :

Appareillage de mesure en continu des émissions atmosphériques sur les cheminées de la chaufferie bois de Mantes-la-Jolie, photo Frédéric Douard

Frédéric Douard, en reportage à Mantes-la-Jolie

Lire et voir également sur cette chaufferie :

A Epaux-Bézu, injection de biométhane avec stockage tampon liquide

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A Epaux-Bézu, injection de biométhane avec stockage tampon liquide

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

La centrale biométhane d’Epaux Bézy, photo Létang Hoche Biogaz

La Sarl Létang Hoche Biogaz, située à Épaux-Bézu, commune du sud du département de l’Aisne, porte la deuxième installation de production de biométhane montée en partenariat avec François-Xavier Létang. Ce cultivateur-entrepreneur co-gère aujourd’hui trois autres centrales de biométhane, Létang Biogaz à Sourdun en Seine-et-Marne, Saconin Biométhane à 40 km d’Épaux-Bézu, Létang Biométhane Sourdun, et une cinquième unité est en construction dans l’Oise à Plainval. La Sarl est l’émanation de quatre exploitations agricoles voisines : l’exploitation de Jean-Baptiste Hoche et la Scae de Chantemerle situées à Épaux-Bézu, la Scea Létang Oulchy et la Scea de la Ferme de la Poste situées sur la commune voisine d’Oulchy-Le-Château. Ces exploitations de grandes cultures produisent sur 900 ha des céréales, des oléagineux, des protéagineux, mais aussi pour les industries des Hauts-de-France des betteraves sucrières, des oignons et des pommes de terre. L‘investissement, qui se monte à 4,5 M€, a été intégralement financé par la Sarl.

Le digesteur de 2500 m3 d’Epaux-Bézu, photo Frédéric Douard

Les exploitations associées ne disposant d’aucun élevage, la production de biogaz est assurée en totalité par la digestion de végétaux et notamment de cultures intermédiaires qui ne viennent pas en concurrence avec la production alimentaire en s’intercalant dans les assolements. En plus des CIVE et des restes de campagnes légumières, les exploitants ont aussi mis à profit leur proximité avec la sucrerie Tereos de Bucy située à 40 km d’Épaux-Bézu, en incluant dans la ration du méthaniseur un tiers de pulpe de betterave. Certaines années, les exploitants récupérèrent aussi les restes de pomme de terre ou d’oignons d’exploitations voisines.

Silo de pulpe de betterave chez Létang Hoche Biogaz, photo Frédéric Douard

En termes de valorisation du biogaz, avec un réseau de gaz naturel proche, dans la boucle de Château-Thierry, la valorisation du biogaz se fait par purification et injection dans le réseau GRDF. Ce mode valorise près de 100 % de l’énergie produite et permet de la stocker dans le réseau.

Ensilage de CIVE chez Létang Hoche Biogaz, photo Frédéric Douard

Pour la gestion des quatre et bientôt cinq sites de méthanisation, François-Xavier Létang et ses associés ont embauché à plein temps un ingénieur spécialisé en méthanisation. David Trocherie pilote ainsi l’activité des quatre et bientôt cinq sites en essayant de maximiser les synergies en termes d’organisation, d’outils de gestion, de retour d’expérience mais aussi d’achats et de personnel. Sinon, au quotidien, l’unité d’Épaux-Bézu fonctionne avec un salarié à temps complet, le responsable de site, épaulé par deux autres salariés formés à l’exploitation et assurant le travail pendant ses périodes de repos.

La production de biogaz

Les intrants sont stockés dans trois silos à plat de 2 250 m³ chacun, d’une capacité totale de 21 000 tonnes. Ces silos ont été conçus avec la pente et les réseaux nécessaires pour récupérer l’eau de pluie et les lixiviats utilisés pour la dilution des intrants, la technologie de méthanisation étant l’infiniment mélangé. Les silos sont bordés de murs surmontés d’un chemin de ronde qui facilite et sécurise le travail de manipulation des couvertures de protection : une bâche étanche contre la pluie, recouverte elle-même d’une bâche technique contre les assauts des oiseaux.

Les installations de Létang Hoche Biogaz vues depuis les silos à plat, photo Frédéric Douard

Les 11 000 tonnes d’intrants annuels sont composées globalement selon les années de :

  • 30 % de pulpes de betterave,
  • 60 % de CIVE d’été (maïs, sorgho, seigle et tournesol),
  • 10 % de fonds de réfrigérateurs d’oignons et de pommes de terre, plus des issues de silos de céréales et divers produits occasionnels.

L’incorporateur de Létang Hoche Biogaz, sur ses pesons et avec sa pompe d’extraction Wangen, photo Frédéric Douard

Les matières sont extraites des silos au chargeur avec un godet-broyeur qui permet de les émietter en les versant dans la trémie, voire de les fractionner pour ce qui est des pommes de terre ou des oignons. La trémie d’incorporation de 80 m³ reçoit actuellement 30 tonnes de matières solides par jour. Elle alimente deux digesteurs mésophiles de 2 500 m³, cuves qui sont suivies d’une cuve de stockage de 4 200 m³.

Agitateur de digestion, photo Frédéric Douard

Les digesteurs sont bâtis avec des couvertures à charpente en bois. Celle-ci contribue à la désulfuration du biogaz puisqu’elle héberge des bactéries qui forment du soufre solide à partir de l’anhydride sulfureux présent dans le gaz, un processus entretenu et optimisé par l’injection micro-dosée d’oxygène dans le ciel gazeux : H2S + O2 -> H2O + S.

Système de dosage de l’oxygène dans le ciel gazeux des digesteurs pour limiter la formation d’H2S, photo Frédéric Douard

Dans les digesteurs, la température est maintenue entre 41 et 45 °C. Pour compenser les pertes de chaleur, une chaudière à biogaz de 250 kW consomme de 2 à 3 % du biogaz produit sur l’année. Et pour ne pas dépasser les 48 °C maximum autorisés, durant les étés chauds, il est indispensable de surveiller la météorologie pour faire baisser la température avant les pics de chaleur.

A l’intersection des trois cuves, le centre de pompage et de régulation des flux, photo Frédéric Douard

Notons aussi que la digestion d’une forte proportion de pulpe de betterave comme ici doit être suivie avec une grande attention, car la biologie de cet intrant est fragile et car c’est un produit qui mousse facilement.

Le digestat

Aucune séparation de phase n’est pratiquée et la totalité du digestat est épandue brute sur les 900 ha dédiés.

Les exploitations ne disposant pas d’effluents animaux pour maintenir le taux de matière organique du sol, les 10 000 m³ de digestat produits annuellement contribuent à combler ce besoin, en complément d’autres techniques comme les engrais verts, ou l’épandage de boues ou composts d’industries alimentaires ou de déchets verts.

La cuve de stockage du digestat à Epaux-Bézu, photo Frédéric Douard

L’apport agronomique du digestat permet par ailleurs de diviser par deux le recours aux engrais de synthèse sur les surfaces épandues.

L’épuration du biométhane

L’épuration consiste à supprimer H2S, H20 et CO2 du biométhane avant injection. H2S est capturé par des filtres à charbon actif, l’eau est condensée dans un circuit refroidi et pour le CO2, il existe plusieurs technologies comme la filtration membranaire, le lavage à l’eau ou aux amines, et à Épaux-Bézu, c’est l’adsorption à pression alternée (ou PSA pour Pression Swing Adsorption) qui a été choisie.

Le module d’épuration PSA chez Létang Hoche Biogaz, photo Frédéric Douard

Cette technologie utilise les propriétés d’un tamis moléculaire en carbone, contenu ici dans six réservoirs verticaux. Ce système permet d’adsorber (fixer sur une surface solide) et de désorber (libérer) le CO2 en fonction de variations de pression.

Le dispositif de gestion électrique et mécanique de l’épurateur PSA à Epaux-Bézu, photo F. Douard

Le biogaz sec et désulfuré parcourt l’une des six bonbonnes sous une pression de 6,5 à 7 bar et le tamis fixe le CO2. Au bout d’un moment, le tamis est saturé et il faut libérer le CO2 par un cycle de désorption à pression plus basse. Pendant ce temps, le biogaz parcourt les bonbonnes régénérées.

Pompes à vide pour désorber le CO2 dans le processus PSA, photo Frédéric Douard

Le module PSA contient donc des compresseurs et des pompes à vide pour faire varier la pression dans les bonbonnes, mais aussi pour ramener le gaz à sa pression d’injection, ici 4,5 bar. À Épaux-Bézu, la chaleur des compresseurs est récupérée pour le chauffage des digesteurs, ce qui permet d’économiser de 30 à 50 kW sur le chauffage par la chaudière. Signalons aussi que les pressions de travail dans le PSA sont moins importantes que dans la technologie de filtration membranaire qui se pratique à 16 bar, et donc que dans un souci de rationalité énergétique, le choix du système d’épuration se fait aussi en fonction de la pression de livraison du gaz sur le réseau.

Cuve tampon de biométhane gazeux en sortie d’épurateur, photo Frédéric Douard

À Épaux-Bézu, l’injection se fait à une teneur en méthane d’au moins 97 % puisque l’injection se fait dans un réseau de gaz H, alors qu’à Saconin tout proche le réseau est en gaz B.

Stockage et injection

Dès le 16 août 2016, la centrale a injecté 150 Nm³/h en travaillant sur un cycle long de 120 jours. Aujourd’hui, elle est en passe d’atteindre les 250 Nm³/h notamment en ayant réduit la durée du cycle qui peut descendre jusque 60 jours. Notons que la capacité du poste d’épuration a été dimensionnée pour potentiellement pouvoir produire de 500 à 600 Nm³/h de biométhane.

Le poste de stockage tampon par liquéfaction à côté du poste d’injection de biométhane GRDF à Epaux-Bézu, photo Azola

Dans le poste d’injection de GRDF, le gaz est odorisé, analysé (PCS, indice de Wobbe, densité, CO2, H2S, THT, H2O et O2) et s’il est conforme il est compté et injecté. Non conforme et si pas trop abondant, il peut retourner dans le ciel du digesteur, si non conforme et trop abondant il sera torché. Un autre aspect géré dans le poste GRDF, c’est la régulation : afin que le biométhane puisse passer en permanence, il est prioritaire sur le gaz naturel. Par contre, il peut arriver, l’été notamment, que la demande soit insuffisante pour que le réseau absorbe tout ou partie de la production. Jusqu’à présent, dans toutes les centrales de biométhane en France, dans ce cas, le biométhane est torché donc perdu.

L’installation de liquéfaction et stockage tampon de biométhane, photo Frédéric Douard

Dès la mise en service de l’installation, il s’est avéré que la boucle GRDF de Château-Thierry saturait en été et qu’il était à certains moments impossible d’injecter toute la production de l’usine. Avec GRDF, des solutions ont été recherchées pour minimiser la perte par torchage, notamment en travaillant sur les interconnexions avec deux autres réseaux, dont celui de l’hôpital de Château-Thierry.

En parallèle, Engie a mis en place une installation pilote sur le site pour stocker temporairement le biométhane qui ne peut être accepté par le réseau. Avec la technologie de sa filiale Azola, anciennement Lillibox, l’unité de stockage, située juste à côté du poste GRDF, récupère le biométhane pour le liquéfier et le stocker lorsque le régulateur du poste GRDF ferme la vanne d’injection sur le réseau. Le gaz est conservé à -160 °C dans une citerne de 10 m³, en phase liquide, un volume équivalent à 6 000 Nm³ en phase gazeuse. Et dès que le réseau redevient demandeur, l’installation de stockage re-gazéifie la part de biométhane injectable vers le poste GRDF.

Une chaudière de 250 kW assure le maintien des digesteurs en température, photo Frédéric Douard

À Épaux-Bézu le démonstrateur Azola peut liquéfier jusque 150 Nm³/h et réinjecter jusque 200 Nm³/h. Sa capacité de stockage lui permet de stoker 40 heures de production de l’usine de méthanisation.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Épaux-Bézu

Atlas des centrales électriques à biomasse solide ou à déchets ménagers

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Atlas des centrales électriques à biomasse solide ou déchets ménagers

Atlas paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

L’atlas Bioénergie International 2019 des centrales électriques et de cogénération à biomasse solide ou déchets managers, recense 362 centrales et montre une légère progression du parc des installations biomasse en service, et de celles en projet notées respectivement type “BIO”, et type “PROJ” dans les tableaux présents dans le magazine n°62. 

Pour la France métropolitaine, sur les 55 sites recensés à mi-juillet 2019, la puissance totale installée est de 641 MWél. L’atlas recense également 36 projets, représentant à terme et sous réserve de leur mise en service, 297 MWél supplémentaires et ce sans compter le projet Ecocombust qui concerne une tranche de 580 MWél à la centrale charbon de Cordemais dont la conversion est à l’étude.

Dans les DOM-COM, signalons le démarrage fin 2018 du site Albioma Galion2 en Martinique avec ses 36,5 MWél, et la présence des chaudières en co-combustion bagasse/charbon des sucreries/distilleries des Antilles (Le Moule en Guadeloupe 64 MWél) et de la Réunion (Bois-Rouge 108 MWél et Le Gol 122 MWél) qui ne fonctionnent en co-combustion qu’à la période sucrière. Pour ces installations, des conversions en 100 % EnR (bagasse/biomasse – 40 % de ressources locales et 60 % de ressources importées) devraient intervenir au plus tard d’ici 2023.

La centrale Albioma Galion 2 à La Trinité en Martinique, photo FL Design

L’atlas présente également 76 sites situés dans la francophonie : 29 en Belgique avec 436 MWél, 15 en Suisse pour 64 MWél, 16 au Canada francophone avec 525 MWél, et environ 105 MWél pour les pays africains francophones.

À noter aussi en 2019, l’intégration dans la liste de petites centrales en micro-cogénération, notées “micro” dans la colonne “Valorisation” des tableaux présents dans le magazine n°62.

La centrale de micro-cogénération de l’écoquartier de Visé, photo Frédéric Douard

Pour les installations de valorisation énergétique des déchets ménagers (notées type “OM”), nous avons recensés 105 unités en France pour 720 MWél, 15 en Belgique pour 164 MWél, 29 en Suisse avec 283 MWél cumulés.

Si vous souhaitez apporter des remarques ou des valeurs à cet atlas, vous pouvez le faire à cette adresse : fbornschein@bioenergie-promotion.fr

Pour découvrir le liste complète des installations recensées dans cet atlas, vous pouvez commander le Bioénergie International n°62 dans notre boutique en ligne.

François Bornschein

Première mondiale de captation de CO2 sur chaudière bois pour culture sous serre

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Première mondiale de captation de CO2 sur chaudière bois pour culture sous serre

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

La chaufferie biomasse DES à Sirjansland aux Pays-Bas avec ses deux ballons d’eau chaude et ses deux poches de CO2 renouvelable, photo Duurzame Energie Sirjansland

La société Duurzame Energie Sirjansland (DES), ou Énergie Renouvelable Sirjansland en français, a été créée en 2017 par un consortium de trois serristes des Pays-Bas. Ces serres existent depuis une vingtaine d’années, mais il y a environ cinq ans, les producteurs ont uni leurs forces pour lutter contre la hausse des coûts du gaz et pour contribuer à la transition énergétique. La chaleur géothermique et la méthanisation n’étant pas réalisable dans leur secteur, les entrepreneurs ont appris que de grandes quantité de biomasse de leur région n’étaient pas utilisées et qu’elle était de fait exportée en Allemagne. Ils ont ainsi mis en service une chaufferie à bois située au beau milieu de leurs serres dans le petit village de Sirjansland situé dans l’île de Zélande, en plein cœur de la Hollande maritime. Et en plus, ils ont ajouté au projet une installation unique au monde de captage du CO2 sur chaudière à biomasse.

Les installations et serres de DES, photo DES

La nécessaire transition énergétique

À l’heure de l’urgence climatique, mais aussi de la prochaine fermeture des champs gaziers de Groningue pour cause d’affaissement de cette région littorale, le gouvernent néerlandais a mis en place une politique incitative de remplacement du gaz par des sources d’énergie renouvelable. Il s’est notamment engagé à réduire les émissions de CO2 du pays d’ici 2030 à 49 % des niveaux de 1990. Le secteur de l’horticulture aux Pays-Bas, très gros consommateur de gaz, doit ainsi trouver des alternatives plus respectueuses de l’environnement !

La chaufferie bois apporte aux serres à la fois chauffage et CO2, photo DES

Le projet DES permet de substituer 6,5 millions de mètres cubes de gaz naturel par an par du bois pour produire des milliers de tonnes de tomates et d’aubergines. Cela représente 70 % des besoins en gaz des trois serristes. Parallèlement, une autre pratique de la profession, consistant à utiliser du CO2 pour favoriser la croissance des plantes, était également en contradiction avec les objectifs cités précédemment car ce CO2 était produit à partir d’hydrocarbures fossiles. L’idée a donc germé de produire du CO2 renouvelable à partir de la combustion de la biomasse utilisée pour le chauffage des serres. Le CO2 renouvelable du bois sert alors à substituer deux CO2 fossiles, celui du gaz et celui du CO2 acheté. Cette substitution représente au global 12 000 tonnes de CO2 par an.

La chaudière VYNCKE de 8 MW lors de sa mise en place en 2018, photo DES

La réalisation des équipements techniques a été confiée à l’entreprise Vyncke pour la chaufferie biomasse et à l’entreprise Frames pour le captage du CO2. L’investissement total se monte à 8 M€, dont 3 pour la chaufferie, 2 pour le CO2 et 2 pour le génie civil.

La chaudière biomasse Vyncke à grille DWS-Hybrid, la plus polyvalente au monde

Le broyât de déchets verts utilisé chez DES contient jusque 10% de minéraux, photo Frédéric Douard

Pour garantir la rentabilité de leur investissement les porteurs du projet ont recours à la biomasse la moins chère : des produits d’élagage, la fraction ligneuse des déchets verts et en abondance des refus de criblage des compostières. Il en résulte un combustible grossier (P200), potentiellement très humide mais surtout très riche en minéraux avec toujours plus de 10 % de minéraux et parfois plus de 15 %. Le maximum acceptable par la grille Vyncke DWS-Hybrid est de 25 % de minéraux.

Le bois est manipulé automatiquement au grappin, photo Frédéric Douard

Pour brûler des biocombustibles soit très humides, soit secs, soit riches en minéraux, ou les trois mélangés, et sans faire de mâchefer, Vyncke a développé une grille unique au monde : la DWS-Hybrid. Elle combine en un seul équipement plusieurs technologies développées par Vyncke depuis les années 1980.

La base du foyer DWS-Hybrid en deux parties de la chaudière Vyncke, photo Frédéric Douard

La chaudière Vyncke de DES est donnée pour 8 MW avec un bois à 55 % d’humidité, mais la grille accepte aussi le bois sec, car elle est composée de cinq zones de combustion hybrides. Deux zones en haut du foyer, au niveau de l’introduction du bois, sont refroidies par eau, alors que les trois zones en contrebas sont refroidies par air. En cas d’utilisation de bois sec, la combustion s’opère rapidement sur les zones du haut, sans encombre car refroidies assez fortement par l’eau. En cas d’utilisation de bois humide, la combustion se prolonge sur l’ensemble des cinq zones. Et les deux combustibles peuvent aussi être mélangés et conduire au même résultat. Pour faciliter le séchage du bois et le maintien de températures élevées dans le foyer, l’air de combustion est préchauffé dans l’économiseur à tubes de fumée de la chaudière.

Le foyer DWS-Hybrid de la chaudière VYNCKE de DES, photo Frédéric Douard

Clapet coupe-feu refroidi à l’eau sur le canal de poussée du vérin poussoir de la chaudière VYNCKE, photo Frédéric Douard

En sortie des circuits d’échange, les gaz de combustion sont dépoussiérés par un filtre cyclonique, puis par un filtre à manches. Les valeurs limites d’émission sont très sévères avec un maximum autorisé de 5 mg/Nm³ à 6 % d’O2 pour les poussières. Les émissions d’oxydes d’azote sont quant à elles maîtrisées par un recyclage des gaz de combustion au niveau du foyer, afin de pratiquer une combustion étagée et pas trop oxydante pour l’azote de l’air comburant, mais aussi par l’injection proportionnelle d’urée dans la chambre de combustion. La VLE pour les NOx est de 145 mg/Nm³.

Le captage de CO2

Frames, le fournisseur de la technologie, est une société néerlandaise de 200 personnes fondée en 1984. Elle conçoit et fournit au niveau mondial des solutions sur mesure pour l’industrie pétrolière et gazière. Récemment, elle s’est également spécialisée dans les solutions pour l’eau, l’énergie renouvelable et notamment les technologies de séparation pour le biogaz.

Pour ce projet en biomasse solide, Frames a utilisé la technologie Galloxol® pour le captage et la purification du carbone pour produire un CO2 de haute qualité. Cette technologie dite de lavage aux amines, avait d’abord été conçue pour le captage de CO2 dans l’industrie du pétrole et du gaz. Et il y a un peu plus de cinq ans, la société a adapté sa technologie à l’élimination du CO2 sur le marché du biogaz.

Pour le projet DES, forcément différent des précédents du fait de la chimie particulière du bois, Frames s’est rapproché de la société Vyncke, qui pratique la biomasse depuis 1912, pour développer le système complet avec elle.

Description du processus de captation de CO2

Après que le bois ait brûlé, les gaz de combustion riches en CO2 passent par un condenseur où ils sont dissouts dans du Gallaxol, un solvant respectueux de l’environnement et qui absorbe le CO2. Le Gallaxol est en effet conçu pour prélever de manière très sélective le CO2 dans les gaz de combustion en laissant les autres composants libres. Les autres gaz que le CO2 sortent donc de l’absorbeur comme s’il s’agissait d’une cheminée normale.

Absorbeur et désorbeur Frames chez DES, photo Frédéric Douard

On récupère donc le Galloxol chargé en CO2 et en eau de la condensation. Ce liquide est chauffé à environ 140 °C et le Galloxol libère le CO2 et se régénère. L’eau s’évapore de nouveau et on récupère donc CO2 et H2O en phase gazeuse. Ce mélange gazeux est ensuite asséché en deux étapes de condensation (45 °C, puis -3 à -10 °C). Le CO2 sec est ensuite « nettoyé » dans un « oxydeur » pour enlever les éventuelles odeurs.

L’installation génère 2,2 tonnes de CO2 par heure, pur à 99,8 %. Elle comprend également un analyseur de gaz pour vérifier la qualité du CO2 sur plusieurs composants traces. Cette analyse vérifie en particulier les niveaux de NOx et d’éthylène qui sont des sous-produits de la combustion qui préoccupent les producteurs de légumes. En cas de détection d’éléments indésirables, le CO2 est évacué dans l’atmosphère.

Les installations thermodynamiques de Frame chez DES, photo Frédéric Douard

Le CO2 conforme est quant à lui collecté dans deux gazomètres de 4 200 m³ chacun en forme de ballon. Le CO2 y est stocké à 4,2 mbar de pression et comme il pèse alors 1,76 kg/m³, chaque ballon en contient 7,4 tonnes. Il est ensuite poussé à travers 27 km de conduites qui le distribuent dans les serres.

Les deux ballons de stockage du CO2 de de 4 200 m³ chacun, photo Frédéric Douard

Signalons enfin que par rapport à l’achat de CO2 liquide, l’unité de DES permet de produire un CO2 à la moitié du prix de marché, amortissement et exploitation compris.

L’ensemble des équipements, chaufferie et captage, est géré par deux personnes.

A gauche Claude van Hoornweder et à droite Jérôme Béarelle, tous deux de VYNCKE et au centre Nick ten Asbroek de FRAME, photo Frédéric Douard

L’échangeur vertical de la chaudière Vyncke, photo Frédéric Douard

Contacts :

  • Duurzame Energie Sirjansland :
 www.des-bv.nl
  • Chaudiériste : www.vyncke.com
    • Contact francophone : Jérôme Béarelle
+33 619 88 33 53 – jbe@vyncke.com
    • Contact néerlandais : Claude Van Hoornweder +32 497 051 698 – cvh@vyncke.com
  • Captation de CO2 : Nick ten Asbroek
 /+31 651 968 979 / +31 172 461 600 – n.ten.asbroek@frames-group.com – 
www.frames-group.com
  • Pont roulant : www.dcb.dk
  • Trémie de la chaudière à fond mouvant : www.cargofloor.com
  • Convoyeurs de bois silo-chaufferie : www.trasmec.com
  • Filtre à manches : www.scheuch.com

Frédéric Douard, en reportage à Sirjansland

Au Gaec de la Grand Vie, Bio4Gas monte en puissance de cogénération

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Au Gaec de la Grand Vie, Bio4Gas monte en puissance de cogénération

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

L’unité de méthanisation de Champagne en Valromey, photo Frédéric Douard

Depuis 2013, année de mise en service de sa première unité de méthanisation avec cogénération, Bio4Gas Express avait toujours travaillé dans le sens de proposer des projets à l’échelle de la ferme et en autonomie. Sur les 23 unités aujourd’hui en service, 15 fournissent une puissance électrique de moins de 100 kW. Elles sont équipées la plupart du temps du fameux digesteur à deux cuves concentriques avec échanges par vanne flip-flop. Ces installations sont parfaitement adaptées à des exploitations agricoles de taille petite ou moyenne. Aujourd’hui pour l’entreprise, la tendance est aussi à la réalisation d’installations plus grandes, intégrant cette fois des cuves de digestion classiques en infiniment mélangé. Ces dernières années, elle a ainsi mis en service huit installations de plus de 100 kWé dont quatre de plus de 200 kWé.

Le Gaec de la Grand Vie

L’exploitation agricole de la Grand Vie est située dans le hameau de Chemillieu sur la commune de Champagne-en-Valromey, à 730 mètres d’altitude, dans le Bugey, région de moyenne montagne située à l’extrême sud du massif du Jura.

Le Gaec est constitué de quatre membres de la famille, Richard, Yvette, Gaëtan, Mathias et Pascal, et de Louis-Alexandre Cadot. Il est implanté sur deux anciennes exploitations à Chemillieu et à Songieu. Il emploie un apprenti.

L’exploitation du Gaec de la Grand Vie, photo Frédéric Douard

La réflexion sur la méthanisation s’est faite en 2017 en parallèle du projet d’installation de robots de traite. La construction de l’unité de méthanisation a débuté le 26 mai 2018 et dès le début de décembre 2018, le digesteur a été rempli et chauffé à l’aide d’une chaudière mobile provisoire. Le 10 décembre, il a été ensemencé par 100 tonnes de digestat d’une autre unité de méthanisation en service sur la commune, Valrométha au hameau de Chassonod. Et le 6 janvier 2019, moins de 30 jours après l’ensemencement, en plein hiver, la production de biogaz avait atteint 56 % de méthane et le cogénérateur put être mis en service.

Pourquoi la méthanisation ?

Comme dans beaucoup de cas, la mise en place de la méthanisation a permis de mettre l’exploitation aux normes environnementales, de supprimer les odeurs des effluents au stockage comme à l’épandage, d’optimiser le travail de la ferme en supprimant la gestion du stockage du fumier, et a permis de diversifier les sources de revenus et faciliter l’entrée du dernier associé.

La préfosse de 100 m3, photo Frédéric Douard

Dans le cas particulier du Gaec de la Grand Vie, il a également permis de renforcer les partenariats avec d’autres exploitations et permet de mieux valoriser les couverts végétaux.

L’exploitation agricole

Sur le site de Songieu, le Gaec élève ses 65 génisses, en hiver sur paille et l’été au pré. À Chemillieu, 150 vaches laitières produisent du lait qui est fourni à la fromagerie Guilloteau qui produit le Pavé d’Affinois.

Au niveau des productions végétales, avec ses deux sites, le Gaec totalise une surface agricole de 350 ha sur laquelle il a produit en 2019 des céréales sur 100 ha, du maïs-ensilage sur 20 ha, le reste étant composé de prairies. L’exploitation est autonome en paille et en fourrage, sauf les années de sécheresse.

Le troupeau du Gaec de la Grand Vie compte 150 vaches montbéliardes, photo Frédéric Douard

En 2019, le choix a été fait d’arrêter la culture du colza, qui souffrait souvent du gel, au profit de prairies temporaires, afin de réorienter une partie des cultures de couverts végétaux de l’alimentation des génisses vers la méthanisation. Le Gaec affiche donc depuis 2019, une production de CIVE sur une cinquantaine d’hectares : 8 en triticale, 10 en sorgho fourrager, 15 en moha + trèfle et 15 en avoine + trèfle. Les CIVE sont importantes notamment en été pour compenser la baisse de production de fumier et lisier, les génisses étant totalement au pré durant six mois, et les vaches au pré les nuits durant cette même période.

L’unité de méthanisation

À Chemillieu, l’étable est curée automatiquement par des racleurs qui ramènent les excréments vers la préfosse d’homogénéisation de 100 m³ contiguë au bâtiment. Là, ils sont mélangés aux intrants solides, apportés par la table d’incorporation de 24 m³ avant de rejoindre le digesteur. La préfosse permet de récupérer les pierres, nombreuses dans cette région montagneuse.

L’incorporateur d’intrants solides, photo Frédéric Douard

Le digesteur de 1 900 m³, consomme quotidiennement en moyenne 11 tonnes de fumier et 7 tonnes de lisier de vaches, 2 tonnes de fumier de génisses, 6 tonnes de lisier extérieur, 1,4 tonnes de CIVE et 400 kg d’issues de céréales. Ceci porte le tonnage annuel d’intrants à 10 000 tonnes.

Pompe de circulation Eisele, photo Frédéric Douard

En fin de processus, le digestat est récupéré dans une cuve de stockage de 4 400 m³ avant d’être épandu brut sur 300 ha de cultures et prairies du Gaec et sur 190 ha des deux apporteurs de lisier.

Les cuves de l’unité de méthanisation du GAEC de la Grand Vie, photo Frédéric Douard

La conduite et maintenance courante des installations demande 2,5 heures de travail par jour à Gaëtan ou Mathias, hors incidents. Le suivi biologique et la maintenance plus lourde sont assurés par Bio4gas.

La production d’énergies

Le module de cogénération a été fourni par les Ets Fauché. Il dispose d’un moteur MAN aménagé par les Ets MAN-Rollo et qui développe 210 kWé.

Le moteur MAN avec l’alternateur Leroy-Somer de 210 kWé, photo Frédéric Douard

Durant la période de démarrage, la production tourne à 150 kWé et montera progressivement en puissance lorsque le roulement des stocks d’intrants sera entièrement constitué.

Le module de cogénération avec derrière le local hydraulique et à droite le local de commandes, photo Frédéric Douard

La chaleur est utilisée pour le processus de méthanisation, mais aussi en hiver pour chauffer la maison d’habitation, le local des robots de traite, le bureau, l’atelier et l’eau de boisson des animaux. Sinon, à l’année, elle sert aussi à produire l’eau chaude sanitaire. À partir de 2020, elle permettra en plus de sécher à plat du foin, des céréales et du bois et alimenter les séchages vrac dont l’exploitation disposait.

Une partie de la chaleur servira à sécher le foin en grange, photo Frédéric Douard

L’investissement, qui se monte à 1,7 million d’euros, a été aidé à hauteur de 297 000 € et financé par le Crédit Agricole Centre Est. Une bonne partie des installations a été réalisé en auto-construction. Le TRB du projet est de 8,5 ans. La maintenance du cogénérateur est assurée à la demande par les Ets Fauché.

Contacts :

Agitateur Stefan Steverding du digesteur du Gaec de la Grand-Vie, photo Frédéric Douard

  • Gaec de la Grand Vie : Gaëtan Richard / +33 678 564 969 gaecdelagrandvie@hotmail.fr
  • Bureau d’études : Lionel Tricot / elanor-consulting.fr
  • Constructeur : Olivier Rebaud – info@bio4gas.fr
 /+33 472 85 90 59 – www.bio4gas.fr
  • Cogénération : Jean-Luc Burbaud / +33 556 76 85 85 / +33 603 5327 80 – jlburbaud@fauche.fr – www.fauche.com
  • Incorporateur : Nicolas Canteneur / +33 381 561 810
 – Nicolas.canteneur@sermap.fr – www.miro.fr
  • Cuves Béton : +32 92 10 31 60 – 
info@bio-dynamics.be – www.bio-dynamics.be
  • Couverture des cuves : Jean-Frédéric Fanton – +33 620 818 058 – jf.fanton@biogasmembrane.eu – www.biogasmembrane.eu
  • Pompes : www.eisele.de/fr/ – En France : www.miro.fr
  • Agitateurs : Markus Graute / +49 2563 208 88 11 – m.graute@maschinenba-steverding.de – www.rt-st.com
  • Automatismes : +33 477 539 220 – www.valpronat.com
  • Instrumentation de mesure : Endress+Hauser / +33 825 888 001 – info.fr.sc@endress.com – www.fr.endress.com
  • Réseau de chaleur : Erik Hafkamp / +33 475 614 178 / 
+33 647 309 294 – www.thermaflex.fr
  • Séchage en grange : www.zumsteinag.ch

Frédéric Douard, en reportage à Champagne-en-Valromey


La centrale biomasse de Novillars relance la papeterie Gemdoubs

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La centrale biomasse de Novillars relance la papeterie Gemdoubs

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

La centrale de Cogénération Biomasse de Novillars (CBN) de nuit, photo Akuo Energy

Mise en service le 1er janvier 2019 dans le Doubs, la centrale de Cogénération Biomasse de Novillars (CBN) est la troisième centrale fonctionnant au bois, construite par le producteur indépendant français d’énergie Akuo. Ce projet est né de l’association d’Akuo Biomasse avec un acteur historique de la production de papier. CBN vend ainsi de l’électricité à EDF, et de la vapeur d’eau à la société Gemdoubs afin de couvrir la totalité de ses besoins industriels. Le projet s’est inscrit dans la procédure d’appels d’offres de production d’électricité biomasse CRE4, lancée par le gouvernement français en 2011.

L’énergie biomasse au secours de la rentabilité industrielle

La papeterie Gemdoubs produit annuellement 85 000 tonnes de papier d’emballage à partir de papier et carton de récupération. Elle exporte plus de 35 % de ce papier destiné aux fabricants d’emballages en carton ondulé pour l’agro-alimentaire, l’industrie et l’e-commerce. Mais pour en arriver là, il aura fallu batailler durant 10 ans pour sauver cet outil industriel et sa filière, et cela par la mise en place d’une transition énergétique radicale du gaz vers le bois.

La papeterie de Novillars a été créée en 1883, photo Frédéric Douard

La papeterie de Novillars existe depuis 1883. À ses débuts, elle va en particulier travailler avec le Comte Hilaire de Chardonnet, inventeur de la soie artificielle à base de pâte à papier, aussi appelée viscose. Plus récemment à la fin du vingtième siècle, elle a produit du papier sulfurisé pour l’emballage alimentaire. Après le déclin de ce dernier, de 1989 à 2009, elle produisait du papier pour carton ondulé au sein du groupe Otor. En 2009, la cession de ce groupe par son actionnaire américain Carlyle, a entraîné la vente séparée des différentes cartonneries et papeteries du groupe. Le site de Novillars a été repris par un cartonnier belge, mais le contexte économique alors difficile, notamment à cause du prix du gaz qui s’était envolé, l’a forcé à jeter l’éponge en 2012 et ce fut la liquidation judiciaire.

BCN avec au premier plan le Doubs, photo Frédéric Douard

Maintenue en état de fonctionnement par des salariés bénévoles durant seize mois, l’entreprise est, avec de nombreux soutiens, reprise le 9 juillet 2013 par deux hommes d’affaires libanais, Fady et Nabil Gemayel, qui vont la rebaptiser Gemdoubs.

Le projet de centrale biomasse, déjà étudié du temps du groupe Otor dans le cadre de l’appel d’offres CRE2, a été véritablement imaginé comme un outil au service de la redynamisation de l’entreprise et par voie de conséquence du territoire. Son but premier est en effet d’améliorer la compétitivité de la papeterie en lui garantissant 200 000 tonnes de vapeur par an à un prix maîtrisé, la facture énergétique représentant, après la fourniture de la matière première, le premier poste de dépenses de la papeterie.

Vue de la fosse de livraison directe et du local de broyage à gauche, du bâtiment-silo au centre, du crible devant et de la lagune à droite, photo Frédéric Douard

Gemdoubs entend ainsi, grâce à cet atout économique, étendre son activité commerciale vers d’importants groupes cartonniers, mais aussi à l’export. Car la centrale biomasse apporte concomitamment deux atouts économiques puissants :

  • La vapeur produite en cogénération coûte bien moins que celle produite au gaz,
  • Le contrat de vente d’électricité à EDF garantit ces conditions favorables au moins durant 20 ans, du fait d’une part du prix bonifié de l’électricité vendue, et d’autre part du fait que le prix du bois-énergie est stable car non soumis aux fluctuations engendrées par la spéculation et les crises politiques internationales.

Le réseau vapeur de BCN vers Gemdoubs, photo Frédéric Douard

Anticipant la mise en service de la cogénération biomasse, la papeterie a ainsi redémarré en septembre 2013 grâce aux fonds injectés par Fady et Nabil Gemayel. Ceci a permis de relancer le processus du projet stoppé en 2012. Les bureaux d’études qui avaient à l’époque travaillé sur le premier projet, Néréa, Opéos et Biovae, tous les trois rachetés par Akuo, se sont remis au travail pour redimensionner le projet en fonction des nouveaux objectifs de Gemdoubs.

La partie production d’énergie de la centrale, avec à gauche le silo à cendres volantes et à droite le bâtiment-silo, photo Frédéric Douard

L’autorisation d’exploiter a été accordée en décembre 2014. Le contrat de vente de chaleur à Gemdoubs a été signé en juin 2015, ce qui a permis à CBN de lancer une procédure d’appel d’offres de travaux en quatre lots :

  • Lot énergie attribué au constructeur danois Aalborg Energie Technik a/s (AET),
  • Lot génie civil attribué à Eiffage,
  • Lot approvisionnement bois attribué à TBM-Vecoplan,
  • Lot raccordement électricité attribué à Exper’Elec Ingénierie (EEI) RTE.

Schéma de fonctionnement de CBN. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Les travaux ont débuté le 5 décembre 2016, sur une parcelle de 5 ha appartenant à la papeterie, pour se terminer deux ans plus tard. Aujourd’hui, le projet permet de pérenniser les 70 emplois de la papeterie, de pérenniser également 70 emplois dans la filière bois pour l’approvisionnement en combustible, et en a créé 20 nouveaux pour la conduite de la centrale.

Première centrale biomasse de France ouverte au financement participatif

CBN est détenue par Akuo, la Banque des Territoires, CAPG Energies Nouvelles (ex-CAM Energie), Gemdoubs et Crédit Agricole Franche-Comté Investissements. L’investissement total a été intégralement financé dès octobre 2016 pour un montant de 87 millions d’euros. Un pool bancaire composé de Banque Populaire Méditerranée, BNP Paribas, Bpifrance Financement, la Caisse d’Épargne Loire Centre, la Caisse d’Épargne et de Prévoyance Bourgogne Franche-Comté et Unifergie – Groupe Crédit Agricole, dont le chef de file est Natixis Energéco, a apporté le financement en dette bancaire senior. Par ailleurs, le fonds Mirova EuroFideme 3, la Banque des Territoires et Méthanor ont financé la dette junior du projet.

Implantation BCN, crédit Akuo Energy

A posteriori, afin de faire bénéficier l’ensemble des citoyens de la rentabilité de la centrale de Novillars, Akuo propose à ces citoyens, par le biais de sa plateforme AkuoCoop, de participer au refinancement du projet. L’objectif de cette démarche est de mettre en avant les avantages de la cogénération biomasse bois qui sont la production non intermittente d’énergie et la valorisation de bois sans débouchés. Depuis sa création, la plateforme a permis de collecter plus de trois millions d’euros pour l’ensemble des projets proposés et pour un montant moyen de 962 € par prêteur.

Une énergie verte produite avec du bois d’origine locale

Le projet a été dimensionné pour couvrir 100 % des besoins en vapeur de la papeterie. La centrale produit pour cela 153 GWh d’électricité verte par an, ce qui équivaut à la consommation annuelle de 105 600 personnes, plus les 215 000 tonnes de vapeur par an qui étaient précédemment produite à partir de gaz.

Le parc à bois et le bâtiment-silo, photo Frédéric Douard

Pour cela, la consommation annuelle de bois se chiffre en moyenne à 189 000 tonnes par an, 75 % de feuillu et 25 % de résineux. Il est composé à 75 % de bois forestier, à 20 % de connexes de scieries et à moins de 5 % de bois d’emballage recyclé en procédure SSD. Ce bois, qui provient majoritairement de Franche-Comté dans un rayon à vol d’oiseau moyen de 50 km et maximal de 100 km, est livré principalement sous forme de bois rond et plaquettes. Il est stocké sur quatre plateformes goudronnées attenantes à la centrale et d’une surface totale de 7 200 m². Un stock maximal de 15 000 tonnes de bois, peut être établi pour garantir le fonctionnement de la centrale durant 3 à 4 semaines sans réapprovisionnement.

Livraison de plaquettes forestières dans la fosse d’alimentation directe, photo Frédéric Douard

La fourniture de bois est contractualisée à hauteur de 80 % du volume auprès d’une dizaine de fournisseurs. La plage d’humidité acceptée va de 29 à 56 %, avec un optimum de fonctionnement à 45 %.

Les équipements d’alimentation en bois

Les équipements d’alimentation en combustible ont été fournis par les Ets TBM-VECOPLAN, le même fournisseur qui avait équipé les deux premières centrales d’Akuo en Picardie (Kogeban et CBEM).

Le deck de déchargement du bois rond, fourni par TBM VECOPLAN, photo Frédéric Douard

L’entreprise alsacienne a ainsi fourni le deck d’alimentation de la coupeuse, la coupeuse, les silos de stockage avec herses, un broyeur lent pour traiter les sur-longueurs du crible et tous les convoyeurs à chaînes jusqu’à la trémie de la chaudière.

Le broyeur à couteaux VECOPLAN avec aspiration des poussières, photo Frédéric Douard

Le broyeur à couteaux VECOPLAN permet de transformer jusque 600 tonnes de bois rond par jour en plaquettes de granulométrie P63 (entre 3,15 mm et 63 mm). À la sortie de celui-ci, une bande magnétique retire les éventuels métaux ferreux et un crible retire les plaquettes de granulométrie excessive, plaquettes qui retournent au broyeur.

Convoyeurs VECOPLAN en sortie de local de broyage vers le poste de criblage avant la chaufferie, photo Frédéric Douard

Le bâtiment d’extraction du bois, ou bâtiment-silo, affiche une capacité totale de 6 200 m³ garantissant une autonomie de fonctionnement de 3 à 4 jours. Il est constitué de quatre travées de stockage de plaquettes.

L’une des cellules de stockage de bois avec herse VECOPLAN, photo Frédéric Douard

Une fois les plaquettes déchargées dans les cellules des convoyeurs à chaînes, des herses nivellent le bois sur toute la surface de la travée et alimentent le convoyeur général vers la chaufferie. Ce dernier convoyeur à chaînes est capoté et va d’un bâtiment à l’autre par voie aérienne jusqu’à la trémie d’alimentation de la chaudière.

Convoyeur de bois VECOPLAN en aval du crible vers la chaudière, photo Frédéric Douard

TBM Vecoplan a également fourni le fond mouvant et les convoyeurs de la fosse de livraison des plaquettes qui peut alimenter la chaudière en direct en plaquettes déjà prêtes ou en cas d’indisponibilité de la ligne de broyage.

La centrale

Elle comporte une chaudière à biomasse AET Biomass Boiler, une turbine à vapeur avec alternateur, un aérocondenseur, un hydrocondenseur, un système de filtration des fumées, une cheminée, un silo de stockage des cendres, et un réseau de transport de la vapeur vers Gemdoubs.

Mesure en continu de l’humidité du bois et du taux de cendres, photo Frédéric Douard

Ne brûlant que du bois nature, l’installation de combustion est répertoriée en rubrique ICPE 2910-A. La chaudière développe 63 MW thermiques. La turbine permet une production électrique maximale de 20 MWé et garanti un soutirage vapeur de 23,5 MW.

Portes de surveillance de la grille tournante AET, photo Frédéric Douard

La chaudière à tubes d’eau AET Biomass Boiler produit 80 tonnes de vapeur/heure à 122 bar et 527 °C. Le foyer est constitué d’une grille tournante. Le bois est introduit par une alimentation de type spreader-stoker. Ce système projette les plaquettes au-dessus de la grille AET Biograte, ce qui les enflamme, les plaquettes les plus lourdes étant projetées le plus loin, la grille tournant vers l’entrée du bois, le temps de combustion des plaquettes sur la grille est ainsi d’autant plus long que leur masse est grande. Ce principe d’alimentation-combustion performant, dénommé AET Combustion System, permet d’atteindre des rendements de combustion de l’ordre de 99,9 %.

La combustion est surveillée en permanence par deux caméras, photo Frédéric Douard

La chambre de combustion est refroidie par des murs membranes à circulation d’eau. C’est là qu’est produite une grande partie de la vapeur. À la suite, les gaz circulent dans les échangeurs qui continuent à récupérer de la chaleur dans des faisceaux tubulaires. Ensuite, les gaz parcourent des économiseurs puis les surchauffeurs où la vapeur est chauffée de la température de saturation jusqu’à 527 °C afin de maximiser la conversion d’énergie thermique en énergie mécanique dans la turbine puis en électricité dans l’alternateur. Après condensation de la vapeur détendue, la recirculation de l’eau vers la chaudière est assurée de façon naturelle.

Zone de gazéification du bois sur la grille tournante AET, photo Frédéric Douard

Le traitement des gaz de combustion qui comporte le système AET SNCR DeNOx qui réduit les oxydes d’azote à moins de 250 mg/Nm³ à 6 % d’O2 en cas de fonctionnement dégradé. Les gaz sont ensuite épurés à moins de 10 mg/Nm³ via un dépoussiéreur multicyclonique puis par un filtre à manches. Dans le filtre, les cendres volantes sont récupérées dans des trémies chauffées par traçage électrique, ce qui évite la condensation et leur agglomération. Elles sont ensuite convoyées pneumatiquement vers un silo vertical de 100 m³. Les niveaux d’émissions sont contrôlés en continu par un appareillage situé sur la cheminée.

Appareilage de mesure en continu des émissions atmosphériques, photo Frédéric Douard

Les cendres sous foyer sont quant à elles transportées en voie humide vers un box de stockage pouvant contenir plusieurs tonnes. Différents débouchés de valorisation matière sont en place (compostage, technique routière notamment…) et d’autres à l’étude.

La production d’énergies

La centrale fonctionne sur base contractuelle garantissant 8 200 heures par an, soit une disponibilité de 93 %. Cette garantie de service sur le long terme a été souscrite auprès d’AET.

Synoptique de contrôle-commande de la chaudière AET, photo Frédéric Douard. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

La totalité de la vapeur produite est dédiée à la génération d’électricité, mais la vapeur soutirée et utilisée dans la papeterie est préalablement détendue et refroidie dans la turbine. Cette vapeur est utilisée comme suit :

  • 18 bar à 300 °C (avant désurchauffe à 200 °C) à un débit de 2,5 t/h (1,8 MW) : utilisation par la papeterie,
  • 8 bar à 196 °C (avant désurchauffe à 176 °C) à un débit de 24 t/h (16 MW) : utilisation par la papeterie,
  • 0,1 bar à 46 °C (5 MWth) : utilisation par la papeterie pour le réchauffage de la lagune à 20-30 °C afin d’optimiser le traitement des eaux industrielles rejetées par celle-ci, à hauteur de 20 à 30 GWh/an.

La récupération de la vapeur en haut de la chaudière à plus de 30 m, photo Frédéric Douard

Une partie de la vapeur (environ 5 t/h) est également utilisée pour préchauffer l’air de combustion ainsi que l’eau destinée à être vaporisée dans la chaudière.

La turbine permettant de produire en pratique 18,7 MW d’électricité, ce qui donne un rendement de conversion électrique /thermique de près de 30 %. De cela CBN doit cependant déduire les 1,7 MWé consommés par les auxiliaires de la centrale.

Le turbo-alternateur 20 MWé de BCN, photo Frédéric Douard

La centrale a été optimisée pour répondre aux exigences d’efficacité minimum de l’appel d’offres CRE 4, à savoir un rendement global supérieur à 65 %. Avec la valorisation thermique, l’efficacité globale de la centrale monte autour des 70 %. Pour encore améliorer ce taux, un projet de réseau de chaleur est à l’étude vers la commune de Novillars, un projet qui alimenterait l’hôpital, les HLM et des bâtiments communaux à hauteur de 8 GWh/an.

Résumé des chiffres BCN
Puissance thermique 63 MW
Production électrique 20 MWé max et 153 GWh/an
Vente chaleur à Gemdoubs 23,5 MW et 125 GWh/an
Consommation de bois 189 000 tonnes par an
CO2 évité 31 200 tonnes par an
Investissement 87 M€
Emploi permanents induits 160

La cheminée de BCN et son filtre à manches, photo Frédéric Douard

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Novillars

L’unité de méthanisation de Saint-Astier fait le choix d’évaporer son digestat

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L’unité de méthanisation de Saint-Astier fait le choix de l’évaporation du digestat

Article paru dans le Bioénergie International n°62 de l’été 2019

Les installations de méthanisation du Gaec de Redondie, photo Frédéric Douard

Guy Debregeas a réussi son unité de méthanisation, photo Frédéric Douard

Le Gaec de la Redondie gère une exploitation agricole en polyculture et élevage sur la commune de Saint-Astier dans le département de la Dordogne. Sur la base d’une SAU de 280 ha, il produit des céréales et l’alimentation pour 400 bovins à viande. L’activité de l’exploitation est entièrement basée sur la production de viande de qualité, de vaches de race Blonde d’Aquitaine, élevées durant 2,5 à 6 ans, abattues localement et vendues en boucheries traditionnelles. En 2015, dans le cadre d’un partenariat, le Gaec a mis en service une unité de méthanisation de ses effluents agricoles pour produire de l’électricité verte, mais surtout pour solutionner toute une série de problèmes dont nous allons parler. Notons aussi que cette installation significative produisant de l’énergie renouvelable n’est pas la première sur la commune, puisqu’en 2011 la municipalité de Saint-Astier, 5 500 habitants, avait déjà mis en service un réseau de chaleur au bois de 1,6 km qui alimente 60 logements HLM, l’hôpital, le collège et son gymnase, la piscine municipale, le groupe scolaire et un établissement pour handicapés.

Une solution à de nombreuses problématiques

Les réflexions autour du projet de méthanisation ont été menées dès 2012 autour de plusieurs problèmes que rencontrait le Gaec de la Redondie mais aussi d’autres exploitations des environs :

  • L’épandage malodorant de fumier et de lisier dans une zone périurbaine ;
  • L’épandage du lisier bovin sur des sols filtrants et en pente ;
  • Les contraintes de gestion de la grosse quantité de fumier générée par l’élevage du Gaec (3 000 t/an) ;
  • L’important déficit en paille du Gaec (seulement 23 % des besoins couverts sur l’exploitation), renforcé d’année en année par les sécheresses et par la réticence croissante des céréaliers à exporter leur paille pour cause de déficit chronique de leurs sols en matière organique ;
  • Les excédents de lactosérum de la fromagerie locale La Picandine.

Le projet de méthanisation est porté par la Sarl Vallée de l’Isle Énergie (VIE) qui regroupe les cinq associés du Gaec de la Redondie et plus marginalement la coopérative agricole SCAR.

La benne mélangeuse de digestat solide et l’épandeur de la Cuma, photo Frédéric Douard

En parallèle, les associés du Gaec ont conclu des accords d’échanges avec d’autres exploitants agricoles, pour valoriser du lisier de canard, mais aussi pour récupérer de la paille. Ce sont ainsi 1 000 tonnes de paille pour les litières de l’élevage qui sont échangées chaque année contre du digestat. Elles viennent s’ajouter aux 300 tonnes produites sur l’exploitation. Chaque tonne de paille donne droit à une tonne de digestat solide transporté par la Sarl. C’est le Gaec qui presse la paille derrière les moissonneuses et qui transporte. Cet arrangement gagnant-gagnant permet de récupérer toute la paille nécessaire à un coût très raisonnable.

Les travaux de construction des installations ont duré un an et l’unité de cogénération a été mise en service en septembre 2015. L’investissement se monte à 2,5 millions d’euros, couvert à 40 % par une aide à l’investissement du conseil régional et de l’Ademe.

L’exploitation agricole de la Redondie

Le Gaec cultive une centaine d’hectares de céréales et 120 ha de maïs-grain, des surfaces qui peuvent laisser la place, une année sur deux, à des cultures intermédiaires d’hiver comme le sorgho. L’exploitation compte également 50 ha de prairies permanentes exploitées à 100 % en foin.

L’activité du Gaec est basée sur la production de viande de qualité de race Blonde d’Aquitaine, photo Frédéric Douard

Terre de filtration imbibée d’huile, photo Frédéric Douard

Les 10 000  tonnes d’intrants annuels :

  • 3 000 tonnes de fumier pailleux de bovin à 45 % de MS,
  • 1 500 m³ de lisier bovin,
  • 1 250 m³ de lisier de palmipèdes d’une exploitation voisine,
  • 1 400 tonnes de graisses de flottaison de restauration et d’abattoir,
  • 750 tonnes de poussières de céréales de la SCAR,
  • 550 tonnes de CIVE,
  • 100 tonnes de contenus de panses en provenance d’abattoir,
  • 625 m³ de lactosérum de la fromagerie de Saint-Astier,
  • de la terre de filtration gorgée d’huile,
  • et un complément d’eau de pluie si besoin.

La production de biogaz

La partie méthanisation a été construite et mise en service par AEB Méthafrance, une entreprise alors en grandes difficultés, laissant l’exploitant seul pour le démarrage de sa nouvelle activité.

La cuve d’hydrolyse avec son agitateur vertical, photo Frédéric Douard

Les équipements de méthanisation comportent :

  • Une plateforme de 2 000 m² située à 300 m de la ferme d’élevage. Située sur un dénivelé naturel, la pente a été mise à profit pour réaliser des transferts le plus possible par gravité afin d’économiser de l’électricité,
  • Un silo non couvert de 1 000 m² pour les intrants solides,
  • Une fosse à eau de pluie de 250 m³,
  • Deux fosses chauffées de 60 m³ pour accueillir les graisses,
  • Une préfosse d’hydrolyse chauffée de 120 m³ avec un brasseur vertical à deux hélices, dont il est nécessaire de vider manuellement le piège à cailloux trois fois par an. La préfosse est par ailleurs ventilée en permanence à 250 m³/h et l’air de sortie passe dans un biofiltre avant rejet.
  • Un digesteur de 2 400 m³, équipé d’un système de chauffage mais qui n’est pas utilisé,
  • Une cuve de stockage découverte de 1 000 m³ pour le digestat liquide,
  • Un hangar de préparation et de stockage du digestat solide de 2 000 m²,
  • Un séparateur de phase à vis FAN,
  • Une unité de concentration du digestat liquide K-Révert.

Le biofiltre de traitement de l’air de ventilation de la cuve d’hydrolyse, photo Frédéric Douard

Dans son processus, l’installation ne dispose pas de broyeur, le mélange se faisant bien même en présence de paille abondante dans le fumier. Toutes les fosses communiquent entre elles, ce qui apporte une grande souplesse de gestion des circulations de produits, comme la recirculation quotidienne de 100 m³ de digestat par jour vers le digesteur.

Le piège à cailloux en amont de la fosse d’hydrolyse doit être vidé trois fois par an, photo F. Douard

La maintenance des installations de méthanisation est réalisée en interne ou ponctuellement par l’entreprise ENER 24, filiale du groupe breton Legendre, le groupe qui avait racheté AEB Méthafrance début 2013.

Pour l’ensemble de ses équipements électriques et électroniques, en méthanisation comme en photovoltaïque, la Sarl VIE a souscrit un contrat de maintenance préventive auprès de la société IMAP basée à Yffiniac.

La production d’énergies

Le moteur de cogénération de 250 kWé a été fourni et installé par 2G Energie. Il permet de produire et de vendre, en consommant les 100 m³ de biogaz produits chaque heure, 2 GWh d’électricité chaque année à EDF, ce qui représente la consommation électrique de 425 foyers. La chaleur récupérée sur le moteur permet de préchauffer les intrants à méthaniser mais surtout, et nous le verrons en détail, à concentrer le digestat liquide par évaporation de l’eau.

Le moteur de cogénération MAN-2G, photo Frédéric Douard

Pour la maintenance de l’installation de cogénération, Guy Debregeas et ses associés ont souscrit un contrat toutes options auprès de 2G Energie : pour 4,5 € par heure de fonctionnement, 2G Energie assure toute la maintenance hors vidanges, tous les dépannages et la remise à neuf au terme des 60 000 heures du contrat. Au moment de notre visite, le 24 avril 2019, le compteur du moteur MAN-2G affichait plus de 30 000 heures de fonctionnement. Pour Guy Debregeas, cette assurance tous risques sur une partie clé de l’installation, est un gage de maîtrise du risque et donc de sérénité. Ceci qui lui permet de rester concentré sur son cœur de métier, la production de viande bovine de qualité dont la commercialisation bête par bête demande beaucoup d’investissement en temps.

La partie agronomique, autre élément clé du projet

Le séparateur de phase fourni pat les Ets Bauer, photo Frédéric Douard

Pour éviter d’épandre du liquide sur des sols filtrants, mais aussi pour tenir compte de l’éloignement des exploitations céréalières situées à 50 km, la totalité du digestat passe ainsi au séparateur de phase. Les 10 000 tonnes d’intrants donnent ainsi 3 000 tonnes de digestat solide à 25 % de MS plus 5 000 tonnes de digestat liquide à 10 % de MS. Les deux tiers du digestat liquide sont ensuite concentrés pour obtenir 1 000 tonnes de boue qui sont mélangées au digestat solide pour former un produit dense (0,8 à 0,9 de densité), facile à transporter. Ce sont ainsi 4 000 tonnes de digestat solide qui sont épandues chaque année sur les terres du Gaec et sur celles des céréaliers partenaires.

Synoptique de contrôle-commande du poste de séparation de phase, photo Frédéric Douard

Le retour du digestat sur les cultures est assuré par la Cuma Méthagro, une structure coopérative créée par les associés du GAEC. La Cuma a investi dans un épandeur et un chargeur télescopique. Elle facture 5 € par tonne épandue. Le transport est à la charge de la Sarl VIE qui le réalise par bennes routières de 22 tonnes.

La cuve de stockage du digestat liquide, photo Frédéric Douard

L’évaporation du digestat liquide présente également un intérêt agronomique puisque l’évaporation de l’eau entraîne avec elle du sulfate d’ammonium pour former une eau azotée. Parallèlement, la concentration de la partie solide du digestat liquide concentre la potasse. Donc, le mélange de digestat solide riche en phosphore au concentrât de digestat liquide riche en potasse génère ainsi un produit équilibré agronomiquement fort apprécié des céréaliers.

Données de l’épandage du digestat solide + concentrât
Contenu moyen en phosphore 8 kg par tonne
Contenu moyen en potassium 10 kg par tonne
Contenu moyen en azote 12 kg par tonne
Dosage pour cultures de céréales 6 tonnes par hectare

Les apports de digestat solide + concentrât correspondent à une demi-formule d’amendement pour la culture de céréales, ce qui permet aux bénéficiaires de réduire de moitié leurs achats d’engrais de synthèse.

Données de l’épandage du digestat liquide
Contenu moyen en phosphore 3 kg par tonne
Contenu moyen en potassium 4 kg par tonne
Contenu moyen en azote 5 kg par tonne
Dosage pour cultures de céréales 50 tonnes par hectare

Le reliquat de digestat liquide est apporté uniquement sur certaines terres argileuses du Gaec, sur prairies ou lors des mises en culture, voire sur chaumes avant labour.

La concentration du digestat liquide

L’évaporation se fait chaque nuit dans une installation fournie par la société K-Révert qui consomme 50 % de la chaleur récupérée sur le moteur.

Les deux cuves d’évaporation du digestat liquide K-Révert, photo Frédéric Douard

Le processus a lieu dans deux cuves sous vide de 5 m³ chacune où le digestat liquide va subir une évaporation durant douze heures, durant lesquelles les 10 m³ vont se concentrer en 2 m³. Le démarrage du processus se fait à l’eau distillée, de l’eau récupérée la nuit précédente de l’évaporateur, puis l’eau est remplacée par du digestat.

Vue plongeante sur le module d’évaporation K-Révert, photo Frédéric Douard

Chauffée à moins de 60 °C par la chaleur en provenance du moteur, des conditions thermodynamiques qui évitent de modifier le digestat, une bonne partie de l’eau du digestat s’évapore, emmenant avec elle l’azote ammoniacal dissout. L’eau azotée qui s’évapore est condensée au contact d’un fluide frigorigène, ce qui permet d’en produire 1 000 tonnes par an avec une concentration d’azote de 3 kg par tonne.

Le concentrât, produit visqueux qui fige en refroidissant, est ensuite mélangé au digestat solide pour former un produit solide à plus de 25 % de MS. En pratique à Saint-Astier, en sortie de processus, le concentrât rejoint le digestat solide qui est produit 24 h/24 et qui est stocké dans une benne mélangeuse en attendant la nuit. En fin de nuit lorsque les cuves K-Révert sont vides, la benne mélange les deux produits et les déverse dans le hall de stockage ou directement dans l’épandeur.

Ensuite pour nettoyer les cuves pour le lendemain, celles-ci sont remplies automatiquement par l’eau d’évaporation, qui attendra le soir suivant pour laisser de nouveau la place au digestat liquide. L’équipement est vidangé complètement et nettoyé au jet à l’intérieur une fois par semaine.

Les cuves d’eau azotée, photo Frédéric Douard

L’eau azotée est valorisée par le Gaec en mélange avec l’eau d’irrigation de 60 ha de maïs. Mais les associés rencontrent jusqu’à ce jour un problème technique : cette eau présente un pH de 10, et mélangée à l’eau de la rivière qui elle est à pH 7, le mélange génère une précipitation de sels bouchant les jets d’arrosage !

L’une des idées pour solutionner ce problème serait peut-être de neutraliser l’eau azotée en y intégrant les gaz acides de l’échappement moteur, mais en attendant toutes les expériences sont bonnes à connaître et Guy est ouvert aux conseils des uns et des autres.

Le digestat solide enrichi en potasse est quant à lui épandu dans le cadre d’un plan d’épandage établit sur 700 ha. Mais en pratique les 6 000 tonnes annuelles sont épandues sur 200 ha du Gaec et 150 ha chez les céréaliers partenaires.

Bilan à 30 000 heures : tous les objectifs atteints !

Cette unité de méthanisation savamment conçue pour répondre aux attentes de l’ensemble des partenaires impliqués confirme les attentes de chacun.

Le Gaec de la Redondie et l’éleveur voisin de canards ont résolu leur problème d’épandage, tant en matière de pollution que d’odeurs pour le voisinage. L’export chaque semaine du fumier du Gaec vers la méthanisation a rationalisé ce poste de travail, tout en évitant une mise aux normes coûteuse et non productive en installations de stockage. Donc plus besoin de stocker chaque semaine les 60 tonnes de fumier évacués de l’élevage vers la méthanisation et fini les « campagnes de fumier ».

Dépotage du fumier du Gaec de Redondie et transport vers la méthanisation, photo Frédéric Douard

L’échange de paille contre digestat permet au Gaec d’avoir accès à moindres frais à 1 000 tonnes de paille supplémentaires par an chez ses partenaires céréaliers, et donc de pailler abondamment ses bêtes pour produire une viande parfaitement propre avant abattage, une garantie de non contamination lors de la découpe.

Les équipements de séparation de phase et de concentration permettent de produire un digestat solide enrichi et équilibré pour les cultures du Gaec et pour celles des céréaliers qui du coup n’hésitent plus à exporter leur paille. Le digestat solide apporte de plus une matière organique beaucoup plus stable et donc pérenne que la paille en décomposition.

Enfin, le Gaec a consolidé son activité de base tout en créant un emploi pour gérer l’activité de méthanisation.

Contacts :

Dispositif de contrôle de pression BIOGASKONTOR dans le gazomètre, photo Frédéric Douard

  • Vallée de l’Isle Énergie : Guy Debregeas / +33 553 458 179 – sarl.bva@wanadoo.fr – lafermederedondie.fr
  • Fournisseur méthanisation :
 www.legendre-energie.com
  • Maintenance méthanisation : www.ener24.com
  • Fourniture et maintenance cogénération : 2G Energie Tél. : +33 223 278 666 – info@2-g.fr – www.2-g.com/fr
  • Maintenance électrique et électronique : 
www.groupe-api.fr
  • Incorporateur intrants solides : www.siloking.com
  • Pompes méthanisation : +33 388 515 468 – info@borger.fr – www.boerger.com
  • Séparateur de phase :
 Fan Separator – www.fan-separator.de
    • France Sud-Ouest : Hervé Lebigre
 / +33 648 907 692 – h.lebigre@bauer-at.com
    • France Ouest : Maarten Tromp
 / +33 648 305 448 – m.tromp@bauer-at.com
    • France Est : Florian Lutz
 / +33 607 215 358 – f.lutz@bauer-at.com
  • Sécurité biogaz : Erwin Köberle / +49 7375 95038-0 – info@biogaskontor.de – www.biogaskontor.de
  • Analyseur de biogaz : +33 388 68 15 15 – sewerin@sewerin.fr – www.sewerin.fr
  • Traitement H2S à l’oxyde de fer : www.ovive.fr
  • Evapo-concentration : K-Révert, Julien Brochier
 / +33 474 433 022 – julien.brochier@k-revert.fr – www.k-revert.fr
  • Remorque fumier-digestat solide : www.remorquerolland.com
  • Épandeur à digestat solide : www.machines.agricoles.sodimac.fr

Frédéric Douard, en reportage à Saint-Astier

Les engagements du référentiel Chaleur Bois Qualité Plus

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Les engagements du référentiel Chaleur Bois Qualité Plus

Article paru dans le dossier Chaleur Bois Qualité Plus du Bioénergie International n°58

Schéma de certification CBQ+. Cliquer sur le schéma pour l’agrandir.

Les engagements du référentiel Chaleur Bois Qualité Plus sont au nombre de six.

Maîtriser son approvisionnement

Au travers de CBQ+, l’entreprise doit s’assurer de la fiabilité et de la qualité de ses approvisionnements.

Pour la filière recyclage, l’ensemble des apports réceptionnés par l’entreprise fait l’objet d’une validation en amont, au travers de la signature d’un cahier des charges d’acceptation préalable signé par tous les apporteurs.

Criblage de bois de recyclage chez Agri Services Environnement, photo ASE

Pour le granulé, l’approvisionnement est réalisé à partir d’usines produisant du granulé certifié ou respectant l’ensemble des critères physico-chimiques fixés par la norme ISO 17225-2.

CBQ+ certifie aussi la fourniture de granulés en vrac, photo Barraquand

Pour le bois forestier, l’entreprise s’assure du respect des différentes réglementations forestières en vigueur et des exigences relatives à la certification PEFC. Les chantiers sont déclarés et l’ensemble des documents contractuels sont mis en place.

Chantier de déchiquetage des Ets Zaplotny en Auvergne, photo TFZ

Pour cela un module créé spécifiquement par FIBOIS Ardèche Drôme et CBQ+ est proposé à l’entreprise, permettant d’éditer l’ensemble des documents réglementaires nécessaires pour l’exploitation d’un chantier forestier.

Assurer une traçabilité de ses approvisionnements et gérer ses stocks

Quelles que soient les matières premières, une traçabilité est mise en place au sein de l’entreprise.

Pour accompagner l’entreprise, CBQ+ propose différents outils permettant d’adapter le référentiel aux procédures internes de l’entreprises (registre de déchet, suivi de chantier…).

Le hangar de stockage de bois-énergie de La Forestière à Lavilledieu en Ardèche, photo La Forestière

CBQ+ propose également un logiciel de gestion permettant d’enregistrer et tracer l’ensemble des approvisionnements de l’entreprise.

Au travers de ces outils, l’entreprise est en mesure de connaître ses stocks et de sécuriser quantitativement l’approvisionnement de ses clients.

Différentes procédures sont mises en place vis-à-vis de la qualité des matières réceptionnées : procédures de réception, contrôle qualité, prise d’échantillons…

Maîtriser ses processus de production

Chaque entreprise définit les différentes qualités de produits qu’elle détient. Des itinéraires de production sont définis et validés par des analyses physico-chimiques.

Criblage de bois de recyclage, photo BEMA

Tous les produits sont gérés sous forme de lots de production où l’ensemble des produits d’un lot présente une qualité identique.

Assurer un contrôle qualité régulier des produits avant livraison

L’objectif de CBQ+ est de faire en sorte que l’entreprise maîtrise et connaisse la qualité de ses produits avant livraison.

Chaque plateforme de production est équipée a minima d’une étuve permettant de mesurer l’humidité des différents lots et de sécuriser qualitativement l’approvisionnement de ses clients.

Dans le cadre de CBQ+, chaque livraison fait l’objet d’une prise d’échantillon chez Eau Energie à Saint-Igny-de-Vers, photo Frédéric Douard

Deux analyses en contrôle externe sont réalisées annuellement pour chaque produit présent dans l’entreprise. Le premier contrôle est réalisé en début de saison de chauffe et permet à l’entreprise de qualifier ses produits. Le deuxième est réalisé en plein hiver lors d’une livraison chez un client. À chaque contrôle, l’analyse des paramètres physico-chimiques exigés par la norme ISO 17225 ou les réglementations de type SSD est réalisée.

Les deux étuves d’Eau Energie à Saint-Igny-de-Vers, photo Frédéric Douard

Les résultats de l’analyse réalisée lors d’une livraison sont envoyés directement au client concerné permettant d’afficher la transparence.

L’entreprise CBQ+ bénéficie de l’accompagnement et des services du laboratoire bois-énergie de FIBOIS Ardèche Drôme pour qualifier les différents processus, nouveaux produits ou choix d’investissements.

Sécuriser les compétences et les ressources au sein de l’entreprise

La sécurisation de l’approvisionnement d’une chaufferie bois passe également par la garantie auprès des clients que les compétences, les ressources humaines et matérielles sont présentes au sein de chaque entreprise.

Ainsi, au travers de CBQ+, l’entreprise est accompagnée sur l’identification des rôles et compétences de chaque salarié, les besoins en formation et la mise en place si besoin de formations groupées.

Manutention de plaquettes, photo La Forestière

L’entreprise s’assure également des compétences et de la qualité des travaux réalisés par les différents prestataires intervenant dans le processus.

L’entreprise assure l’entretien régulier du matériel et l’ensemble des contrôles réglementaires obligatoires (étalonnage des bascules, contrôle périodique des machines…).

Les plateformes sont conformes au regard de la réglementation ICPE.

La satisfaction client : la priorité

La satisfaction client reste la priorité de l’entreprise
L’ensemble des réclamations clients sont enregistrées et traitées au plus tôt par l’entreprise, entraînant de fait des actions d’amélioration des processus. Annuellement la satisfaction des clients est évaluée au travers de rencontres physiques ou d’une enquête de satisfaction.

Livraison de bois déchiqueté par l’entreprise Avi rl, photo Avi rl

Témoignages
CBQ+, une assurance pour les grands utilisateurs de bois-énergie
« Pour un utilisateur important de bois-énergie, la certification CBQ+ est une assurance. Car sur la masse de bois consommée par une centrale de cogénération ou par une chaufferie de chauffage urbain, il est toujours difficile de suivre avec précision, l’origine et surtout la qualité du travail effectué en forêt par les différents fournisseurs.

La chaufferie GEB à Brive-La-Gaillarde, photo Coriance

L’adhésion de ces fournisseurs à CBQ+ est pour nous le signe d’un engagement de sérieux, de suivi, de contrôle et de rigueur. Je constate dans ce cadre une évolution très positive du travail sur toute la chaîne de production. L’engagement moral qui accompagne cette démarche est donc gage de travail effectué dans les règles de l’art et cette certification est une reconnaissance de cette rigueur.

Il est logique que cette démarche de qualité de service soit de plus en plus exigée dans le futur et nous ne pouvons que nous en réjouir. »

Antoine DUFAY, chef du service achats biomasse chez Coriance.

La certification CBQ+ rassure les acheteurs de bois-énergie
En tant que fournisseur de bois-énergie, notre objectif est de répondre au mieux au cahier des charges de nos clients, que ça soit au niveau du produit que du service. C’est pour cela que nous avons poussé avec d’autres entreprises au lancement de CBQ+ dans le Grand Ouest, et nous avons rejoint la démarche en 2017. CBQ+ nous a permis de structurer davantage notre processus qualité et notre processus d’amélioration continue. Les outils et conseils apportés par CBQ+ ont été précieux.

Stockage de bois déchiqueté, photo Sylveco

Cette certification, basée sur l’ISO 9001, est reconnue par nos clients industriels, qui le plus souvent, l’ont eux mêmes mise en place. Ce système de management qualité les rassure sur notre fiabilité et sur notre capacité à livrer la même qualité d’une livraison à l’autre.

Enfin, dans le cas de centrales biomasses industrielles où plusieurs fournisseurs assurent la fourniture, la mise en place de CBQ+ auprès de l’ensemble des entreprises permet de garantir à nos clients que nous travaillons selon les mêmes standards et le même référentiel qualité.

Christophe Philippe, responsable bois chez Sylveco – Nass&Wind Bois Énergie à Lorient, certifiée CBQ+

Retrouvez toute la liste des fournisseurs de bois-énergie certifiés CBQ+ sur  
www.chaleur-bois-qualite-plus.org

Contacts :

Frédéric Douard

Dans le même dossier Chaleur Bois Qualité Plus, lire également : 

ainsi que :

Pezzolato, la plus vaste gamme de déchiqueteuses de bois à tambour

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Pezzolato, la plus vaste gamme de déchiqueteuses à tambour du marché

Article paru dans le Bioénergie International n°55 de mai-juin 2018

Déchiqueteuses Pezzolato de fortes capacités montées sur porteurs, photo Pezzolato

Ces dernières décennies, dans sa gamme Greenline, PEZZOLATO a développé des dizaines de machines mixant les variables à la demande : des tambours de 250 à 1 500 mm de diamètre, des largeurs d’entrée de 370 à 1 400 mm, des entraînements prise de force, moteur camion, moteur autonome et moteur électrique, des montages sur essieux agricoles ou routiers, camions, semi-remorques, chenilles ou en stationnaire, ainsi que d’innombrables particularités techniques.

Déchiqueteuse de forte capacité sur prise de force, photo Pezzolato

Nous allons en passer quelques-unes en revue

  • La PTH 250 est capable de produire des plaquettes avec moins de fines que ses concurrentes grâce à un système de coupe innovant. Diamètre bois max. 250 mm.
  • La PTH 30.70, modèle de base de la gamme, garantit à l’opérateur une grande simplicité d’utilisation et une réduction maximale des coûts d’entretien.
  • La PTH 40.70 Multicut possède un tambour ouvert qui permet de broyer des troncs de diamètre 400 mm avec une faible puissance.
  • La PTH 500, possède un tambour fermé qui permet de produire des plaquettes forestières d’excellente qualité à partir de toutes sortes de bois, même des petites branches. Diamètre bois max. 400 mm.
  • La PTH 700 dispose d’un tambour de 660 mm de diamètre et peut prendre des bois de 500 mm de diamètre. Sa table d’alimentation possède un tablier d’alimentation rallongé.
  • La PTH 900 garantit une productivité jusqu’à 120 MAP (Mètres cubes Apparents de Plaquettes) par heure.
  • La PTH 1000/820 dispose d’un tambour de 820 mm de diamètre et d’une largeur d’introduction de 1 000 mm.
  • La PTH 1200/820 avec sa largeur d’introduction de 1 200 mm garantit une productivité jusqu’à 180 MAP/h.
  • La PTH 1000/1000 est capable de broyer des arbres de 600 mm de diamètre avec son tambour de 1 000 mm.
  • La PTH 1200/1000 garantit une productivité pouvant aller jusqu’à 200 MAP/h. Diamètre max. 800 mm.

Chantier avec une PTH 1200:820, photo Pezzolato

  • La PTH 1300/1500, l’une des plus grosses déchiqueteuses d’Europe, peut produire jusque 600 MAP/h avec un moteur de 1 150 CV. Diamètre max. 900 mm.
  • Les PTH 1400/820, 1400/1000 et 1400/1200 sont des machines de production industrielles disponibles sur porteur ou semi-remorque avec des motorisations autonomes de 550 à 1 150 CV. Elles peuvent produire jusque 600 MAP/h.

La PTH 1300-1500, la plus grosse déchiqueteuse de Pezzolato, photo Pezzolato

La série phare du moment : les PTH 1400 Allroad

Les déchiqueteuses automotrices Allroad de PEZZOLATO ont été développées sur une base totalement nouvelle pour intégrer le maximum des besoins des opérateurs bois-énergie : productivité, mobilité sur route et en forêt, puissance, qualité de coupe, maniabilité, visibilité, positionnement, robustesse et compacité.

Sorties avec une entrée de 1 400 mm de large et un rotor de 820 mm, la gamme dispose également depuis 2017 du rotor de 1 000 mm pour la PTH 1400/1000 Allroad.

PTH Allroad sur la route, photo Pezzolato

Les PTH Allroad sont propulsées par quatre roues motrices selon trois modes directionnels possibles : chaque essieu indépendant, deux essieux couplés ou uniquement l’essieu frontal. Côté motorisation, un Volvo de 700 CV équipe la 820 et la 1000.

Afin d’augmenter la zone de travail avec la grue et améliorer la visibilité de la zone de chargement du bois, la cabine se soulève et recule d’environ un mètre. La visibilité est même renforcée par deux caméras. Le très bas centre de gravité ainsi que la position centrale de la grue permettent de travailler dans des pentes délicates.

Chantier avec une PTH 1400 Allroad, photo Pezzolato

L’ordinateur de bord gère la machine pour que l’opérateur puisse déplacer l’engin dans le chantier sans devoir interrompre le déchiquetage. De plus, il garantit le passage automatique de la configuration routière à celle du travail en moins d’une minute.

Contact : Pezzolato France Sarl, 333 Cours du 3ème Millénaire 
- 69791 SAINT-PRIEST Cedex – Tél. +33  472 793 223 – contact@pezzolato.fr – 
www.pezzolato.fr

>> Voir toutes les vidéos sur les déchiqueteuses à tambour Pezzolato

Frédéric Douard

A-Consult France, cuves en béton préfabriqué pour la méthanisation

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A-Consult France, cuves en béton préfabriqué pour la méthanisation

Un article paru dans le Bioénergie International n°65 – janvier 2020

A-Consult est une entreprise spécialisée dans la conception et la construction de réservoirs en béton pour des usages variés en agriculture, le stockage d’eau, le traitement des eaux usées, la pisciculture et la méthanisation.

Le siège de A-Consult est basé au Danemark. A-Consult a été créé en 1986. Ce Groupe familial est un acteur reconnu au niveau international présent notamment au travers de ses filiales afin d’être au plus près de ses clients au Royaume Uni, Danemark, Allemagne, Pologne et France. En 2018, a créé une filiale en France afin de développer le marché français.

La production des éléments des réservoirs se situe depuis la fin d’année 2019 en France.

Grâce à un travail de développement important à l’aide de spécialistes et de chercheurs, de nouvelles solutions ont été créées, telles que les systèmes de mise en tension des câbles en post tension garantissant une longévité au réservoir sans entretien particulier. Cette approche novatrice a pour objectif d’apporter une solution de qualité, robuste et sûre pour l’environnement.

Aujourd’hui, plus de 8 000 cuves A-Consult ont été construites dans un grand nombre de pays européens, et les nombreuses années d’expérience ont montré que le concept tient ses promesses.

Les marchés en faveur du développement des énergies vertes ont toujours été pour A-Consult une priorité dans son développement. Au Danemark ou en Allemagne, pays pionniers dans la méthanisation, A-Consult a développé des solutions adaptées à ce marché.

A-Consult propose des réservoirs d’une hauteur allant de 2 à plus de 12 m, et de diamètre allant de 4 à plus de 50 m. Cela offre ainsi des capacités de stockage allant de moins de 100 à plus de 30 000 m³. Les réservoirs peuvent être enterrés ou non selon les  caractéristiques du projet.

Construction d’une cuve de stockage de digestat avec des éléments béton préfabriqués A-Consult

Des solutions de protection des bétons sont proposées afin de prévenir contre les risques de corrosion (Liner ou traitement Epoxy). Des réservoirs de toute dimension peuvent être proposées dans les parois des ouvrages. Ces traversées de parois peuvent être mises en place également après réception des ouvrages, si besoin.

Les équipes d’A-Consult assurent l’ensemble de la construction. Le déroulement des opérations permet d’optimiser la durée des chantiers et de livrer les ouvrages sur une période réduite par rapport à des solutions de construction sur site.

Les équipes d’A-Consult suivent les projets de leur conception jusqu’à la réception des travaux. Cela apporte la garantie d’offrir des solutions adaptées aux demandes des clients, par notamment un contact direct avec notre bureau d’étude. Le recours à ses propres équipes ainsi qu’une conception unique en combinaison avec des méthodes de construction standardisées garantissent non seulement une qualité élevée du produit final, mais également un processus de construction rationnel et très rentable.

Eléments préfabriqués d’un digesteur, photo A-Consult

En plus de la haute qualité, les clients d’A-Consult bénéficient d’une grande flexibilité et d’une grande liberté de choix concernant la conception et la taille du réservoir, ainsi que des coûts inférieurs pour la conception, la construction et l’entretien ultérieur des réservoirs.

L’ensemble des ouvrages A-Consult sont couverts par une Assurance Décennale pour le marché français.

Depuis deux ans, A-Consult a construit de nombreux réservoirs en France notamment sur le marché de la méthanisation. N’hésitez pas à nous consulter pour visiter ces sites ou les chantiers en cours. Nos équipes vous accompagneront avec un grand plaisir.

Contact : Bureau commercial, 22 Chemin des Coeurés – 44210 Pornic – Tél. +33 612526385 – info@a-consult.fr – www.a-consult.fr

L’université de Lorraine, spécialiste des conversions thermochimiques de la biomasse

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L’université de Lorraine, spécialiste des conversions thermochimiques de la biomasse

Article paru dans le Bioénergie International n°63 d’octobre 2019

Le site du Lermab à Epinal avec la chaufferie bois de l’école et celles du laboratoire, photo F. Douard

L’université de Lorraine développe des activités de recherche sur la conversion thermochimique de la biomasse depuis plus de 40 ans. Elle travaille sur les quatre procédés thermochimiques (combustion, gazéification, pyrolyse et liquéfaction) pour différentes applications (chaleur, électricité, H2, CH4, carburant, chimie, etc.).

Plus de trente personnes (chercheurs, doctorants, ingénieurs, techniciens) travaillent sur ces sujets en Lorraine principalement sur deux sites :

  1. l’ENSTIB (Ecole Nationale Supérieure des Technologies et Industries du Bois) à Epinal, au sein du LERMAB (Laboratoire d’Étude et de Recherche sur le MAtériau Bois) ;
  2. l’ENSIC (Ecole Nationale Supérieure des Industries Chimiques) à Nancy au sein du LRGP (Laboratoire Réactions et Génie des Procédés).

Nos équipes développent une approche filière du combustible (caractérisation séchage, broyage, compactage, etc.) jusqu’à l’impact environnemental des procédés (analyse du cycle de vie).

Nous travaillons également sur l’optimisation des procédés (bilan énergétique et qualité des produits), le développement de nouveaux réacteurs et sur les mécanismes physico-chimiques (cinétiques, formation des polluants, etc.).

Panorama des procédés de conversion thermochimique étudiés à l’université de Lorraine

Nous possédons de multiples réacteurs depuis l’échelle laboratoire (thermobalance, lit fixe, lit fluidisé, réacteur tubulaire, etc.) jusqu’à l’échelle du pilote (50 kg/h, soit environ 200 kW). Nous développons également des modélisations de procédés (sous le logiciel Aspen Plus) et des réacteurs pour les optimiser.

Activités sur la combustion

Chaudière à grille mobile pilote de 200 kW équipée avec filtre à manches, photo Lermab

Les travaux sont réalisés sous tous les types et toutes les tailles d’installations, depuis les appareils domestiques (poêles, foyers, etc.) jusqu’aux systèmes de chaudières industrielles en passant par les chaudières pour particuliers ou des développements spécifiques de type cogénérateurs par exemple.

Nous possédons des plateformes d’essais type normes : EN 303-5, 13 229, 13 240, 14 785, etc. pour caractériser et optimiser les performances environnementales et énergétiques des appareils de combustion.

Une chaudière à grilles mobiles équipée d’un filtre à manches permet également de tester la combustion de différents types de biomasses ou déchets et de réaliser des bilans précis. Ces essais permettent de valider la faisabilité d’utiliser des combustibles variés, mais aussi de déterminer les meilleures conditions de combustion. Des formations à l’exploitation des chaufferies peuvent également être dispensées sur ce dispositif.

Activités sur la pyrolyse

Nos équipes travaillent sur la pyrolyse lente qui favorise la production de charbon et sur la pyrolyse rapide pour augmenter la production de bio-huile sur une large gamme de conditions et de réacteurs (lit fluidisé, fixe, à vis, agité, batch, continu). Nous travaillons sur la pyrolyse sous vide, sous pression et sur la pyrolyse catalytique (en présence par exemple de zéolites).

Concernant la pyrolyse lente, nous étudions le prétraitement de la biomasse par torréfaction ou pyrolyse basse température avec l’objectif principal de dépolluer des bois adjuvantés, de produire des bois torréfiés ou du charbon de bois (à plus haute température).

Pilote de pyrolyse lente continue à vis, photo Université de Lorraine

Nous avons différents exemples de travaux sur la pyrolyse de revêtements de sols, de panneaux de particules, de MDF, plastiques ou de mélanges de type déchets d’ameublement.

Nous étudions les mécanismes de formation du charbon de bois (en fonction de la pression, du type de bois, etc.). Les conditions de pyrolyse sont optimisées pour obtenir une meilleure qualité de charbon (tenue mécanique, réactivité, etc.).

Concernant la pyrolyse rapide, nous étudions principalement les lits fluidisés. Différents catalyseurs sont testés (zéolites, catalyseurs naturels, etc.) pour optimiser la qualité des bio-huiles.

Pilote de gazéification à lit fluidisé dense, photo Lermab

Des bancs d’essais originaux (pyrolyse laser, four à image, four tubulaire, lit fixe, etc.) sont développés pour étudier les mécanismes de pyrolyse. Ces essais sont modélisés (transfert de chaleur et de masse dans les particules de bois, cinétiques, etc.). La calorimétrie est outil intéressant pour étudier les étapes endo- et exothermiques de la pyrolyse.

Activités sur la gazéification

Nous possédons quatre lits fluidisés denses complémentaires :

  1. un micro-lit fluidisé pour des études à l’échelle du gramme ;
  2. un petit lit fluidisé continu (100 g/h) ;
  3. un pilote laboratoire (5 kg/h) bien instrumenté, permettant un échantillonnage du lit fluidisé durant la gazéification et l’étude du craquage thermique des gaz ;
  4. un pilote démonstrateur (50 kg/h) décrivant un fonctionnement plus proche de l’échelle industrielle avec toute la chaîne d’épuration du gaz et des liquides.

Ces unités sont utilisées pour étudier et optimiser la gazéification de différentes biomasses et déchets (notamment des CSR, combustibles solides de récupération).

Salle d’expérimentation du LRGP à Nancy sur les lits fluidisés denses, photo Frédéric Douard

Différentes conditions opératoires peuvent être étudiées : media de fluidisation (sable, olivine, dolomie, catalyseurs), gaz de fluidisation (air ou vapeur d’eau), régime de fluidisation, températures, temps de séjour, craquage gaz et filtration, lavage des goudrons, etc.

Yann Rogaume dans la salle de commandes du pilote de gazéification à Epinal, photo Frédéric Douard

Les bilans matières et énergie précis sont décrits grâce à des analyses complètes des produits (gaz, goudrons, particules, cendres).

L’un des pilotes de gazéification à lit fluidisé dense, photo Lermab

Les réacteurs sont modélisés par des approches CFD (sous logiciel Fluent). Les cinétiques de conversion des gaz et goudrons sont également étudiées et modélisées.

Nous pouvons tester différents catalyseurs pour optimiser la composition des gaz et des goudrons. La désactivation et la régénération de ces catalyseurs sont également étudiées.

Activités sur la liquéfaction et l’hydrotraitement

Pour les biomasses humides (écorces, liqueurs noires, etc.), les procédés de liquéfaction hydrothermale (= dans l’eau) ou dans d’autres solvants (comme l’éthanol) peuvent présenter un intérêt pour réduire les coûts de séchage de la biomasse.

Nous proposons un ensemble de réacteurs pour étudier la liquéfaction :

  1. deux autoclaves (300 mL, 130 Bar, 500 °C et 3 L, 550 °C, 200 Bar) ;
  2. un pilote de liquéfaction continu (~500 g/h).

Plateforme d’hydrotraitement et de liquéfaction, photos Université de Lorraine

L’hydrotraitement des liquides ou solides peut être étudié en trickle bed, en autoclave (slurry) ou en réacteur continu.

Ces équipements sont présents dans une plateforme d’hydrotraitement (réseau H2 150 Bar) à haut niveau de sureté.

Analyse des biomasses et des produits

Nos laboratoires se distinguent au niveau international par un ensemble de dispositifs analytiques permettant de caractériser les biomasses et l’ensemble des produits issus des dispositifs de pyrolyse, liquéfaction, gazéification ou combustion.

Spectromètre de masse à photo-ionisation pour l’analyse en ligne des goudrons, photo Université de Lorraine

Nous possédons de nombreux analyseurs pour caractériser les combustibles : humidité, pouvoir calorifique, teneur en volatiles et carbone fixe, teneur en cendres et leur composition chimique, fusion des cendres, composition chimique élémentaire, granulométrie, analyse de la structure chimique des biomasses (par spectroscopie RMN, infrarouge, dosage chimique, etc.).

Concernant l’analyse des gaz (CO, CO2, O2, H2, hydrocarbures…), nous avons de nombreux analyseurs continus et des micro-chromatographes.
Les polluants (NO, NO2, COV, hydrocarbures, H2S, HCN, NH3, HCl, HF, métaux lourds, HAP, dioxines, furanes, PCB…) sont analysés. Nous possédons également un ensemble analytique permettant de prélever et caractériser les émissions de particules et de goudrons.

Les goudrons sont analysés par chromatographie liquide ou gazeuse couplée à de nombreux détecteurs (spectrométrie de masse, ionisation de flamme, etc.). Nous sommes également capables d’analyser les goudrons en ligne (une analyse toutes les 0,1 seconde) à l’aide d’un spectromètre de masse unique au monde.

Ces systèmes analytiques sont utilisés au quotidien sur nos bancs d’essais et sont aussi utilisés régulièrement pour réaliser des mesures sur sites industriels.

Contacts :

Sur le même sujet, lire également : Le nouveau pilote de gazéification du Lermab à Épinal

Grammont, la plus ancienne chaufferie bois de la métropole rouennaise

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Grammont, la plus ancienne chaufferie bois de la métropole rouennaise

Article paru dans le Bioénergie International n°63 d’octobre 2019

La chaufferie bois de Grammont à Rouen, photo Grégoire Auger pour Dalkia

L’actuel réseau de chaleur de Rouen Grammont a été créé par la Ville de Rouen dans le cadre d’une opération de rénovation de ce quartier situé sur la rive gauche de la Seine. Il a été mis en place sur la base d’un réseau existant qui a été conservé et dont l’extension a été facilitée par l’opération de renouvellement urbain. Alimenté par le bois dès 2008, il fut le premier réseau de chaleur au bois de la métropole normande qui dispose, dix ans plus tard, de neuf réseaux de chaleur indépendants les uns des autres, tous alimentés à plus de 50 % en énergie renouvelable ou de récupération sauf pour l’instant le réseau de la Petite Bouverie pour lequel une chaufferie bois de 17 MW sera mise en service en 2020.

La chaufferie bois de Grammont à Rouen, photo Dalkia

Le réseau de chaleur alimente en eau chaude et chauffage 1500 logements en habitat collectif, des logements individuels, la clinique Mathilde, des bâtiments de la Ville de Rouen et le Pôle Culturel Grammont. La chaufferie bois a permis de remplacer les chaufferies gaz des quartiers Sablière, Poudrière et Ferrand puis d’alimenter progressivement les nouvelles constructions sur le quartier.

La chaufferie bois de Grammont à Rouen, photo Frédréic Douard

Pour la mise en œuvre du projet, un contrat de Délégation de Service Public a été signé en 2006 avec Dalkia incluant le financement, la conception, la construction et l’exploitation de la chaufferie et du réseau.

Les vérins extracteurs et le convoyeur de bois en sous-sol de la chaufferie de Grammont, photo Frédéric Douard

La chaufferie est équipée d’une chaudière WEISS-France à grille mobile qui permet la combustion en flux tendu de bois frais. Un préchauffage de l’air comburant participe d’ailleurs au séchage du bois entrant dans le foyer. La chaudière consomme chaque année un peu plus de 6 000 tonnes de plaquettes forestières et bocagères de la région, et qui sont manipulées sur place avec un chargeur sur pneus.

La chaudière WEISS et son filtre multicyclone, photo Frédéric Douard

Avant rejet des gaz de combustion dans la cheminée fournie par Beirens, l’installation dispose d’un filtre cyclonique et d’un filtre à manches pour respecter les limites d’émissions de poussières exigées dans la métropole normande.

Les cendres de grille sont revalorisées en agriculture, photo Frédéric Douard

La chaufferie de Grammont en chiffres
Délégation de service public : 24 ans
Puissance bois : 4,8 MW
Appoint gaz et fioul : 1,6 MW
Secours gaz et fioul : 10 MW
Consommation de bois : 6000 tonnes par an
Stockage bois : 500 m3 soit une autonomie de 72h sans livraison
Réseau : 4200 ml dont 2200 réalisés dans le cadre du contrat
Investissement bois et extension du réseau : 5 millions € HT

Les pompes de circulation du réseau de chaleur de Grammont, photo Frédéric Douard

Ramoneurs pneumatiques de l’échangeur de la chaudière, photo Frédéric Douard

Les cendres de grille sont revalorisées en épandage agricole. La conduite de la chaufferie est assurée par un technicien et l’entretien annuel est réalisé chaque été par le constructeur basé à Ugine en Savoie.

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Rouen


Morillon renforce la capacité d’extraction de bois des Panneaux de Corrèze

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Morillon renforce la capacité d’extraction de bois des Panneaux de Corrèze

Article paru dans le Bioénergie International n°63 d’octobre 2019

A gauche, le silo équipé du nouvel extracteur Morillon, photo Frédéric Douard

Depuis 2015, la société Panneaux de Corrèze a racheté l’usine Isoroy d’Ussel construite en 1989. Aujourd’hui l’entreprise produit du panneau de fibres de bois à densité moyenne ou MDF avec du bois récolté localement. C’est dans le cadre de la modernisation de son outil industriel, indispensable pour répondre aux nouvelles exigences de qualité et pour affronter la concurrence internationale, que l’entreprise a construit un nouveau silo à bois déchiqueté à fond plat pour faire face à son accroissement d’activité. Cette pièce sensible de la chaîne de production se doit d’être infaillible pour éviter de mettre en péril la production. Pour cela, la société a fait appel à l’un des leaders mondiaux dans le domaine, la société familiale française Morillon, dont le siège et le site de fabrication sont situés à Andrezé, près de Cholet dans le département de Maine et Loire, depuis 1865, un modèle de longévité !

La problématique des silos à vis planétaire de grande taille

Depuis de décennies, les silos de l’industrie du bois sont majoritairement vidés à l’aide d’une vis planétaire, tournant sur le fond du silo sur 360 degrés et ramenant le produit en son centre, d’où il tombe sur un convoyeur. Ce système a les avantages de permettre de travailler sur de grandes hauteurs, donc de limiter l’emprise au sol, et de fonctionner selon le principe FIFO, premier entré, premier sorti.

Installation du pivot de l’Hydraugyge à Ussel, photo Morrillon

Dans l’industrie du bois, que ce soit pour des chaudières ou des processus de transformation ou de production, le produit à convoyer est généralement du bois déchiqueté humide. Un tel produit, entassé sur de grandes hauteurs, présente une forte résistance mécanique lors de son extraction.

La vis de l’Hydraugyre lors de sa pose, photo Morillon

Pour vider ces silos sans encombre, il convient donc de mettre en œuvre des dispositifs robustes et judicieux, à même de fonctionner plus de 4000 heures par an, de transporter des tonnages importants, et ceci sans rompre, sans bloquer et en dessillant le produit de manière homogène dans le silo. Ce dernier point est d’autant plus important que la fraîcheur de la matière, comme ici à Ussel pour la fabrication de panneaux, est un facteur de qualité de la production en aval, et qu’il n’est donc pas envisageable que certaines parties du silo, et notamment le pourtour, ne soient pas vidées entièrement (talus résiduel) ou soient vidées à des vitesses différentes, ce qui occasionnerait une hétérogénéité dans l’état de conservation du produit.

La technologie installée à Ussel par Morillon

Le constructeur a proposé et installé un Hydraugyre au centre d’un silo de 20 mètres de diamètre. Doté d’un caisson-peseur, il est capable d’extraire jusque 100 m³ de plaquettes fraîches, feuillues ou résineuses, en une heure. Sa vis conique, entraînée par transmission hydraulique, fait 10 mètres de longueur et dispose d’une âme crantée avec des dents au carbone complété d’un revêtement spécifique des spires pour en accroître la longévité. Cet outil a été développé en considération des besoins spécifiques à tous usages de biomasse, à destination matière ou combustible.

Le principe hydraulique de l’Hydraugyre Morillon

Le système Hydraugyre permet ainsi d’extraire les produits difficiles stockés dans les silos à fond plat, lourds ou légers, poudreux ou fibreux, secs ou humides et possédant une très mauvaise aptitude à l’écoulement naturel. Paramétré en fonction du diamètre du silo (2 à 25 m) et de la complexité du produit stocké, l’Hydraugyre permet d’obtenir des débits de 20 à 450 m³/heure.

Chaque vis est conçue sur mesure pour un produit, photo Morillon

Chaque vis est unique : elle est étudiée et conçue par les services d’ingénierie de Morillon pour chaque configuration et produit.
Les transmissions hydrauliques font la force des produits Morillon. Ils confèrent à l’Hydraugyre fiabilité et longévité, tout en permettant de transmettre de forts couples à basse vitesse.

L’hydraugyre sous la dalle du silo, avec ses alimentations hydrauliques, photo Frédéric Douard

Les qualités de l’Hydraugyre :

La centrale hydraulique de l’Hydraugyre à Ussel, photo Frédéric Douard

  • Un fonctionnement sans à-coups et d’une grande souplesse pour une sécurité optimale,
  • Une régulation de vitesse sans perte de rendement, à couple constant, sans variateur de vitesse et sans échauffement,
  • Une limitation hydraulique du couple sur l’avance planétaire pour une sécurité de fonctionnement optimale,
  • La possibilité de tourner dans les deux sens planétaires,
    Une maintenance possible silo plein.

À Ussel, la centrale hydraulique est équipée de deux moteurs électriques de 75 kW, en redondance, avec pompes associées pour optimiser la consommation d’énergie, et une motorisation hydraulique de la vis par moteur bi-cylindre. Le tout est géré par automate embarqué, afin d’optimiser le rendement des équipements, par le fait de l’utilisation d’une seule motorisation ou d’un couplage avec la seconde en fonction du débit souhaité et des pressions sollicitées. A Ussel, la consommation moteur observée est de 45 kW.

Concernant l’entretien, une vidange est nécessaire toutes 16 000 heures de fonctionnement, soit environ cinq ans. La durée de vie de ce type d’équipement est généralement de 40 ans.

Le panneau de contrôle-commande de l’Hydraugyre d’Ussel, photo Frédéric Douard

La vis de l’Hydraugyre à Ussel, photo Morillon

De très nombreuses références

Au total, Morillon a fourni plus de 2000 équipements de par le Monde dont bon nombre dans les secteurs de la bioénergie : chaufferies industrielles à bois, centrales à biomasse, usines de granulés, usines de biocarburants, silo-dômes portuaires pour l’expédition ou la réception de granulés …

Contacts :

Frédéric Douard, en reportage à Ussel

Un condenseur de fumée Caligo à la scierie Piveteau de Sainte-Florence

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Un condenseur de fumée Caligo à la scierie Piveteau de Sainte-Florence

Article paru dans le Bioénergie International n°63 d’octobre 2019

La mise en place du condenseur chez Piveteau Bois n’a demandé que deux jours, photo Caligo

A la fin de l’été 2019, le constructeur finlandais Caligo Industria Oy a livré un laveur-condenseur de fumée issue de la combustion de bois humide à la scierie Piveteau Bois de Sainte-Florence en Vendée. L’équipement a été installé en aval d’une chaudière Urbas de 15 MW qui alimente en vapeur un turbo-alternateur puis les installations de séchage de la scierie. La condensation de la vapeur d’eau contenue dans les fumées va permettre de récupérer de 20 à 25 % de puissance en plus avec la même quantité de combustible.

Vers la meilleure efficacité énergétique possible

Depuis une trentaine années, les technologies de combustion automatique du bois ont fait un bond considérable en termes d’augmentation de l’efficacité énergétique, mais aussi en termes de réduction des émissions. Toutes les bonnes chaudières affichent aujourd’hui des rendements de plus de 90 % sur PCI, des rendements qui n’ont donc plus rien à envier aux technologies fioul ou gaz. Là, où il existe néanmoins encore une marge de progression sensible, c’est dans les cas, et ils sont nombreux, de combustion de biomasse humide, voire fortement humide. En effet, une combustion de biomasse humide sans condensation ne permet de récupérer que le PCI de ces combustibles, c’est-à-dire l’énergie produite, déduction faite des pertes par échappement de vapeur par la cheminée, des pertes d’autant plus importantes que la biomasse est humide. Les scieries se situent exactement dans cette configuration, ayant à brûler du bois tout frais pour assurer leurs besoins en chaleur.

Très conscient de cela, cela fait plusieurs années que Pierre Piveteau, le dirigeant de Piveteau Bois, étudie la question pour ses différents sites de production. Ayant sillonné toute l’Europe à la recherche de la solution technologique qui présente la meilleure efficacité énergétique et la meilleure fiabilité de fonctionnement, Pierre Piveteau a finalement arrêté son choix en 2019 sur la technologie du finlandais Caligo.

Aucune place pour le hasard

Le condenseur posé chez Piveteau Bois, photo Caligo

Le système de récupération d’énergie installé chez Piveteau Bois Sainte-Florence a été conçu en fonction de la puissance de la chaudière et de la teneur en humidité du combustible bois qui est ici de 55 %. La condensation permet sur ce site de récupérer de 20 à 25 % de puissance en plus de celle déjà récupérée par la chaudière, alors même que la chaudière utilisée, une chaudière à vapeur performante de marque Urbas, émet déjà des fumées bien épuisées et donc relativement froides.

Parmi les conditions requises pour une bonne condensation, en plus de l’humidité du combustible, il faut une température de fluide condenseur la plus froide possible, un fluide qui va récupérer la chaleur latente des fumées pour la ramener à la chaudière. Dans le cas de la scierie Piveteau, les conditions sont également réunies sur ce point. L’eau qui va condenser les fumées et récupérer la chaleur, après être passée dans une turbine, a aussi été épuisée sur un large parc de séchoirs à bois. La température retour est donc suffisamment froide pour faire chuter les fumées en deçà de leur point de rosée et de récupérer le maximum de chaleur, parvenant au final à un rendement sur PCI de plus de 110 %, au-delà même des performances des chaudières à gaz à condensation !

Le système de lavage des fumées & condensation Caligo est un équipement réalisé sur mesure et prêt à l’emploi. Il fonctionne de manière automatique sans intervention particulière de l’exploitant que ce soit en chauffage urbain ou en séchage. Il a été testé minutieusement en usine dès sa phase de fabrication. Cette minutie dans la préparation du produit s’est déjà vérifiée dès la mise en place à Sainte-Florence début septembre 2019 : absolument aucun souci n’a été à déplorer.

De l’aveux même d’Adrien Michon, le chargé de projets industrialisation chez Piveteau Bois : « La mise en place s’est faite avec une surprenante rapidité et efficacité. Les équipements sont arrivés sur deux camions et leur assemblage n’a pris que deux jours. Le PID était très clair, les câbles et capteurs à relier parfaitement repérés. Le cahier des charges et les délais ont été respectés à la lettre, ce qui est assez rare ! En tant que responsable de ce projet, j’ai eu plaisir à travailler avec l’équipe Caligo. »

À l’heure où j’écrivais cet article, fin septembre 2019, le local du laveur-condenseur, les raccordements d’eau et de gaz de combustion était en cours d’installation, la mise en service étant prévue avant la fin de l’année.

Le local du condenseur en construction chez Piveteau Bois, photo Caligo

Une technologie idéale pour les scieries

En 2019, en plus de l’installation de Sainte-Florence, Caligo a reçu deux autres commandes importantes pour des scieries. L’entreprise livrera ainsi également en 2019 deux laveurs-condenseurs aux scieries Alajärvi et Keitele du groupe Keitele en Finlande. Ces commandes représentent une percée importante dans le secteur de l’industrie du bois pour Caligo, qui à ce jour n’avait fourni des équipements qu’à des centrales de chauffage urbain.

« Ces commandes représentent une avancée majeure pour Caligo Industria sur un marché totalement nouveau pour nous. En un peu plus de cinq ans, sur le marché des réseaux de chaleur, nous sommes passés d’une start-up à une entreprise rentable et reconnue en Finlande et en France. Dans les scieries, les conditions thermodynamiques sont encore plus favorables pour la condensation et nous forgeons de grands espoirs dans ce secteur qui a beaucoup à gagner avec notre technologie », a déclaré Juha Järvenreuna, pdg de Caligo Industria.

Le laveur-condenseur Caligo

Les laveurs Caligo sont composés de deux parties distinctes : une zone d’épuration et une zone de condensation. La zone de lavage à l’eau sert à la filtration des gaz de combustion, mais elle joue également un rôle important sur le plan thermodynamique : elle refroidit les gaz de combustion jusqu’au point de rosée de l’eau et de la plupart des autres gaz. Ce refroidissement garantit un démarrage immédiat de la condensation lorsque les gaz entrent dans l’étage de condensation. La condensation permet à ce stade de récupérer la chaleur latente des gaz et qui va pouvoir retourner à la chaudière.

Dans le cas de la scierie Piveteau, la puissance thermique capturée dans les zones de refroidissement et de condensation des épurateurs Caligo est transférée au circuit glycolique du réseau de séchage au niveau de l’échangeur de chaleur principal de l’épurateur. Les épurateurs Caligo sont toujours conçus sur mesure en fonction des conditions de fonctionnement de l’installation. Pour la conception, Caligo effectue des simulations précises dans différentes conditions de fonctionnement de l’installation et le dimensionnement de l’épurateur est ajusté en conséquence.

La future connexion du condenseur avec la centrale biomasse de Piveteau Bois, photo Caligo

En plus de la récupération d’énergie, le laveur Caligo a été développé pour le nettoyage des gaz de combustion et permet d’éliminer les particules fines et les oxydes de soufre.

Contre l’émission de poussières, le système fournit un niveau de filtration élevé pour les particules solides de plus de 2 µm de diamètre. Pour le SO2, le lavage par voie humide Caligo élimine pratiquement la totalité du soufre circulant dans les fumées. En sortie de l’épurateur, l’eau acide générée est neutralisée à la soude.

Contacts :

  • Adrien MICHON, chargé de projets industrialisation Piveteau Bois 
/ +33 251 660 108 – www.piveteaubois.com
  • Caligo Oy en Finlande : 
Juha Järvenreuna, pdg / 
+358 405 745 719 – juha.jarvenreuna@caligoindustria.com – 
www.caligoindustria.com
  • Caligo en France : 
Matti Tulkki 
/ +33 608 278 260 – matti.tulkki@fennofrance.fr – www.fennofrance.com

Frédéric Douard

Une chaufferie paille et un nouveau sécheur pour les granulés Durepaire

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Une chaufferie paille et un nouveau sécheur chez le producteur de granulés Durepaire

Article paru dans le Bioénergie International n°63 d’octobre 2019

Les Ets Durepaire avec aux premiers plans les nouvelles installations – La chaufferie à paille, le bâtiment de stockage des matières et le bâtiment de séchage, photo Durepaire

Patrick Mesnard, photo Frédéric Douard

L’entreprise Durepaire est basée sur la commune de Verdille au nord-ouest du département de la Charente, dans le pays du Cognac. Dès 1966 elle commence à granuler des produits agricoles et lorsque survient le premier choc pétrolier en 1973, c’est tout naturellement qu’elle produit alors ses premiers granulés combustibles alternatifs au pétrole, à l’époque à base d’un produit local, le sarment de vigne. Aujourd’hui détenue par deux groupes coopératifs agricoles locaux, Alicoop et Océalia, elle emploie 27 ETP sous la direction de Patrick Mesnard. Elle produit plus de 60 000 tonnes de granulés à l’année : aliments pour les ruminants, litières pour volailles et chevaux, et biocombustibles pour les particuliers, les collectivités et l’industrie.

Démarche qualité et diversification

Selon la procédure Qualité Sécurité Environnement de l’entreprise, toutes les matières premières et les produits finis sont échantillonnés et analysés dans le cadre d’une procédure d’autocontrôle conduite selon le référentiel ISO 9001. Soucieuse également de son empreinte environnementale, l’entreprise est certifiée ISO 14001 depuis 2009 et n’utilise que des combustibles renouvelables. Pour sa sacherie, en cohérence avec son éthique, elle utilise le papier, un matériau renouvelable, recyclable, combustible et putrescible.

Stock de granulés biocombustibles Picto Flam à Verdille, photo Durepaire

C’est dans ces conditions d’excellence que l’entreprise développe son marché sur plusieurs produits comme les litières, la luzerne et notamment biologique, et sur les biocombustibles. Parallèlement, le marché du granulé alimentaire à base d’issues de céréales, longtemps prédominant dans l’entreprise, est en forte diminution, car cette matière est aujourd’hui de plus en plus captée par la méthanisation.

L’ensacheuse papier permet d’éviter l’usage du plastique, photo Durepaire

Pour répondre de manière performante à ses nouveaux marchés, l’entreprise vient de réaliser un investissement de six millions d’euros notamment pour sécher et stocker ses produits.

Les nouveaux équipements

Presses à micro-briquettes aux Ets Durepaire, photo Frédéric Douard

Avant de présenter les nouveaux équipements, citons les équipements qui ont été conservés dans le cadre de la réorganisation de l’outil de production :

  • Une presse à granuler Palladin de 2,5 tonnes / heure.
  • Une presse à granuler Van Aarsen de 3,5 tonnes / heure.
  • Deux presses à mini-briquettes Warremberg de 3 tonnes / heure.
  • Deux silos verticaux dédiés aux granulés de bois.
  • Trois tamis à poussière : un avant la trémie tampon, un avant la ligne d’ensachage et un avant le boisseau de chargement du vrac.
  • Deux camions mixtes Ecovrac de 12 tonnes de charge utile, pour livraison de granulés par soufflerie ou par vis transporteuse, à vidange totale et à pesée embarquée à précision commerciale.
  • Un caisson souffleur de granulés en vrac et un chariot embarqué pour la livraison des palettes Transmanut.

Broyeur Champion-CPM en amont des presses, photo Frédéric Douard

Les nouveaux équipements se décomposent quant à eux grossièrement en trois postes de deux millions d’euros chacun : un bâtiment de stockage des matières de 6 000 m², une chaufferie à paille de 4,2 MW qui produit une eau surchauffée à 150 °C et un séchoir à basse température.

C’est la société EPO ingénierie de l’environnement qui a réalisé la conception et l’ingénierie globale du projet de même que la maîtrise d’œuvre totale de réalisation.

Située en pleine zone de culture, le choix du combustible primaire à valoriser (de la paille et des déchets agricoles assimilés) a été relativement facile même si en France, contrairement à d’autres pays européens comme la Pologne, le Danemark, l’Ukraine ou l’Allemagne, cette pratique n’est pas très répandue. Pour cela, EPO a retenu l’un des meilleurs spécialistes actuels de la combustion de la paille, le danois Justsen, pour réaliser la chaufferie.

Un grappin alimente automatiquement la chaudière, photo Frédéric Douard

Pour le séchage des matières, qu’elles soient alimentaires ou pas, le choix du type de séchage s’est porté sur la basse température pour préserver au maximum les qualités initiales des produits. EPO a retenu un sécheur de type plan à usage polyvalent de marque Scolari.

Une chaufferie à paille performante

Le broyeur de paille en amont de la chaudière, photo Frédéric Douard

En France, les chaudières à paille ont longtemps eu mauvaise presse. À la fin du vingtième siècle, le manque de connaissances de la combustion des produits ligno-cellulosiques agricoles avait conduit les fabricants de chaudières à biomasse à de nombreuses contre-références. Aujourd’hui une poignée de constructeurs a fortement investi le sujet et maîtrise parfaitement les phénomènes particuliers de la combustion des biomasses agricoles, riches en certains minéraux voire en molécules corrosives provenant des produits phytosanitaires. Ils ont ainsi notamment développé des foyers à grille refroidie à l’eau qui permettent d’éviter la formation de mâchefer et de cendre volante et collante, des phénomènes spécialement coûteux et chronophages lorsqu’ils ne sont pas maîtrisés.

C’est en parfaite connaissance de ces questions, que les établissements Durepaire, ont une chaudière qui a la capacité de consommer des pailles, même très fines, sans désordre. Cette chaudière a de plus la capacité de fonctionner de 10 à 100 % de sa puissance sans risque d’encrassement ni d’explosion ou d’incendie.

La chaufferie paille des Ets Durepaire à Verdile, photo Frédéric Douard

À Verdille, la chaudière est majoritairement alimentée en grosses balles rectangulaires par un grappin automatique, à hauteur de 4 à 5 000 tonnes par an. Un broyeur fait l’interface entre le convoyeur chargé par le grappin et la vis d’introduction dans le foyer. Dans une moindre mesure, la chaudière consomme également environ 1 000 tonnes d’issues de céréales dégradées et 300 tonnes de déchets de bois à l’année, des produits qui sont introduits par un autre circuit.

La chaudière à paille Justsen et ses deux filtres à manches à droite, photo Frédéric Douard

La qualité de la combustion est suivie en temps réel, l’installation est équipée d’un filtre cyclonique et de deux filtres à manches, ce qui permet à l’installation de garantir des émissions conformes à la réglementation : 50 mg/Nm³ de poussières, 50 de COV, 200 de SOx et 500 de NOx.

Les filtres cycloniques en sortie de séchoir, photo Frédéric Douard

La chaufferie produit à l’année 250 tonnes de cendres foyères sèches qui sont épandues dans les champs. Les cendres volantes sont quant à elles évacuées en centre d’enfouissement.


Un séchoir à basse température

Le sécheur est alimenté en matière humide, soit automatiquement à partir d’un silo équipé d’un râteau dessileur Toploader, soit au chargeur à godet sur une trémie à fond mouvant, notamment pour la luzerne. Le sécheur Scolari dispose de deux plans horizontaux, mobiles, perforés et superposés. Il est piloté par un logiciel permettant automatiquement d’intégrer la polyvalence des produits et de contrôler l’humidité finale du produit, ce qui est indispensable pour le séchage de produits marchands. Des programmes sont dédiés à chaque type de produit, une fonction d’assistance technique et de programmation à distance par modem permet d’assurer un suivi technique notamment lors des changements de produits. Il est aussi équipé d’un système de sécurité par contrôle actif de la température.

La nouvelle ligne de séchage SCOLARI aux Ets Durepaire, photo EPO

Il permet aux Ets Durepaire de sécher maïs, fourrages, ainsi que les matières constituant les granulés biocombustibles. Il est alimenté en eau surchauffée par la chaudière à paille. Sa capacité d’évaporation est de 3200 litres d’eau par heure.

L’entrée des matières dans le séchoir Scolari aux Ets Durepaire, photo Frédéric Douard

Le sécheur des Ets Durepaire permet de produire principalement 7 à 8 000 tonnes de bois sec pour la granulation, une activité en croissance de 10 % par an, et 7 à 8 000 tonnes de luzerne séchée, une activité en croissance de 1 000 tonnes par an. La luzerne sèche en sortie de séchoir est soit bottelée en haute pression soit granulée.

Les nouvelles installations sont surveillées par caméras, ici le grappin à paille et le Top Loader des matières à sécher, photo Frédéric Douard

Le séchoir fonctionne 24 h/24 durant cinq jours par semaine toute l’année, et actuellement à 70 % de sa capacité. La mise en service de l’installation ne prend que deux heures. L’ensemble des activités de séchage mobilise 11 personnes.

Une large palette de biocombustibles

Outre les multiples sortes de granulés aliments ou litières, l’entreprise produit également une palette étendue de combustibles compressés. L’entreprise dispose ainsi dans son ADN, dans ses compétences et dans ses équipements, de toutes les conditions requises pour des productions très variées et sur mesure de granulés, à l’image de la plupart des usines d’aliments pour le bétail.

Entretien d’une presse CPM à granuler aux Ets Durepaire, photo Frédéric Douard

La production de biocombustibles était en 2018 de 5000 tonnes et se répartit en cinq familles
Le granulé de bois naturel pour le secteur du chauffage domestique (vendu sous la marque Picto Flam) ou collectif : la production, certifiée NF depuis 2014, est réalisée à partir de produits connexes de résineux à 70 % et de chêne à 30 %. Leur commercialisation est réalisée à 70 % en sacs et à 30 % en vrac.

Granulés de bois Picto Flam, photo Durepaire

Le granulé de sarments & ceps de vigne, est réalisé pour des distillateurs locaux, à la recherche d’authenticité et d’empreinte carbone faible. À noter sur ce point un ratio intéressant : un ha de sarments granulés apporte l’énergie nécessaire à la distillation d’un ha de raisin.

Silo à granulés de sarments de la chaufferie d’une distillerie de Cognac, photo Durepaire

Les granulés agricoles sont composés d’un mélange de bois, paille, issues de céréales et oléagineux. Ils sont principalement destinés au secteur agricole.

Agropellets, photo Frédéric Douard

Les granulés industriels, granulés spéciaux sur recette, ou granulés à haut PCI : l’entreprise en produit depuis de nombreuses années
 notamment pour l’Européenne de Biomasse selon des recettes mêlant le bois et le charbon, comme substituant du charbon dans des chaudières existantes.

Granulés spéciaux HPCI, photo Durapaire

Les mini-briquettes ou cubes compressés : ce sont des sortes de gros granulés à section carrée 30 × 30 mm. Réalisées à partir de bois ou de paille, ils conviennent à l’alimentation de chaudières automatiques collectives ou industrielles. Les Ets Durepaire sont les seuls en France à disposer de presses Warremberg permettant de les réaliser.

Mini-briquettes de bois obtenues avec une presse Warremberg, photo Frédéric Douard

Le marché de l’énergie se répartit sur près de 500 clients, à 90 % du tonnage vers des clients finaux et à 10 % vers des distributeurs, principalement sur l’ancienne région Poitou-Charentes. Les activités de granulation mobilisent douze personnes dans l’entreprise, tous produits confondus. Les équipes de l’entreprise réalisent entièrement toutes les tâches de conduite et maintenance de toutes leurs installations techniques.

Livraison de granulés biocombustibles par soufflage, photo Durepaire

Chariot embarqué Transmanut pour la livraison de palettes à domicile, photo Frédéric Douard

Contacts :

  • Ets Durepaire : Patrick Mesnard
+33 545 210 081 – durepaire@durepaire.fr – www.durepaire.fr
  • Ingénierie, conception et maîtrise d’œuvre : 
EPO ingénierie de l’environnement 
Hervé Polino / + 33 323 090 484 / +33 680 242 912 – contact@epo-fr.com – www.epo-fr.com
  • La chaudière : Carsten Olesen
 / +33 688 049 813 – info@justsen.fr – justsen.dk
  • Le sécheur Scolari : Luc Aellen
 – l.aellen@epo-fr.com – www.scolarisrl.com
  • La cheminée : www.beirens.fr
  • Le broyeur de la matière à granuler : www.cpmeurope.nl
  • La presse à granuler le bois : www.aarsen.com
  • L’ensacheuse papier : www.fischbein.com
  • Les camions mixtes souffleurs et à vis de livraison :
 Aurélie Fromet / +33 296 250 003
 – contact@ecovrac.fr – ecovrac.fr
  • Caisson souffleur et chariot embarqué :
 +33 254 429 030 – contact@transmanut.com – www.transmanut.com

Frédéric Douard, en reportage à Verdille

Dossier certification Chaleur Bois Qualité Plus pour chaudières automatiques

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Dossier certification Chaleur Bois Qualité Plus pour chaudières automatiques

Dossier paru dans le Bioénergie International n°58 de décembre 2018

Livraison de plaquettes forestières soufflées et certifiées CBQ+ par les Ets Touyre dans le Cantal, photo Touyre

Retrouver tous les articles du dossier Bioénergie International sur la certification française de fourniture de combustible bois pour chaudières automatiques :

Dossier collectif rédigé par Matthieu Petit (Fibois Ardèche-Drôme), Annick Fabbi (Bois Energie 15), Isabelle Piney (Proforêt), Christophe Bigerel (CRER), Sébastien Pinaud (CRER), Nathalie Brac de la Perrière (Abibois) et Frédéric Douard, Bioénergie International.

Lire également sur le même sujet :

Frédéric Douard

Des granulés de bois pour verdir le réseau de chaleur de Paris

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Des granulés de bois pour verdir le réseau de chaleur de Paris

Article paru dans le Bioénergie International n°63 d’octobre 2019

La chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard

En 2016, la Compagnie Parisienne de Chauffage Urbain (CPCU) montait à plus de 50 % la part des énergies renouvelables et de récupération (EnR&R) dans le mix énergétique du plus grand réseau de chaleur de France. Avec notamment l’utilisation de granulés de bois sur son site de Saint-Ouen-sur-Seine, l’opérateur répondait ainsi aux objectifs du Plan Climat Énergie Territorial de la Ville de Paris et de celui de la Région Île-de-France. Cette diversification avait pour but de réduire de 25 % des émissions de CO2 dans la Capitale et d’alimenter en chaleur majoritairement renouvelable l’équivalent de 500 000 logements le long de ses 510 km de réseau.

L’entrée progressive de la biomasse dans le réseau CPCU

À la chaufferie de Saint-Ouen, au nord de Paris, depuis 2016, après trois ans d’études et deux ans de travaux, des granulés de bois sont utilisés en co-combustion avec du charbon, en vue de la réduction du recours à ce dernier.

L’ensemble de la chaufferie CPCU de Saint-Ouen, photo Engie

Parallèlement, le fioul lourd, également largement utilisé avant cette date sur le réseau, était totalement remplacé. Pour cela, la CPCU a converti ses chaufferies de Grenelle, d’Ivry-sur-Seine, du Kremlin Bicêtre, de Vaugirard et de Bercy au gaz naturel. Deux de ces chaufferies, Grenelle et Bercy, ont également été partiellement équipées pour consommer du biocombustible liquide, un ester de type biodiesel obtenu à partir d’huiles végétales.

La cheminée de 130 mètres de la chaufferie de Saint-Ouen et l’un de ses filtres à manches, photo Engie

Les efforts de développement des énergies renouvelables produits dans la période 2010 à 2016 ont ainsi permis au réseau de chaleur de franchir durablement le cap des 50 % d’EnR&R, faisant en passant profiter ses clients de la TVA à taux réduit.

Les résultats environnementaux de ces adaptations sont considérables et ont d’ores et déjà permis de réduire les émissions atmosphériques de 25 % pour le CO2, de 90 % pour les poussières, de 98 % pour le SO2 et de 85 % pour les NOx.

Le mix énergétique de la CPCU était en 2018 composé de 51 % d’EnR&R : 44,5 % de chaleur issue des trois UVE parisiennes du SYCTOM, 5,55 % de granulés de bois, 0,4 % de biocombustibles liquides, 0,05 % de biogaz, 0,5 % de géothermie, 35 % de gaz fossile et 14 % de charbon. Rappelons que la CPCU distribue 5,2 TWh de chaleur en moyenne chaque année (5,2 millions de MWh), soit un tiers du chauffage collectif de Paris.

La salle de commande de la chaufferie de Saint-Ouen, photo Frédéric Douard

Les prochains objectifs du calendrier et fixés par la Ville sont de 60 % d’EnR&R à l’horizon 2020, de 75 % en 2030 et de 100 % en 2050. Pour aller plus loin donc, depuis deux ans à Saint-Ouen, CPCU conduit des essais pour tester l’adaptabilité de l’outil de production à un usage plus massif des granulés de bois en remplacement du charbon.

Parallèlement, le marché des énergies offre aujourd’hui de nouvelles opportunités d’utilisation de biomasses gazeuses ou liquides, utilisables très facilement et immédiatement dans les chaudières des centrales parisiennes, et en particulier le biométhane sur certificats d’origine.

Pour optimiser la trajectoire demandée par le Plan Climat Énergie Territorial, les essais de co-combustion vont se poursuivre entre 2019 et 2022 sur le site de Saint-Ouen afin d’augmenter la part de bois, de tester la chaîne logistique externe et de consolider la filière d’approvisionnement. Ces travaux devraient conduire à une augmentation de la consommation de granulé qui devrait atteindre les 140 000 tonnes en 2020.

Schéma des équipements logistiques pour les combustibles solides de la chaufferie de Saint-Ouen – Crédit CPCU

L’adaptation de la chaîne logistique de Saint-Ouen

L’utilisation de granulés de bois à Saint-Ouen a nécessité une refonte complète de la chaîne logistique précédemment organisée uniquement pour le charbon. Cela s’est traduit par la création d’un nouveau site de déchargement ferroviaire en face de la chaufferie, de l’autre côté de la rue, sur 1,6 hectare le long des docks.

Le bâtiment de réception et stockage des combustibles solides de la chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard

La CPCU a ainsi aménagé une logistique commune pour le bois et le charbon, incluant des bâtiments de déchargement, des silos de stockage, des voies ferrées et sur 1,2 km de nouvelles galeries de convoyage souterraines vers la chaufferie.

Ecran de suivi et de gestion des stocks de combustibles solides à la chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard. Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Le nouveau site de stockage comprend ainsi cinq silos à granulés de 6500 m³ et un silo à charbon de 1500 m³, des locaux techniques et une salle de contrôle. Ces capacités de stockage procurent au site une autonomie en combustibles solides de 4 à 5 jours.

Les silos à granulés à Saint-Ouen-sur-Seine, photo Arnaud Février pour Engie

Opération de contrôle du convoyeur de granulés, photo Arnaud Février pour Engie

Notons aussi que dans ces investissements, des équipements conséquents de dépoussiérage des granulés et de sécurité sur les convoyeurs ont été réalisés pour éviter tous risques d’explosion. L’ensemble de ces investissements en logistique se monte à 75 millions d’euros.

L’acheminement des granulés jusque Saint-Ouen se fait actuellement par voie ferrée depuis le port de Dunkerque, où les granulés sont amenés par bateau de différentes provenances. L’utilisation des granulés s’opère d’octobre à mai, et durant cette période, ce sont jusqu’à trois trains de 1 200 tonnes qui arrivent quotidiennement à Saint-Ouen.

L’un des équipements de dépoussiérage des granulés dans la chaine logistique de la chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard

L’adaptation des deux chaudières à charbon

La chaufferie actuelle de Saint-Ouen est entrée en service en 1989. Avec ses 1 200 MW d’installations thermiques, elle fournit en saison, au maximum 1 000 tonnes de vapeur à 20 bar et 235 °C au chauffage urbain de Paris et 130 MW d’électricité au réseau électrique national. Elle est équipée pour cela de deux chaudières à gaz de 170 tonnes/h chacune (120 MW), d’une turbine à gaz pouvant générer jusque 400 tonnes de vapeur/h, mais aussi pour ce qui nous concerne de deux chaudières à charbon Babcock Ignifluid de 340 tonnes de vapeur/h chacune (225 MW). C’est dans ces chaudières que les granulés de bois sont utilisés en co-combustion avec le charbon. En 2016 et 2017, le mélange était d’environ 50-50, représentant une consommation de 86 000 tonnes par an de granulés. Le but étant à terme de valider une utilisation en 100 % granulés, la part de granulés progresse et a atteint 110 000 tonnes en 2018. En 2020, pour respecter les engagements de 60 % d’EnR&R, la consommation devrait atteindre les 140 000 tonnes.

A côté des infrastructures de réception par trains, un quai de secours pour livraison par camions a également été prévu, photo Frédéric Douard. Cliquer sur le schéma pour l’agrandir.

Pour la suite, des essais concluants à 70 % ont d’ores été conduits, mais pour le 100 %, il est possible qu’il faille devoir changer les chaudières. Les dynamiques de combustion du bois et du charbon sont en effet légèrement différentes et l’opérateur est en train d’essayer d’aller le plus loin possible avec les équipements existants jusqu’au jour où il devra investir dans de nouvelles chaudières parfaitement adaptées à 100 % de granulé. Ces futurs investissements ne sont d’ailleurs pas uniquement liés au changement de combustible, mais aussi à l’âge des générateurs qui est déjà de 30 ans !

« Pour les échéances suivantes, 2030 et 2050, la consommation de granulés pourrait passer à 200 000 puis 250 000 tonnes de granulés par an », indique Bruno Vinatier, directeur de la stratégie et de l’innovation chez CPCU.

Du côté de la combustion, la conversion au bois a d’ores et déjà apporté des résultats très positifs avec en particulier une réduction très forte des émissions de polluants mais aussi de mâchefers dont la production est divisée par dix en passant du charbon au bois.

Les deux chaudières Babcock de la chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard

Le foyer des chaudières actuelles est composé d’une grille tournante avec injection gravitaire du combustible. La combustion se réalise sur trois niveaux et est calée sur 3 % d’oxygène en sortie. Comme les chaudières consomment encore du charbon, une injection de chaux est pratiquée dans la chambre de combustion pour neutraliser les acides et fixer le soufre (VLE 200 mg). Pour la maîtrise des oxydes d’azote, les chaudières disposent d’une recirculation des gaz de combustion et d’un dispositif de traitement SNCR à l’urée avec six points d’injection par niveau de combustion (VLE 200 mg). Enfin, deux électrofiltres en sortie de chaudières abattent les émissions de poussières en deçà des 20 mg/Nm³ exigés par l’arrêté d’exploitation.

Les deux trémies à granulés de la chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard

Les deux chaudières Babcock sont chacune alimentées par une trémie intermédiaire de 4 500 m³ de granulés. Le charbon est quant à lui injecté séparément.

Les granulés utilisés à Saint-Ouen

Train de granulés de bois à quai à la chaufferie de Saint-Ouen-sur-Seine, photo Frédéric Douard

Pour utiliser au mieux son outil de production existant, en l’occurrence ses deux chaudières à charbon, la CPCU a recherché le combustible bois qui se rapprochait le plus possible du charbon. En 2012-13, des essais ont ainsi été conduits avec du granulé de bois classique. Mais en 2016, la production a effectivement été lancée avec du granulé de bois torréfié, un granulé noir ou black pellet, plus haut en pouvoir calorifique et hydrophobe, en provenance de l’usine Zilkha aux États-Unis, ce type de production n’existant pas en Europe à cette échelle de besoin. Mais, cet approvisionnement n’a finalement pas pu être pérennisé car l’industriel américain rencontrait les plus grandes difficultés à stabiliser la qualité de sa production.

Livraison de black pellets à la chaufferie de Saint-Ouen, photo Arnaud Février pour Engie

CPCU a donc recherché des alternatives, et comme il n’existe à ce jour, en attendant la mise en service fin 2020 de l’usine FICAP de l’Européenne de Biomasse près de Reims, toujours pas d’autre producteur de granulés torréfié, la CPCU s’est orientée pour l’instant vers un granulé à haut PCI, un granulé marron composé de bois et de sous-produits de bois de l’industrie papetière.

Déversement de granulés sous les wagons à Saint-Ouen, photo Arnaud Février pour Engie

Il est bien entendu que la recherche de cette qualité de combustible à haut PCI est totalement liée aux exigences des équipements actuels. Ainsi, dès lors que la décision sera prise de remplacer ces chaudières, la palette des choix sera alors élargie, avec à ce moment-là, la possibilité de recourir à des granulés de bois blanc, bien plus faciles à trouver soit localement soit sur le marché mondial, ou alors à d’autres combustibles renouvelables ou de récupérations comme les CSR, largement sous-utilisés et donc disponibles en France.

A côté des infrastructures de réception par trains, un quai de secours pour livraison par camions a également été prévu, photo Frédéric Douard

Contact : Séverine Goujon / +33 144 686 557 – severine.goujon@cpcu.fr – www.cpcu.frwww.engie-solutions.com/fr

Frédéric Douard, en reportage à Saint-Ouen-sur-Seine

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